DES PROPRIETES PHYSIOLOGIQUES DE LA FORCE NEURIQUE OBSERVEES CHEZ MLLE C... DANS LA
DEUXIEME PHASE DE SA MALADIE EN 1882
RENSEIGNEMENTS PRÉLIMINAIRES
Nous revoyons la
malade le 22 mars 1882 et nous apprenons ce qui suit : le 18 janvier dernier les régies ont
manqué; le mois suivant, en février, elles ont reparu abondantes (elle avait
pris dans l'intervalle des dragées de fer Rabuteau). A ce moment elle dormit
durant trois jours, d'un sommeil naturel, ordinaire.
En mars les époques sont revenues, mais en
même temps elle a été atteinte de paraplégie.
Je fus donc appelé auprès d'elle le
22 mars 1882. A cette date elle pouvait mouvoir légèrement les membres
inférieurs, il n'y avait que de la parèsie.
Elle se plaignait en môme temps de
douleurs au mollet droit, que la pression exagérait, et aussi d'épigastralgie.
J'ai voulu savoir si elle était
neurisable, et jusqu'à quel point elle l'était.
J'ai fait des passes
descendantes en regard de la face dorsale de l'avant-bras. Après dix ou
douze minutes cette région était completement insensible. Mais je n'ai constaté aucun
trouble de la sensibilité sur la face
opposée du membre, et notamment de l'hyperesthésie.
J'ai ensuite pris ses
deux mains dans les miennes, en opposant la face palmaire de ses doigts a la
face palmaire des miens; mais elle ne s'est endormie qu'après quinze ou
vingt minutes de ce contact.
Je l'ai alors interrogée, mais comme je
lui parlais assez haut et près de l'oreille, mais non pas à
l'entrée du conduit auditif, elle s'est réveillée.
De nouveau j'e l'ai
endormie et lui ayant parlé comme précédemment elle s'est encore réveillée.
Je ferai remarquer que la deuxième
fois j'ai dû prolonger un peu moins
longtemps le contact des mains avant de l'endormir.
Ilconvient aussi de noter qu'elle s'est éveillée sous l'influence du son
de ma voix.
Dans la
première phase de 1880-1881 le son de ma voix réveillait son ouïe et rendait
son sommeil plus léger, mais je n'ai jamais observé que ma parole
pût la réveiller. La raison en est probablement que je ne lui parlais pas avec assez de
persistance ni d'assez près.
Il est donc bien prouvé maintenant que ma
vois pouvait réveiller non seulement l'ouïe de l'un et de l'autre côté
mais encore l'un et l'autre hémisphère cérébral.
Le lendemain, 23
mars 1882, la parésie des membres inférieurs avait encore diminué, et elle
semblait progresser vers la guérison.
La douleur siégeant au mollet droit avait
diminué aussi. Mais l'epigastralgie
persistait avec la même intensité.
Je l'ai de nouveau
endormie par la préhension des mains après noir fait quelques passes descendantes au-devant
du corps dans le but de calmer tout d'abord l'épigastralgie.
Le 24 je revis la malade encore faible et la neurisat de
nouveau.
A partir de ce jour les mouvements
revinrent complètement dans les jambes, toute douleur cessa, et je
suspendis mes visites.
Durant les mois d'avril et mai elle jouit
d'une santé régulière, sans douleurs, sans attaques nerveuses.
Dans le courant des
mois de juin, juillet et août, elle se plaignit, a de fréquents
intervalles, de douleurs et de sensations de cuisson dans lus jambes.
Dans
les derniers jours du mois d'août et même les premiers jours de septembre, elle fut sujette
à des évanouissements, me dirent plus tard ses parents, durant
deux ou trois minutes, survenant d'abord
toutes les demi-heures, puis tous les quarts d'heure, puis toutes les
vingt minutes. Le 24 septembre je fus rappelé auprès de la malade.
J'avais été absent de Nice depuis le commencement de juillet jusqu'à la
veille, 23 septembre. On me fit part alors de l'étal de santé dans lequel
s'était trouvée Mlle G... durant mon absence. J'avais du reste reçu en date du
14 septembre une lettre de sa mere dans laquelle elle s'exprimait ainsi : « Je
suis désolée, mon cher docteur ; le 1er
septembre ma pauvre fille courait, sautait au jardin, bien que depuis quelque temps elle se plaignit de douleurs dans
les jambes. Le lendemain soir, elle était assise, quand elfe s'aperçut tout a coup que ses jambes n'avaient
plus le mouvement. Deux jours après elle eut une petite crise qui
imprima à ses jambe; un léger mouvement ; ce mouvement s'est
maintenu, mais il n'a pas progressé. Vous
savez, docteur, que la pauvre enfant fut dans le même état il y a six
mois (en mars) ; vous essayâtes du magnétisme et le lendemain elle reprit
l'usage de ses jambes. Depuis quelques jours
les reins sont endoloris. La malade a peu d'appétit, nous la nourrissons
avec de bons consommés, des viandes rôties, et des biscuits trempés dans le
vin. Pas de fièvre du tout ; cependant la malade maigrit et pâlit, et
elle se plaint de douleurs dans tout le corps. L'influence atmosphérique est-elle
pour quelque chose dans cet état? Depuis huit jours nous avons un temps affreux
: c'est la pluie, c'est le vent, et parfois des tonnerres épouvantables. Quoi
qu'il en soit, je crains qu'en laissant ma pauvre enfant dans cet état, le mal
ne devienne incurable. Seriez vous assez bon, en votre absence, pour m'indiquer
un médecin; le Dr X... est absent, etc. »
J'appris en outre que, depuis le 14, elle avait eu
une crise tous les deux ou trois
jours, vers une heure de l'après-midi, que la durée de ces crises avait été jusqu'alors
de une heureà une heure et demie,
mais que ce même jour elle n'avait été que devingt minutes. Pendant
ces crises, elle était, me disait-on, très agitée, cherchait à se mordre, etc., et parlait
beaucoup, mais moins qu'autrefois dans les
attaques du début de la première phase.
A ce moment, il y avait environ deux ans
qu'elle était tombée malade pour la
première fois. C'était au mois de septembre 1880. C'est aussi en septembre
qu'elle retomba malade en 1881, mais bien moins gravement que la première
fois. Enfin, en septembre 1882, elle retomba malade pour la troisième fois.
En septembre, les pluies, le vent, les
orages ne sont pas rares, et il semble que
ces phénomènes atmosphériques ont eu une mauvaise influence sur
sa santé.
Le printemps et surtout l'été (mai, juin,
juillet, août) ont toujours été les saisons les plus favorables pour
elle.
NOUVELLES EXPERIENCES ET NOUVEAUX RÉSULTATS
Lorsque je revis la
malade le 24 septembre 1882, après plusieurs mois d'absence, je la trouvai atteinte
d'une paralysie presque complète des membres inférieurs avec
conservation de la sensibilité. Cette paraplégie remontait au 1 septembre
ainsi qu'en fait fui la lettre de sa mère.
Je constatai en outre une vive douleur
ressentie spontanément, mais plus encore après la pression, dans la
région dorso-spinale, le long du rachis et au creux épigastrique.
HYPNOSE
NEURIQUE OBTENUE PAR LA PRÉHENSION DES MAINS
Je saisis les deux mains de la malade et
la regardai fixement dans les yeux. Elle
s'endormit mais seulement au bout de douze a quinze minutes.
