NEURISATION A DISTANCE

Ce mode d'emploi de la force neurique auquel j'ai eu fréquem­ment recours s'exerce de deux façons : 4° par l'emploi du rayon­nement neurique ; 2° par l'emploi decourants neuriques.

1 Neurisation à distance par l'emploi du rayonnement neurique ou soit de la neuricité rayonnante

Ce mode de neurisation consiste à faire usage de la radiation neurique, à une distance variable du sujet à neuriser. Aussi con­vient-il de disposer convenablement les sources ou plutôt les foyers apparents d'où émanent précisément les rayons neuriques.

Il existe trois foyers neuriques : digital, oculaire etpneumique. Il faut donc distinguer les cas dans lesquels on aura recours a l'emploi des rayons de tel ou tel foyer neurique.

NEURISATION  l'Ail L'EMPLOI DES RAYONS DIGITAUX

La neurisation par radiation digitale se fait en disposant l'une ou l'autre main ou les deux mains à la fois de telle manière que les doigts soient dirigés vers le sujet que l'on veut neuriser ou vers un point déterminé du corps du sujet sur lequel on veut spécialement agir.

Tantôt les doigts sont écartés les uns des autres et disposés en éventail, tantôt ils sont rapprochés, tantôt ils sont réunis en fais­ceau sous la forme d'un cône. Parfois on n'emploie qu'un seul doigt. Les passes seront donc multidigitalesou unidigitales.

La main ainsi placée peut demeurer fixe ou bien se mouvoir.

Si elle reste fixe, on dit que la radiationdigitale est à l'état fixe ou plus simplement fixe. Si elle se meut, on dit que la radiation digitale esta l'état mobile ou plus simplement mobile.

PASSES

Les radiations digitales à l'état mobile sont connues sous le nom du passes. Nous emploierons souvent ce terme comme synonyme de radiations digitalesmobiles, a moins qu'ilne soit suivi des termes oculaires ou pneumiques, auxquels cas il s'agit de radia­tions oculaires ou pneumiques.

Les passes ou radiations digitales mobiles les plus fréquemment employées sont celles dans lesquelles les doigts sont écartés et forment éventail (Voy. fig. 1).

Les passes proprement dites ne nécessitent pas de grands efforts des bras ni même des doigts, lesquels n'ont pas non plus besoin d'être agités par des oscillations plus ou moins rapides comme s'il s'agissait d'éventer la région visée et parcourue.

Grande est, selon nous, l'erreur de ceux qui s'épuisent ainsi en efforts, s'imaginant par suite de certaines théories que les passes ont pour but de concentrer, d'éparpiller, de dégager, de répartir, de déplacer, de chasser un fluide particulier qui sous le nom de magnétisme animal serait pour les uns le principe vital, pour les autres l'électricité naturelle des corps.

NEURISATION PAR L'EMPLOI DES RAYONS OCULAIRES

La neurisation par radiation oculaire se fait en dirigeant ses regards sur la région du corps du sujet sur lequel on se propose d'agir.

Tantôt la radiation oculaire sera fixe, tantôt elle sera mobile.

Pour la rendre mobile il suffît de mouvoir les yeux, mais il est plus aisé de déplacer la tête.

Les radiations oculaires mobiles seront désignées quelquefois sous le nom de passes oculaires.

La neurisation par l'emploi des rayons pneumiques, ou, en d'autres termes, du souffle, se pratique en soufflant avec les lèvres

Fig. I. Position de la main dans les passes ou radiations digitales à l'état mobile.

maintenues rapprochées, dans la direction du corps du sujet que Ton désire influencer. De môme que les radiations oculaire et digitale la radiation

pneumique sera tantôt fixe et tantôt mobile. Elle sera fixe si la tôle reste immobile et elle sera dite mobile si la tête se meut ou se déplace.

Les radiations pneumiques mobiles seront quelquefois désignées sous le nom de passes pneumiques.

Ainsi il existerait trois sortes de passes : les passes digitales ou proprement dites, les passes oculaires et les passes pneumiques.

DIRECTION   DES  PASSES

Les passes peuvent être faites dans des directions variables relativement à Taxe même du corps ou â l'axe d'un membre. Elles seront ainsi descendantes, ascendantes, obliques, transversales ou perpendiculaires.

Les passes descendantes sont celles qui sont faites dans la direc­tion de la tète aux pieds.

Les passes ascendantes sont celles qui sont faites dans la direc­tion opposée, c'est-à-dire des pieds â la tète.

Les passes ascendantes et descendantes sont tantôt parallèles, tantôt obliques relativement a l'axe du corps tout entier ou d'un membre.

Lorsqu'elles sont obliques elles sont dites obliques descen­dantes ou obliques ascendantes.

De plus elles peuvent être obliques de dedans en dehors, ou bien de dehors en dedans. Elles seront donc obliques descendantes ou obliques ascendantes, tantôt sortantes ou centripètes et tantôt sortantes ou centrifuges.