TRANSFORMATION
DE L'HYPNOSE NEURIQUE EN ATTAQUE VIOLENTE OU HYPERESTHESIQUE
Voulant ensuite la réveiller, j'eus recours au
souille et aux applications digitales alternes sur les
tempes. Mais au lieu de se réveiller, elle tomba dans l'état d'attaque
hyperesthésique.
Comme cette attaque
n'était pas très violente, je l'abandonnai à elle-memeetquittailamaladeappres etrerestéuneheureauprêsd'elle.
Le lendemain, on me dit qu'elle s'était
réveillée spontanément après une demi-heure desommeil.
A partir du 25
septembre, j'ai Tait plusieurs expériences que je diviserai en deux séries : la première
série d'expériences a été faite du 25
septembre au 1 octobre, et la deuxième série du 1au 19 octobre.
Du 19 octobre au 20 novembre 1882, une
absence forcée m'a empêché de suivre la malade. Déjà, le 19
octobre, la santé de Mlle C... présentait une amélioration manifeste, et cette
amélioration a augmenté graduellement depuis. Le 21 novembre, lorsque je la
revis, je la trouvai dans un très bon état de santé, gaie, et se
promenant.
Du 21 novembre 1882 au 4 mars 1883, Mlle
C... a joui d'une santé parfaite. Mais dans
la nuit du 4 au 5 mars et à la suite d'un grand chagrin, elle fut
prise d'une attaque violente, avec criset mouvements désordonnés. On remarqua
que tout son côté gauche était insensible.
Elle se plaignait d'une vive douleur
à l'épigastre, et demanda que Ton
exerçât une forte compression sur ce point, ce qui fut fait et la
douleur disparut.
Depuis celle époquejusques à aujourd'hui, Mlle C... a continué
à jouir d'unesanté très satisfaisante.
PREMIÉRE SERIE D'EXPERIENCES
faites du
25
SEPTEMBRE AU1 octoBre 1882
La première série d'expériences
faites dans la deuxième phase de la
maladie de Mlle C..., en 188*2, nous fournit de nouvelles preuves de l'indépendance,
fonctionnelle des deux hémisphères, et nous montre l'action de divers mètaux.
NEURISATION AVEC LA
MAIN
NUE
Passes.
Les passes ont en pour but tantôt de calmer certaines névralgies,
et particulièrement une névralgie dorso-lombaire et epigastrique
qui faisaient beaucoup souffrir la malade, et tantôt de provoquer le sommeil.
J'ai toujours réussi a
calmer les douleurs durant celle première
série d'expériences. Le temps nécessaire pour obtenir ce résultat était de douze à quinze minutes,
parfois de cinq a six minutes seulement.
J'employais
les grandes passes pour provoquer le sommeil et je devais au
commencement les prolonger durant douze à quinze minutes.
Plus tard, au fur et a mesure que je les répétais, le sommeil
survenait plus tôt et je finis môme par le provoquer en quelques
secondes, surtout lorsque j'avais tout d'abord calmé les douleurs.
Prehension des mains. Je provoquais aussi le
sommeil par la préhension des mains. Le
résultat était encore plus rapide qu'avec les passes.
Parfois
je combinats la préhension des mains avec les passes. Je commençais par faire
des passes pour calmer la névralgie dorso-lombaire etépigastrique
dont souffrait la malade, puis je saisissais les mains et elle s'endormait
très rapidement.
SOMMEIL
PROVOQUE PAR DES PASSES
Le 25
septembre, après des passes limitées faites pour calmer les
névralgies, suivies ensuite de grandes passes, la malade s'endormit.
Pendant
qu'elle dormait, je voulus savoir à quel degré du sommeil elle se
trouvait et comment, par conséquent, les régions antérieure
et postérieure du corps réagissaient sous l'influence de l'application de mes
doigts.
ABSENCE
DE RÉACTIONS GAIE OU TRISTE
SOUS L'INFLUENCE D'APPLICATIONS DIGITALES
Je fis donc des applications uni et
multidigitales sur divers points du corps. Mais j'obtins des effets si peu
accusés qu'ils étaient douteux (1).
RÉACTIONS GAIE OU TRISTE OBTENUES SOUS L'INFLUENCE DE CERTAINES
APPLICATIONS MÉTALLIQUES
J'eus alors l'idée d'appliquer des
pièces de monnaie tenues entre mes doigts.
Influence du cuivre.
Je pris d'abord une pièce de deux sous en cuivre et je l'appliquai
sur divers points du corps. Je ne provoquai aucun effet.
Influence de
l'argent. Je fis ensuite la même expérience avec une pièce d'argent.
J'obtins alors tantôtle rire, tantôt les gémissements suivant que
l'application avait lieusurtelou tel poiutdu corps.
Influence de l'or. Employant ensuite une pièce d'or
de vingt francs, je vis que les effets
étaient plus marqués (Voy. p. 23).
EXPÉRIENCES AVEC L'OR ET L'ARGENT
Possédant le moyen de
provoquer d'une manière très accentuée le rire et les gémissements par
l'application soit de l'or, soit de l'argent sur certaines régions, je voulus
étudier de nouveau la délimitation de ces régions ainsi que je l'avais fait
dans la phase de 1880-1881.
RÉACTIONS
GAIE ET TRISTE CROISÉES
Je m'aperçus alors, non sans une certaine
surprise, qu'au lieu de provoquer la même réaction par les applications
métalliques surl'une ou l'autre des faces antérieure ou
postérieure du corps, je
provoquais des effets croisés.
1.
Après quelques jours probablement à la suitedes
neurisations répétées que j'avais faites, j'ai pu provoquer le
rire au les pleurs par l'application digitale directe.
PREMIER DEGRE DU SOMMEIL NEURIQUE
DANS LA MOTILITE DROITE DU CORPS ET DEUXIEME DEGRÉ DANS
MOTILITE GAUCHE
Ainsi le métal argent et surtout le metal
or provoquait le rire lorsqu'il était appliqué sur un point quelconque de la
section antérieure de la moitié latérale droite du corps, et de la section
posterieure gauche du corps; et la tristesse avec gémissements lorsqu'il etait appliqué sur un
point quelconque de la section gauche antérieure et droite postérieure du corps (Voy. fig. 78, 79 et 80).
HEMI-HYPNOSE
DROITE AU 1 DEGRE, ET GAUCHE AU 2
DEGRE
Ces inactions ainsi
réparties montraient clairement que la moitié latérale droite du corps ou soit
l'hémisphère cérébral gauche se trouvait
dans le premier degré du sommeil, et que la moitié latérale gauche du corps ou
soit l'hémisphère cérébral droit se trouvait dans le
deuxième degré du sommeil,
Donc une même
manœuvre hypnotisante avait pu endormir l'hémisphère cérébral
droit plus profondément (deuxième degré) que l'hémisphère cérébral
gauche (premier degré).
Il en résultait
l'existence sur le même corps, de l'hemi-hypnose droite au premier degré
(à réaction gaie antérieure), et de l'hémihypnosegauche au
deuxième degré (à réaction gaie postérieure); ou en d'autres termes, la division du
corps en quatre segments longitudinaux dont l'incitationprovoquaitdes réactions alternativement gaies et tristes (Voy. fig. 80).
d'autre part, tandis
que le bras droit soulevé puis abandonne à lui-même restait
quelques secondes immobile en catalepsie, pour retomber ensuite lentement
(dans les cas où le sommeil devenait spontanement plus profond), le bras
gauche soulevé de même, puis abandonné à lui-même, tombait
tout d'abord lentement puis brusquement comme une masse inerte (dans
le cas où le sommeil devenait spontanément plus profond).
Fig.
78. Sectionantérieure du corps dont la moitié latérale droite
(en blanc) répond a l'incitation neurique par le rire, et la moitié latérale gauche (ombrée)
par les gemissements (hémi-hypnose droite au 1degré, et
hémi-hypnose gauche au 2degré).
Des expériences répétées m'ayant démontré
la constance de ce resultat,sauf les cas où le sommeil obtenu dépassait
le deuxième
Fig.
79. Section postérieure du corps dont la moitié latérale droite (ombrée)
répond à l'incitation neurique par les gémissements et la moitié
latérale gauche (en blanc) par le rire (hémi-hypnose droite au 1degre,
et hémi-hypnosegauche au 2 degré).
degré
à droite et à gauche et dans lesquels les deux bras retombaient inertes et les applications digitales ne
provoquaient aucune réaction, j'ai
dû on conclure que dans l'état habituel de la malade àce moment, lu moitié
gauche du corps était moins sensible que la moitié droite.
Fig.
80. Çrane vu par le sommet, montrant la division longitudinale du corps en
quatre serments, dont l'incitation provoque des réactions
alternativement gaie et triste (hémi-hypnose droite au 1 degre, et hémi-hypnose
gauche au 2 degre).
Cette différence
déjà soupçonnée dans la première phase de 1880-1881 se trouvait
plusaccentuée dans cette deuxième phase de 1882. Une exploration directe dans l'étal de
veille me permit de découvrir ensuite une différence dans l'étal de lasensibilité des deux
moitiés laléralesdu corps que j'avais négligé alors de réchercher et que je n'avais pas pu distinguer précédemment
dans la première phase de la maladie.
Ortie différence, d'ailleurs peu accusée dans l'état de veille, se trouvait
exagérée dans l'état de sommeil ou du moins rendue plus frappante.
L'hemianesthesie peut donc
etre considérée ici comme l'expression d'un premier degré ou d'une fraction du
premier degré du sommeil neurique.
IMPORTANCE
DE LA RECHERCHE DE L'HEMIANESTHESIE
La constatation de cette
hémianesthésie à un degré même très leger a une
grande importance et je pense qu'il y aura lieu dorénavant de rechercher avec
le plus grand soin, aussi bien dans l'etat de veille que dans l'état d'hypnose,
s'il n'y a pas quelque différence même très légère dans
l'étal de la sensibilité de chaque moitié latérale du corps et parlant
des deux hémisphères cérébraux.
L'hémianesthésie est tres
fréquente dans les névroses du genre de celle que nous avons eu à
étudier.
L'existencepréalable de cette
hémianesthésie même très légère et difficile parfois à
discerner dans l'étal de veille, mais que l'on peut déceler par les diverses
pratiques de la neurisation, est déjà par elle-même une preuve de
l'indépendance fonctionnelle des dexux hémisphères, au même litre
que l'hémianesthésie et l'hémiplégie de cause organique.
ANESTHESIE
GENERALE ENVISAGEE COMME DOUBLE HEMIANESTHESIE
Lorsque, après une
neurisation hypnotisante, l'insensibilité se montre sur chaque moitié latérale du
corps et surtout lorsque cetteanesthésie existe à un degré inégal sur
chacune de ces moitiés, on peut dire qu'il y a hémianesthésie double. Dire
qu'il y a anesthésie générale c'est faire abstraction de l'existence d'une
double personnalité ou plus simplement de l'étal bicéphalique de l'être
humain.
Chaque degré d'hémianesthésie ayant ses
caractères propres, si l'hémianesthésie est double et n un degré inégal
de chaque côté le dédoublement céphaliquc du
sujet apparaîtra plus tranché et plus évident. C'est ce qui est arrivé
dans le cas présent.
RECHERCHES SUR L'ÉTAT DES
RÉACTIONS GAIE OU TRISTE AU NIVEAU MÊME DES LIGNES DE SEPARATION DES
MOITIÉS LATÉRALES ET DES SECTIONS
ANTÉRIEURE ET POSTÉRIEURE
DU CORPS, au
moyen de l'application de pièces d'or
OU D'ARGENT, PAR LEUR BORD.
Je pouvais provoquer le rire ou les pleurs
en appliquant les pièces d'argent ou d'or soit par leurs faces soit par
leur bord.
Je compris qu'en
faisant l'application par te bord de ces pièces je pourrais délimiter
exactement les régions sur lesquelles l'application du doigt armé d'un métal était le point de
départ de réactions gaie ou triste.
Ayant fait celle
application du bord d'une pièce d'argent ou d'or en différents
points, spécialement dans les régions où précédemment j'avais reconnu
la limite des diverses moitiés du corps, je vis que le corps pouvait être divisé exactement
en quatre segment; verticaux, deux à droite et deux à gauche, et
que les réactions y étaient croisées.
De plus il me fut démontré que les lignes
de séparation de en quatre segments avaient une certaine largeur.
En effet, lorsque
promenant une pièce d'argent de un franc, ou une pièce d'or de vingt francs par
son bord sur le front, de droite à
gauche et de gauche à droite, j'arrivais à loucher exactement la ligne
médiane verticale de cette région, il y avait indifférence, ni rire, ni
pleurs.
Sur le milieu du
creux épigastrique et sur les côtésduthorax, etc., il en était de même;
c'est-à-dire que dès que le bord de la pièce louchait la ligne
médiane verticale passant par le creux épigastrique, ou la ligne
verticale latérale de séparation des sections antérieure et postérieure, il n'y avait plus ni rire ni pleurs provoqués, etait
le silence, ou soit t'indifférence. Quelque fût le point des diverses
lignes divisant le corps en quatre segments qui fut touché, toujours il y avait indifférence sur la largeurau
moins du bord de cette pièce. En deçà et au delà il y
avait rire ou pleurs provoqués. Donc les lignes de separation des quatre
segments sont plutot des zones ou bandes. Il convient
toutefois de dire ici que l'épaisseur des bords des pièces de un franc
et de vingt francs n'est que d'un millimètre et demi.
RESULTATS
DE L'APPLICATION SIMULTANÉE O'UNE PIECE
D'OR OU D'ARGENT A DROITE ET A GAUCHE DE
LA LIGNE MEDIANE
OU EN AVANT ET EN ARRIERE
DE LA LIGNE LATERALE
Cette application produisait une sorte de
balancement dans le rite et les pleurs. En d'autres termes, par le fait de
cette double application la malade passait alternativement et rapidement du
rire aux pleurs.
REACTIONS GAIE OU TRISTE PROVOQUEES A DISTANCE PAR DES PIÈCES D'OR OUD'ARGENT
TENUES ENTRE I.ES AINS
J'ai pu provoquer le rire ou la tristesse
suivant les régions en tenant entre les doigts une ou plusieurs pièces
d'or ou d'argent à la distance de un ou deux centimètres des
téguments (1).
1.
Nous croyons devoir rapprocher do ces faits ceux qui se trouvent rapportés dans
la note suivante publiée récemment (Voy. Union
med. 39 annee,nr
119,30 aout 1885, p. 352).
Actionà distame de substances
médicamenteuses et toxiques sur des hystero-épileptiques
Communication
de MM. Bourru et Buret(de
Rochefort) à la quatorzième session de l'Association
française pour l'avancement des sciences, tenue a Grenoble, séance du 11 août 1883.
MM.