Les passes perpendiculaires sont celles qui sont faites perpen­diculairement â la surface de la région visée. Quand elles sont faites dans le sens du rapprochement eu égard au corps du sujet a influencer, elles prennent le nom de rentrantes ou centripètes, et inversement quand elles sont faites dans le sens de l'éloignement elles sont dites sortantes ou centrifuges.

Les passes transversales sont celles qui, parallèles à la surface du corps, coupent perpendiculairement en travers l'axe du corps ou de la région influencée.

Ces distinctions dans la direction donnée aux passes ne sont pas faites dans le simple but d'établir une classification méthodique irréprochable.Elles s'imposent par ctlte considération d'une impor­tance, capitulequ'a des directions différentes des passes répandent des effets différents, ainsi que nous l'établirons du reste plus loin.

Considérés en eux-mêmes, les rayons neuriques suivent tantôt une ligne droite et tantôt une ligne brisée suivant le milieu qu'ils parcourent.

La neurisation sera donc tantôt directe, tantôt réfléchie et tantôt réfractée.

neurisation directe

La neurisation directe est celle qui se fait suivant une ligne droite. Les rayons neuriques suivent une ligne droite dans l'air, probablement dans les gaz divers, dans l'intérieur de l'eau et des divers liquides; de môme, selon toute probabilité, au travers des divers corps solides.

NEURISATION   PAR   RÉFLEXION

La neurisation par réflexion a lieu lorsqu'on dirige les rayons neuriques, quel qu'en soit le point ou foyer d'origine, sur une glace ou sur toute autre surface lisse, plane ou courbe, capable de réfléchir ces rayons do manière à ce que en s'y réfléchissant ils aillent atteindre la région du corps sur laquelle on se proposait d'agir.

NEURISATION  PAR   RÉFRACTION

Cette manière de neuriser a lieu lorsqu'on dirige les rayons neuriques, quel qu'en soit le foyer d'origine, sur une région déterminée du corps d'un sujet après leur avoir fait traverser une len­tille ou un prisme.

2 Neurisation à distance par l'emploi de courants neuriques, ou soit de la neuricité circulante.

Une partie de la force neurique rayonne au delà des limites du corps humain par les trois foyers principaux qui sont les extrémités des doigts, les yeux et la bouche ; une autre partie circule ou se propage le long des nerfs. De là est née la division de la neuricité en rayonnante et en circulante.

La neuricité circulante, qui comprend les courants neuriques, a pour siège le corps du sujet neurisateur et peut-être aussi le corps du sujet neurisable et je dirai plus tard comment j'ai été amené à découvrir ces courants, et surtout à découvrir l'action que les courants neuriques du sujet neurisateur exercent sur les courants neuriques ou peut-être nerveux du sujet neurisé. J'ai appelé neuro-dynamique l'étude de ce mode d'action inconnu jusqu'à ce jour. On pourrait aussi l'appeler neurisation par induction, ou encore par influence simple. La neurisation par l'emploi de la neuricité circulante se pratique en plaçant en regard d'une région du corps d'un sujet neurisable une région donnée, la région homologue, par exemple, du corps du sujet neurisateur. Dans ces conditions, suivant peut-être que les courants neuriques de ces deux régions ainsi opposées se trouveront être de même sens ou de sens contraire, on aura à constater des effets différents.

NEURISATION  PAR  CONTACT DIRECT   OU  IMMÉDIAT

Il ne peut être ici question que de la neurisation par le moyen de l'application directe des mains, car il ne serait guerepossible de pratiquer la neurisation par l'application directe des yeux ; et la neurisation par l'emploi direct du souille n'implique, en pratique, aucune distinction.

Les applications manuelles se font tantôt et le plus souvent par la face palmaire, tantôt par la face dorsale. Elles se divisent en deux classes : les applications digitales proprement dites, et les applications carpo-métacarpiennes.

Les applications digitales sont celles qui ont pour instrument les doigts, et les applications Carlo-métacarpienne sont celle qui se font au moyen de la région unie de la main occupée par les métacarpiens et le carpe. Cette distinction n'a rien de subtil, ainsi qu'on le verra plus tard.

Ces applications sont fixes ou mobiles. Elles sont fixes lorsque les doigts, par leurs faces ou leurs extrémités, ou bien la région Carlo-métacarpienne de la main, sont appliqués et maintenus fixes sur une région déterminée du corps du sujet neurisable ou supposé tel, ou encore lorsque la main ou les doigts saisissent un point déterminé du corps.

Ces applications sont dites mobiles lorsque les doigts ou la région carpo-metacarpienne sont appliqués et promenés dans un sens voulu sur la région choisie du corps du sujet récepteur.

Ces applications manuelles mobiles peuvent être dénommées passes appliquées. Elles se rapprochent beaucoup de certaines pratiques du massage.