Bourru et Burot (de Rochefort) ont fait, sur deux hystero-epilepptiques, des experiences
extrêmement curieuses sur l'action adistance da substances médicamenteuses
et toxiques. Chez ces sujets, une action est produite par tout médicament
enveloppe dans du papier ou même contenu dans un flacon
bouché a l'émeri, présenté a quelques
centimètres du corps du sujet, à son insu, à l'étal de
veille.
CAUSES DE L'INDIFFERENCE DE CERTAINES REGIONS
Nous avons vu que
dans les deux premiers degrés du sommeil neurique toute la surface du
corps ne réagissait pas par le rire ou les pleurs, et qu'il existait des
parties qui ne donnaient lieu a aucune réaction, telles que la
région faciale inférieure, la région mastoïdienne, une portion de la face
postéro-inférieure du cou, et enfin les bandes étroites qui divisent le corps
en quatre segments ou en deux doubles segments droit et gauche.
Il nous a semblé que
la raison de cette différence était purement anatomique, qu'elle provenait
de l'entre-croisement des nerfs sensitifs dans ces régions.
Cet entre-croisementest
nettementdessinéà la face dans la parité qui est précisément
indifférente. Les filaments des troncs nerveus sous-orbitaire et dentaire inférieur s'y
entre-croisent avec les fila-
On
obtient d'abord des actions banales d'agacement ou d'inhibition; puis
bienet se déroute un tableau toujours
le même pour la même substance médicamentouse.Ce
tableau comprend des phénomènes psychiques ou
hallucinations et des phénomènes somatiques. Ces derniers sont les plus
importants. L'iodurede potassium
faiteterunes et
bailler; l'opium fait dormir, d'un sommeil lourd, et le réreil est difficile;
le choisi donne un sommeil loger. Les
alcooliques produisent des actions différentes suivant la provenance
de l'alcool; l'éthylique donne une ivresse gaie, l'amytique une iversse
furieuse. L'ipéca fait vomir; la seantnionée donne dos contractions
intestinales; de laurier-cerise a donné, dans un cas, l'extase
religieuse suivie do convulsions theraciques;
l'essence do mirbanc, qui a ta même odeur que l'eau do laurier-cerise,
nuis une composition différente, a produit une autre action;
la valériane a donné, chez les deux sujets, des phénomènes analogues
à ceux qu'elle développe chez les chair. la cantbaride
donne du priapisme et do l'ardeur des voies urinaires; le phosphore. du
tremblement; la veratrine, de l'enchifrènement, du picotement des
narines et des troubles de la vue, etc.
Ces
faits semblent devoir donner un nouvel appui â ta manière dont M. A*
Gautier a envisagé l'action intime des médicaments dans une lecon
intitulée : La structure des corps
et leurs propriétés physiologiques, parue dans la Revue seientifique 1 sem. 1885, 3 série, nr 1,
22 année, 3 janvier.
« Ce
n'est donc point la matière méme, dit-il, en tant que substance, qui
agit sur nos sens et nous influence mais bien plutôt la forme, la structure do
celte matière et mieux encore la nature du mouvement qui dérive de
cette forme.
« La
puissance et le moded'action
qu'exerce sur nous telle on telle matière et résident
donc pas seulement dans la quantité de forée vive, mais aussi dans le note vibratoire que cette matière
transmet anos organes. »
ments du nerf auriculo-temporal qui suivent les ramifications du nerf
facial.
Ailleurs il a surtout lieu dans l'intimité
des léguments quoique une dissection ordinaire semble le mettre suffisamment en
évidence ainsi qu'il résulte de l'examen
des planches qui se trouvent dans l'Atlas le plus consulté pour l'anatomie des
nerfs : l'Atlas de Hirschfeld.
VARIATIONDANS L'INTENSITÊ DES REACTIONS GAIE OU TRISTE SUIVANT LANOMBRE DER PIÈCES DE
MONNAIE EMPLOYEES
Si dans les applications métalliques pour
la recherche et la délimitation des
régions à réaction gaie ou triste, je doublais les
pièces d'or ou
d'argent, ou si à une pièce d'argent j'ajoutais une pièce
d'or, l'effet obtenu était
accru, et toujours proportionnellement au nombredepièces employées. Ainsi le sourire
se changeait en rire,
le rire simple en rire bruyant et le rire
bruyant en éclats de rire.
De même la tristesse et les gémissements augmentaient
d'intensité.
SOMMEIL
COMPELT DE CHAQUE MOITIÉ LATÉRALE DU CORPS
Lorsque les passes et la préhension des
mains isolées ou combinées étaient un peu
plus prolongées, la jeune fille, au lieu de rester endormie dans le
premier et le deuxième degré du sommeil neurique, atteignait le troisième degré du sommeil à une
profondeur variable.
D'autres fois le
passage du premier au deuxième et du deuxième au troisième
degré avait lieu spontanément après l'hypno-neurisation.
Dans tous ces cas les bras soulevés puis
abandonnés & euxmêmes retombaient inertes, et les applications
digitales avec ou sans l'intermédiaire de
pièces d'or ou d'argent ne provoquaient aucune réaction gaie ou
triste.
L'une et l'autre
moitiés latérales du corps étaient plongées dans le sommeil complet, évidemment un peu plus profond
à gauche qu'à droite.
PASSAGE DU TROISIÈME DEGRE AU DEUXIEME ET AU PREMIER
Je pouvais a volonté
faire passer la jeune fille du sommeil complet plus ou moins profond au deuxième et
au premier degré.
Disposant l'index en
marteau je frappais avec l'extremite de ce doigt une série de petits coups sur la
bosse frontale droite. La jeune fdle sortait alors du sommeil plus ou moins
profond dans lequel elle était plongée ; sa moitié droite passait au premier
degré et sa moitié gauche au deuxième degré du sommeil neurique.
Ce même effet pouvait être
obtenu à la suite d'une série d'applications métalliques sur divers
points du corps.
NEURISATION AVEC LA MAIN
ARMEE DEMÉTAUX (OR ET ARGENT)
Voyant que les métaux
augmentaient manifestement mon pouvoir neurique, j'eus l'idée
de m'en servir a titre de condensateurs on d'accumulateurs pour endormir et réveiller la
malade.
Je fis donc des applications métalliques
et des passes digito-métalliques.
HYPNO-NEURISATION
PAR APPLICATIONS MÉTALLIQUES SIMPLES
La malade se
plaignait encore de la névralgie dorso-lombaire et épigastrique et mon but en l'endormant au moyen
des metaux était de la calmer plus
sûrement et d'une façon plus durable. Je n'oubliais jamais que mon principal devoir était de soulager; mais je
profitais de toutes les circonstances pour faire des observations utiles
à la science.
Je choisis pour les
applications métalliques le creux sus-stermal et le creux épigastrique. Je
déposai donc dans le creux sus-stermal trois pièces de cinq
francs en argent, et dans le creux épigastrique, deux pièces de cinq francs en argent et deux
pièces de vingt francs en or. Ma main n'avait plus aucun contact avec ces
pièces. Au bout de huit A dix minutes la malade était endormie, et paraissait calme. Une
pression exercée au niveau du creux épigastrique et de la région dorso-lombaire ne provoqua aucune douleur.
Le sommeil n'etait pas très profond, mais il
était encore a un degre différent des deux côtés. La moitié latérale droite
était dans le sommeil au premier degré avec gaieté antérieure et tristesse
posterieure; et la moitié latérale gauche dans le sommeil au deuxieme degré
avec tristesse antérieure et gaieté postérieure.
HYPNO-NEURISATION PAR APPLICATIONS
METALLIQUES COMBINEESAVEC LA PREHENSION
MANUELLE
J'ai pu endormir la
malade en prenant ses mains dans les miennes munies chacune d'une pièce d'or placée dans
le milieu de la face palmaire.
Lesréactions gaie et triste étaient croisées et le
côté gauche dormait encore une fois plus
profondément (deuxième degré) que ledroit (premier degré).
HYPNO-NEURISATION PAR DES PASSES
DIGITO-MÉTALLIQUES A DISTANCE OU APPLIQUEES
Je me suis servi
tantôt d'un mélange de pièces d'or et d'argent, tantôt de
pièces d'or seulement, placées directement dans la main, ou bien enveloppées préalablement d'un
morceau de papier et parfois enfermées dans un porte-monnaie.
Les
passes étaient faites à travers les vêlements de la malade.
J'ai commencé par
faire despasses calmantes, c'est-à-dire simplement anesthésiantes,
le plus souvent appliquées, ayant pour objectif de calmer les douleurs
dorso-lombairescl épigastriques qui ne cessèrent pendant quelques jours de
tourmenter la malade et de la priver du
repos dont elle avait un si grand besoin.
Le nombre de passes
nécessaires pour obtenir le calme variait. Le plus souvent le soulagement
n'était complot qu'après une centaine de passes,
Il arrivait que le contact direct des
pièces ou du papier ou de la paroi
en cuir du porte-monnaie qui les enveloppait, quoique leger, augmentait d'abord
la douleur, mais elle se calmait ensuite peu à peu pour disparaître tout
à fait et pour un temps variable.
Lorsque après
avoir ainsi calmé la douleur du dos et do l'épigastreje faisais d'autres
passes ascendantes au-devant du front, et descendantes au-dessous des yeux jusqu'aux pieds,
le sommeil survenait en quelques minutes, tantôt incomplet (premier degré à droite et deuxième degré a
gauche) et tantôt complet (troisième degré mais plus profond
à gauche qu'à droite).
J'ai remarqué que la
profondeur du sommeil pour un méme nombre de passes dépendait
du nombre et de la qualité des pièces de monnaie.
Ainsi en employant onze pièces de
vingt francs en or formant un rouleau enveloppé de papier j'obtenais plus
sûrement le sommeil complet que lorsque j'employais des pièces
d'argent ou un mélange de pièces d'argent ou d'or formant un volume
à peu prés égal.
Toujours j'ai trouvé la malade plus sensible à
l'or qu'a l'argent.
REVEIL PAR L'EMPLOI SE
METAUX (OR ET
ARGENT)
REVEIL
PAR DES PASSES DIGITO-METALLIQUES APPLIQUEES FAITES
AUTOUR DU COU
Un jour, pendant que la malade était
plongée dans l'hémi-hypnose au premier degré à droite et dans
l'hémi-hypnose au deuxième degré
à gauche, je voulus me rendre compte du mode de transition du
rire à la tristesse et de la tristesse au rire dans les quatre segments
du corps, en promenant une pièce d'or d'un segment à l'autre.
Je choisis la région du cou. Je pris donc
une pièce d'or entre le pouce et
l'index de la main droite, puis je l'appliquai verticalement par son
bord sur le milieu du segment antérieur droit du cou. Je provoquai le rire.
Ensuite je fis glisser la pièce, toujours par son bord, sur les
téguments transversalement, et vers te coté gauche
de la malade. Arrivé a la limite de séparation entre le segment antérieur droit
et le segment antérieur gauche du corps, la malade demeura indifférente. Des
que cette ligne fut franchie (à gauche de la malade) elle devint
triste et se mil a geindre.
J'avais à ce moment parcouru
environ la moitié antérieure du cou. Je voulus compléter le tour du cou et je
fis glisser la pièce du monnaie en
arrière. Arrivé à la ligne de séparation du segment antérieur
gauche avec le segment postérieur gauche, il y eut indifference,puis
gaieté au niveau du segment postérieur gauche, puis indifférence sur la
ligne médiane postérieure, puis tristesse sur le segment postérieur
droit, puis... réveil dès que la pièce atteignit la ligne
latérale droite.
J'avais parcouru tout le tour du cou.
Cette manœuvre
équivalait à une application alterne répétée sur chaque segment antérieur droit et gauche
du cou, analogue à l'application alterne sur les tempes dont nous nous
étions servi précédemment pour réveiller.
REVEIL PAR DES PASSES DIGITO-METALLIQUES APPLIQUEES FAITES AUTOUR DU CRANE
Nous rappelant précisément que les applications
alternes répétees faites sur les deux tempes
réveillaient le sujet hypno-neurisé, nous eumes l'idée de faire autour du crâne
la même opération que nous avions faite autour du cou.
Le résultat fut le même.
PASSES DIGITO-MÉTALLIQUES
DISTANTES FAITES AUTOUR DU CRANE
Me souvenant que les métaux or et argent
tenus a distance du corps du sujet avaient pu provoquer le rire ou les
gémissement, alors même que l'application des doigts n'avait donné à ce
point de vue que des résultats négatifs,
j'eus l'idée de réveiller la malade non plus en faisant une passe
appliquée métallique autour de la tôle, mais en traçant un cercle fictif tout
autour et à une petite distance de cette même partie du corps.
Je pris donc par son bord une pièce
de cinq francs en argent entre le pouce et
l'index et la promenai autour du crâne quatre ou cinq fois et à la
distance de quatre ou cinq centimètres; la malade se réveilla.
INFLUENCE RECIPROQUEDE L'ACTION PROPRE DES
MÉTAUX
et de la FORCE
NEURIQUE
Cette expérience prouve une fois de plus
la puissance de certains métaux, ou leur pouvoir d'augmenter l'action de la
fores neurique. C'est un aspect nouveau sous lequel se présente la mélalloscopie et la metallothérapie. Et il est
remarquable de vois que l'emploi des
métaux a paru donner des résultats particulièrement positifs
entre les mains des chercheurs qui étaient précisément doués d'un pouvoir
neurique non douteux.
Pourtant celle opinion paraîtra un peu
excessive et ne pas répondre exactement aux
faits si l'on songe que l'usage interne de .certains métaux a donné des
résultats tout aussi positifs en soulageant ou guérissant certains
malades dont le genre spécial d'aptitude métallique avait été reconnu.
Mon seul but en
faisant ces remarques est d'attirer l'attention des observateurs sur la possibilité d'une action
transmétallique, provenant du rayonnement ou
de la transmissibilité de la force neurique,
dans la mélalloscopie ou soit la recherche des aptitudes métalliques.
REVEIL PAR DES PASSES DIGITO-MÉTALLIQUESDISTANTES FAITES AUTOUR DU
POIGNET
Une autre fois, voulant encore la
réveiller et vérifier en même temps si le
mode deréveil précedent était exact
et pouvait se genéraliser
à d'autres régions et surtout à une fraction de moitié latérale
du corps, je choisis pour cette expérience le bras.
Ayant pris une pièce
de vingt francs en or entre le pouce et l'index, je décrivis avec celle pièce un cercle cinq
ou six fois répété autour du poignet droit de la malade à la distance de
quelques centimètres. Elle se réveilla complètement.
Par cette manœuvre, j'ai dû réveiller
tout d'abord la moitié latérale droite du corps (hémisphère gauche) puis
la moitié latérale gauche (hémisphère droit).