NEURISATION MEDIATE

La neurisation médiate est celle qui se fait par l'intermédiaire d'un corps ou d'une substance auxquels on a communiqué ou non, préalablement, des propriétés neuriques.

PROCÉDÉS   POUR  NEURISER CERTAINS  OBJETS OU CERTAINES SUBSTANCES

Diverses substances solides, et parmi les liquides l'eau parti­culièrement, peuvent être neurisees, et servir ensuite d'inter­médiaire pour neuriser un sujet.

Certaines substances sont assez bonnes conductrices de la force neurique pour pouvoir servir d'intermédiaire sans avoir été préalablement neurisées. Mais toujours, il faut que ces substances restent en communication avec le corps de celui qui neurise.

La neurisation d'un corps inanimé, d'une substance déterminée peut se fairepour le corps d'une personnesoit a distance par le moyen de la radiation fixe ou mobile, soit d'une façon immédiate lorsqu'il s'agit des applications manuelles fixes ou mobiles. Mais il importe de faire remarquer que ta conductibilité dont ces substances sont douées pour la neuricité facilite l'emmagasinage de celte force sous l'influence des procédés de neurisation et permet souvent de les employer comme agents intermédiaires après les avoir simplement saisies entre les doigts. Et ce fait rentre dans les procédés du la neurisation par l'application des doigts.

La forme de la substance soumise ainsi aux divers procédés de neurisation a une certaine influence sur le mode suivant lequel ta force neurique se répandra en elle. S'il s'agit d'un objet tel qu'une lige, un bâton, une ficelle, une corde, etc., dans lesquels la dimension en long prédomine sur les autres dimensions, la force neurique s'y propagera de proche en proche, comme le ferait la chaleur le long d'une tige en fer, des que cet objet aura été saisi entre les doigts. Si cet objet, règle en bois, crayon, canne, etc., est saisi entre les doigts par une de ses extrémités, la force neu­rique passant des doigts dans l'objet s'y propagera de proche en proche de manière à gagner son extrémité libre et à former ainsi un courant. Or nous verrons plus tard que ce courant se développe réellement et qu'il peut etre utilisé. Si la lige est saisie vers le milieu de sa longueur la force neurique se répandra dans les deux sens et gagnera les deux extrémités, formant ainsi deux courants de sens opposé centrifuges par rapport au point sur lequel les doigts sont appliqués.

En neurisant ces objets a distance on peut y localiser la force neurique quel qu'en soit le foyer d'origine. Celte localisation peut s'y faire de diverses manières : ainsi une lige peut être neurisec en tranches successives séparées par des intervalles non neurises.

Il suffit de faire des passes transversales en regard des divers points de la longueur de cette lige soit avec les rayons d'un méme foyer, soit alternativement avec les rayons d'un foyer différent, les doigts et le souffle par exemple.

L'eau étant douée à un très haut degré de la propriété d'emma­gasiner la forée neurique sans pourtant se laisser traverser par elle, nous a servi fréquemment d'intermédiaire pour neuriser. Étant donné un verre à moitié rempli d'eau, ou bien un récipient quelconque, une bouteille alarge ouverture, une cuvette, etc., contenant de l'eau, il suffit de disposer les doigts de la main en un faisceau conique puis de placer et de maintenir durant quelques secondes ou quelques minutes l'extrémité des doigts à l'ouverture de ces récipients, en regard de l'eau, pour que celle-ci acquière les propriétés inhérentes à la force neurique qui émane des doigts. Si on vient ensuite a souffler sur cette eau elle perd les propriétés communiquées par les rayons digitaux et si le souffle est suffisam­ment prolongé elle acquiert les propriétés inhérentes aux rayons pneumiques.

L'eau se trouvant à la portée de chacun, et étant très divisible, d'un maniement facile, et susceptible d'être introduite facilement dans les voies digestives, il est permis d'entrevoir dès ce moment quels services elle peut rendre lorsqu'elle a été préalablement neurisée. Nous devons pourtant prévenir le lecteur que l'eau neurisée ne conserve, d'après nos observations, ses propriétés qu'au­tant que le récipient qui le contient reste en communication avec le sujet neurisateur.

Toute substance neurisée peut donc servir d'intermédiaire entre le neurisateur et la personne que Ton se propose de neuriser. Elle peut servir à neuriser soit par contact en la maintenant fixe ou en la déplaçant, soit à distance par rayonnement ou par l'influence du courant neurique dont il peut être le siège.

TRANSRADIATION

A la neurisation médiate se rattache la neurisation par transradiation.

La transradiation neurique est la radiation à travers certains obstacles tels qu'une porte, un mur, etc., d'une épaisseur variable. L'eau, toutefois, ainsi que nous l'avons dit, ne permet pas la transradiation. Il en est de même des feuilles de papier de cou­leur jaune ou violette.