EXPÉRIENCES AVEC
L'ÊTAIN
Un jour je revins auprès de la
malade muni des armatures du Dr Burq, qui
comprennent, on le sait, des disques de fer, de zinc, de cuivre et d'étain.
Pendant que la
malade dormait au premier degré a droite et au deuxième degré a
gauche, j'essayai successivement chacun de ces métaux. L'application séparée ou simultanée d'un
ou plusieurs disques de fer, de zinc et de cuivre ne donna lieu a
aucune réaction, mais l'application d'un seul disque A'etain provoqua
une réaction tantôt gaie, tantôt triste, très nette et très
intense. Le contact de l'étain paraissait
même agréable à la malade, car elle posait sa main sur les disques
pour en parfaire l'application.
La malade semblait
donc plus sensible encore à l'étain qu'à l'or-et à
l'argent. De ces trois métaux, le plus agréé était donc d'abord l'étain, puis c'était l'or, puis l'argent.
RÉVEIL ET SOMMEIL OBTENUS PAR L'APPLICATION D'UNE
COURONNE DE DISQUES D'ETAIN AUTOUR DE LA TÈTE
Rèveil.
Après m'ètre ainsi assuré que l'étain
avait une action puissante sur la malade, j'ai fixé les douze
disques d'étain de la boite a la petite bandé élastique
qui y est jointe et je l'ai nouée ensuite autour de la
tête au niveau de la partie moyenne du front. Les
disques étaient placés à une distance égale les uns des autres et de
manière à ce qu'ils fussent également répartis partout.
Après
trois ou quatre minutes de cette application la malade s'est réveillée
complètement.
Selon
toutes les probabilités cette application de disques d'étain autour
du crime avait été l'équivalent des passes appliquées on distantes
faites précédemment autour du crâne et au moyen desquelles j'avais réveillé
le sujet endormi.
Sommeil.
Après un petit repos laissé à la malade,
j'eus l'idée de réappliquer la couronne de disques d'étain
autour du crâne dans l'espoir que cette application donnerait un
plus grand calme à ma malade.
Après
quelques minutes de celte application je fus tout surpris de
voir que la malade s'était endormie. Le sommeil était mixte, au premier
degré à droite et au deuxième degré à gauche.
Je fis alors les expériences suivantes ;
La
malade, munie de la couronne d'étain, continuait a dormir du
sommeil-mixte. Si, dans ces conditions, je venais a toucher, avec l'extrémité
de mes doigts munis ou non de pièces d'or ou d'argent, un point
quelconque d'un des deux segments tristes (quart
gauche antérieur ou quart droit postérieur) il y avait réaction
triste, mais il se produisait surtout un phénomène nouveau : la
malade parlait aussitôt comme une personne qui reve tout haut.
Si
je touchais ensuite un point quelconque d'un des deux segments gais, elle se
taisait aussitôt, interrompant son discours, et coupant même un mot commencé.
Si je touchais à la fois un segment gai et
un segment triste, soit sur
les deux côtés du corps, soit sur un seul côté, elle mussilait, c'est-â-dire
que les lèvres se mouvaient comme dans la parole articulée sans
toutefois emettre des sons perceptibles.
La mussilation
représentait un acte intermédiaire entre le silence et
ta parole et constituait le résultat de deux applications qui secombattaient
l'une l'autre ou se mitigeaient dans leurs résultats.
La
couronne de disques d'éiain intéressait naturellement les doux moitiés latérales du
corps.
J'ai
voulu savoir quel serait reflet des applications avec les doigts
armés ou non de pièces d'or et d'argent, pendant que les disques
d'éiain ne seraient plus en contact qu'avec une des moitiés latérales du crâne.
Jeretirai donc la couronne
d'étain et la malade continua à dormir
comme précédemment, c'est-à-dire du sommeil au premier degré à droite et du sommeil au
deuxième degré à gauche.
Ensuite
ramassant l'ensemble de ces disques en un petit paquel je l'appliquai contre la
bosse frontale gauche du sujet. Cela fait, et durant
celle application, si avec un doigt de la main restée libre je touchais un
point quelconque du segment antérieur gauche triste (même côté) elle parlait
à haute voix. Si je retirais le doigt, ou si je le
portais alors rapidement sur un point quelconque du segment postérieur gauche
gai (même côté) elle cessait de parler et gardait le silence.
Si
au lieu de faire les applications sur le môme côté (gauche) je les faisais de l'autre côté
(droit), il y avait mussilation lorsque je touchais un point quelconque du segment antérieur droit (gai).
Les
réactions positives ou négatives obtenues étaient identiques si au
lieu d'appliquer les disques d'éiain sur la bosse frontale gauche je les
appliquais sur lu bosse frontale droite. Ainsi la malade parlait
si je louchais un point du segment triste du même coté, elle se taisait si
le doigt touchait un point du segment gai du
même côté, et mussilait si le doigt touchait un point du segment
triste de l'autre côté.
Après avoir constaté les propriétés de
l'étain, je me suis souvent servi d'un mélange de
pièces d'or et d'argent et de disques d'étain pour les hypno-neurisations. Toujours
l'emploi de ces métaux donnait des résultats plus rapides et plus complets que
l'emploi des mains seules, ou nues.
DEUXIÈME SÉRIE INEXPÉRIENCES FAITES OU
1 AU 16 OCTOBRE 1882
POINTS D'EXCITATION ET
POINTS D'ARRÊTS RÉFLEXES
Cette deuxième série d'expériences
nous fait connaître deux résultats
différents et importants des applications digitales : 1° le réveil partiel ou complet à la
suite des applications digitales sur certains
points ou zones d'excitation; 2°
l'arrêt ou l'excitation de névralgies préexistantes à la
suite des applications digitales sur d'autres points, dans l'état de veille;
à ces résultats principaux il faut
ajouter : 3° une preuve nouvelle et
frappante de la transmis-sibilité de
la force neurique à travers le corps d'une tierce personne et le
long d'une ficelle; 4°la conductibilité des cheveux de la malade &
l'égard de la neuricité; 5° une preuve nouvelle des relations existant entre
les deux sens de la vue et de l'ouïe du môme
côté du corps; 6° la connaissance de
certains points pour l'excitation des mouvements des membres.
POINTS
OU ZONES D'EXCITATION SENSITIVO-SENSORIELLE REFLEXE
RÉVEIL
TEMPORAIRE PARTIEL OU COUPLET, OU BIEN DÉFINITIF
A LA SUITE DE
L'APPLICATION DIGITALE
SUR
CERTAINS POINTS CIRCONSCRITSDU CRANE, DE
LA FACE ET COU
Un jour, pendant que la malade était dans
le sommeil neurique, et que par des
applications unidigitalcs je cherchais à connaître le degré de
l'hypnose dans chaque moitié latérale et a préciser au crâne les limites
exactes de chaque segment gai ou triste, et après avoir reconnu que la
moitié latérale droite donnait les réactions du
premier degré du sommeil, et la moitié latérale gauche les réactions du
deuxième degré, j'assistai au réveil croises du sommeil
(Deuxième phase de la maladie).
Fig.81. Pointsd'excitation
setuitivo-sensorielle dans les deux premiers degrés
subit
de la malade; mais ayant retiré mon doigt, je vis qu'elle retombait brusquement
dans le sommeil.
J'avais donc touché quelque point du crâne
dont l'excitation avait précisément
déterminé le réveil. Je me misa la recherche de ce point. Je le trouvai
après quelques tâtonnements; il était borné
à l'étendue que peut recouvrir l'extrémité do l'index c'est-à-dire environ un centimètre carré,
et se trouvait situé au-dessus et on
arrière de la région temporale un peu en avant de la ligne de séparation des deux moitiés antérieure et
postérieure de la région crânienne et à 11 centimètres
environ du conduit auditif. Nous l'appellerons point d'excitation
sensitivo-sensorielle fronto-pariètal supérieur ou pariétal
antèro-supèrietir.
Durant tout le temps quo mon doigt restait
appliqué sur ce point d'excitation
fronto-pariétal supérieur, la malade paraissait parfaitement éveillée.
Dès que le doigt était retiré, ou qu'il sortait des étroites
limites de ce point la malade retombait dans le sommeil.
CARACTÈRES DU RÉVEIL OBTENU PAR L'APPLICATION DIGITALE
SUR LE POINT FRONFO-PARIÉTAL SUPÉRIEUR
Ce réveil quoique temporaire, puisqu'il
cessait dès que le doigt ne touchait plus le point d'excitation,
consistait dans le retour de la vue et de l'ouïe des deux côtés et dans un
état de conscience en apparence parlait. La
malade se rendait compte de tout, répondait aux questions, parlait spontanément, savait où elle était,
entendait et voyait distinctement. En un mot elle avait l'usage de ses sens et de
ses facultés, mais seulement durant l'application du doigt. Je n'ai pas
recherché l'étal de la sensibilité cutanée; mais il y a tout lieu de penser
qu'il était redevenu normal.
Après avoir ainsi trouvé sur un des
côtés du crâne ce point d'excitation
visuelle et auditive bilatérale accompagnée de tous les phénomènes
intellectuels du réveil complet, je voulus savoir si un point d'excitation
existait aussi sur la région homologue de l'autre moitié latérale du
crâne. Une exploration attentive avec le doigt me fit découvrir dans cette région un point symétriquement situé, de
même étendue et doué exactement des mémts propriétés.
Ilexistait
donc deux points d'excitation sensitivo-sensorielle, fronto-pariètaux
supérieurs, un droit et un gauche, dont la pression
avec un de mes doigts donnait lieu au réveil complet, lequel se
maintenait durant tout le temps de l'application, et se trouvait remplacé
par le sommeil dès que, celle application cessait.
Une
petite difference existait dans les résultats de la pression exercée sur le point
droit et sur le point gauche.
La
pression a droite faisait paraître les objets agrandis et la pression sur le
point gauche les faisait paraître rapetisses.
Pensant
qu'il pouvait en exister d'autres au crâne, dont la pression
aurait donné naissance a des réactions analogues, nous explorâmes
avec la plus minutieuse attention toute l'étendue du crane,
de la face, et du cou, et parvînmes à découvrir d'autres points
dont la pression même légère donnait lieu à des phénomènes
du même ordre complets, ou incomplets, temporaires
ou durables suivant le point touché.
Parfois
à un point d'excitation sensitivo-sensorielle d'une des moitiés
latérales de la région cranio-cervico-faciale correspondait un point
d'excitation homologue sur l'autre moitié latérale dont la pression
provoquait les memes phénomènes. Parfois le point était unique.
Au crâne nous découvrîmes :
1
Un point d'excitation frontal ou sus-orbitaire, sur
chaque moitié latérale, dont la pression isolée produisait le
réveil de la vue et de l'ouïe du côté correspondant
seulement. Ce point était situe de chaque côté un peu
au-dessus dit point d'émergence des nerfs frontaux.
2 Un
point d'excitation pariétal postéro-supéricur, sur chaque moitié
latérale, dont la pression avec le doigt réveillait l'ouïe et la vue
de chaque côté. Ce point était situé de chaque côté au niveau de la bosse occipitale.
3 Un
point d'excitation occipital inférieur unique, situé entre les deux
points d'émergence des nerfs sous-occipitaux, et dont la pression redonnait la
vue et l'ouïe de chaque côté.
A la face nous
avons trouvé de chaque côté un point d'excitation pré-auriculaire,
c'est-à-dire situé en avant du tragus, au niveau du cot du condyle du maxillaire inférieur et
dont (a pression soit à droite, soit
a gauche isolément, provoquait le réveil do l'ouïe et de la vue du môme coté.
La vueet l'ouïe revenaientaussid'un seul côté
lorsque j'appliquais le
doigt sur un point quelconque du pavillon de l'oreille correspondante ou de la partie de l'apophyse
mastoïde recouverte parce pavillon.
Jusqu'à
présent nous voyons te réveil de la vue et de l'ouïe d'un côté ou des deux côtés exister tant que
dure l'application du doigt sur certains points choisis. Ce réveil même
lorsqu'il parait complet n'est donc que temporaire étant subordonné
à la durée de l'application digitale.
Réveil définitif. J'ai obtenu le réveil définitif en
pressant avec le doigt sur un autre point
choisi déjà connu. Ce point d'excitation, cervical
rétro-maxillaire, est situé derrière l'angle de la mâchoire.
Le réveil était complet même en ne
pressant que sur le point cervical rétro-maxillaire d'un seul côté; mais il
était plus rapide et plus net encore si je pressais sur les deux points de
chaque côté.
Nous avons vu plus haut que le réveil
définitif pouvait encore être obtenu en frappant plusieurs petits coups
successifs avec l'extrémité d'un doigt sur l'une des bosses frontales.
J'ai noté
qu'à chaque réveil la malade éprouvait une secousse dans tout le corps.
EXPÉRIENCES PROUVANT I.A TRANSMISSIBILITÉ
DE la FORCEneuRIquE a traveRs lE coups
D'UNE TIERCE
PERSONNELLE ET LE LONG D'UNE FICELLE
J'ai plusieurs fois substitué le doigt
d'une autre personne au mien, mais jamais il n'y a eu de réveil ni de
l'ouïe ni de la vue, i quelque degré
que ce fût, et a plus forte raison de réveil complet.
Après avoir plusieurs fois et sans succès
fait appliquer le doigt de cette personne, amie de In jeune fille, sur un
des points d'excitation quelconques du crâne do celle-ci, j'eus l'idée de rendre actif son doigt indifférent.
Je lis donc les expériences suivantes qui,
répétées plusieurs fois età des
intervalles différents, donnèrent toujours les mûmes résultant
Le doigt de la personne reconnue indifférente était
appliqué par exemple sur l'un des deux points temporo-pariétaux de la malade et
il n'y avait aucune réaction de la part de celle-ci. Elle continuait à
dormir.
Si alors j'appliquais mon doigt sur celui
de celle tierce personne aussitôt la jeune malade se réveillait comme si
j'avais fait une application directe. J'en ai conclu que le doigt indifférent
de la tierce personne était un corps bon conducteur de la force neurique qui tendait à s'échapper par
l'extrémité de mon propre doigt.
Des que je soulevais mon doigt la malade
retombait dans le sommeil.
J'ai pu ensuite
m'assurer que tout le corps de la tierce personne etait bon conducteur de la
force neurique. Si, pendant que celte tierce personne avait un doigt de sa main gauche
appliqué sur le point désigné du cuir chevelu, je saisissais sa main
restée libre, aussitôt le sujet se réveillait comme précédemment. Dès
que j'abandonnais sa main elle se rendormait.
La force
neurique s'était donc propagée, le long de son bras droit, et avait traversé la
moelle pour passer dans l'autre bras. J'avais la preuve évidente que le contact
de ma main était loin d'être indifférent.
flotte preuve est devenue tout à
fait frappante par celle autre expérience que j'ai aussi répétée plusieurs
fois.
Au lieu de saisir la main restée libre de
la tierce personne, je plaçais entre celte main et la mienne une ficelle
ordinaire longue deplusieurs mètres. L'autre main de cette
personne était appliquée sur le
point désigné, ou tout autre, du cuir chevelu. Puis je faisais
glisser mes
doigts le long de celte ficelle de manière à me rappro cher de la main do là tierce
personne qui tenait l'un de ses bouts. Dés qu'ils arrivaient à la
distance de 1 mètre, la malade disait y voir clairement; s'ils
s'éloignaient en glissant en arrière le long de la ficelle la vue de la
malade s'obscurcissait et elle se rendormait.
En même temps l'ouie qui était revenue avec la vue, s'affaiblissait aussi avec
la vue. Si de nouveau je rapprochais mes doigts en les faisant
glisser le long de la ficelle vers la tierce personne, la malade s'éveillait de
plus en plus, ses yeux s'ouvraient graduellement, et sa vue devenait de plus
en plus claire et son ouïe de plus en plus fine, de manière
même à dépasser le degré d'acuité normal. Puis si j'éloignais lentement mes doigts en les Taisant glisser en sens inverse ses paupières s'abaissaient
peu à peu, sa vue s'obscurcissaitde plus en plus, son
ouïe se perdait aussi de plus en plus.
Ces expériences me paraissent absolument nouvelles.
La suivante n'est
qu'une contre-épreuve. Elle démontre la conductibilité des cheveux de
la malade al'égard de la force neurique.
EXPERIENCE
PROUVANT LA CONDUCTIBILITÉ DES CHEVEUX DE LAMALADE A L'ÉGARD DE
LA FORCE NEURIQUE
Nous avons vu que la malade, présentait
sur chaque moitié latérale du cuir chevelu dans la partie occupée
précisément par les cheveux deux points qui touchés par moi, durant le sommeil
neurique, provoquaient le réveil de la vue et de l'ouie des deux côtés.
C'étaient les points temporaux pariétaux et occipitaux supérieurs droit et gauche. De plus elle présentait en
arrière, à ta limite des cheveux, un point unique
occipital inférieur dont la pression
faite par moi provoquait le retour de la vue et de l'ouïe de chaque
côté.
Un moyen nouveau
d'agir sur ces divers points en même temps s'offrait a moi.
A ce moment la
malade avait ses longs et abondants cheveux divisés en deux parts égales par
une raie médiane qui, partie du milieu du front, suivait la ligne médiane antéro-postérieure du crâne et
aboutissait en arrière à la nuque.
Chacune
de ces deux parts de cheveux finissait en une tresse. Ensuite ces deux tresses
se confondaient en une tresse unique qui pendait
librement le long du milieu du dos (Voy. fig. 82).
Il
résultait de cette disposition que la tresse latérale droite comprenait
tous les cheveux de la moitié latérale droite du cuir chevelu,
et que la tresse latérale gauche représentait à sou
tour tous les cheveux de ta moitié latérale gauche du cuir
chevelu. La tresse unique médiane, d'autre part, était formée
de la réunion de ces deux tresses latérales, et comprenait tous les cheveux du cuir chevelu.
En
voyant cette disposition des cheveux, je compris aussitôt qu'elle
pourrait me servir dans l'étude que je poursuivais de l'action
de lu force neurique a distance par l'intermédiaire de certains conducteurs.
Une ficelle unie a une
tierce personne indifférente m'avait servi d'intermédiaire pour transmettre
l'action de la force neurique au sujet endormi ; je pensai que les cheveux
feraient le memeoffice.
La
malade se trouvait dans le sommeil bilatéral inverse au premier
et au deuxième degré (premier degré à sa droite et
deuxième (degré a sa gauche).
1 ° Je saisis
la tresse latérale droite : la malade se réveille et je constate
qu'elle voit très nettement avec l'œil d roit et confusément avec
l'œil gauche. Elle répond à mes questions mais je ne recherche pas
si elle entend moins bien à gauche qu'à droite. J'abandonne la tresse et la malade se
rendort.
2° Je saisis
la tresse latérale gauche : la malade se réveille et je m'assure
qu'elle voit très distinctement avec l'œil gauche et qu'elle y
voit â peine avec l'œil droit opposé. Je constate en même temps le
réveil de l'ouïe, mais je n'ai pas la commodité de rechercher si la
malade entend mieux avec son oreille droite qu'avec son oreille gauche.
J'abandonne la tresse et la malade retombe dans le sonmmeil
3°Je
saisis la tresse médiane unique qui représente la réunion enun
seul faisceau de tous les cheveux, la malade se réveille et y voit également des
deux yeux. Elle entend aussi très bien. J'abandonne la tresse et la malade retombe dans
le sommeil. H est probable que si la malade n'avait pas ou ses cheveux dis-
Fig. 82. Division des cheveux en deux parts
égales (tresses latérales droite et gauche) se rejoignant par leurs extrémités
(tresse médiane unique),
posés favorablement et si à proposée
n'aurais pas songé à faire ces
expériences qui ont un double caractère d'élégance et de précision.
REMARQUES
Ces expériences
démontrent très clairement que les cheveux peuvent conduire ou transmeure
la force neurique, et même avec une grande vitesse, car le
réveil était en quelque sorte instantané des que j'avais
saisi une tresse. Elles démontrent aussi que le sens de cette conductibilité avait lieu de
l'extrémité libre des cheveux à leur racine ou bulbe, on que tout au
moins lu force neurique, passant de mes
doigts dans les cheveux, s'y propageait surtout vers leur extrémité
bulbaire et que si une portion de cette force se propageait vers leur extrèmitè libre elle ne passait pas
par exemple de la tresse droite a la tresse gauche et vice versa pour
aller influencer la moitié latérale opposée du crane.
Il est à peine
besoin de faire remarquer enfin que l'ensemble des extrémités bulbaires des cheveux de chaque moitié
latérale du crâne comprenait dans son champ d'implantation les points crâniens
d'excitation scnsitivo-sonsorielle et qu'ainsi en saisissant l'une des tresses latérales on influençait
évidemment toute la moitié correspondante du cuir chevelu, mais en tous
cas sûrement l'aire restreinte de ces points, ou petites zones.
RAPPORT
ENTRE LE SIEGE DES POINTS OU ZONES D'EXCITATION
DES REGIONS CRANIENNE T
FACIALE, ET LA DISTRIBUTION DES NERFS
CUTANÉS
SENSITIFS DE CES MEME REGIONS
Après avoir noté très
exactement le siège des divers points du craneet de la face dont la pression, même
légère par un de mes doigts, provoquait le réveil partiel ou total,
temporaire ou définitif, tel que je viens de l'indiquer, j'ai voulu savoir par suite de quelle action sur le système nerveux ces
phénomènes de réveil avaient ainsi lieu.
La force neurique qui tend à s'échapper
par l'extrémité des doigts agissait-elle directement sur la substance
cérébrale à travers les parois du crâne ou bien par l'intermédiaire des
nerfs, et dans ce dernier cas quels étaient les nerfs intéressés? Ces deux
questions se présentaient naturellement a mon esprit.
Je rejettai la première, car aucune
expérience parmi toutes celles si nombreuses que j'avais faites, ne
m'autorisait à croire à une
action directe sur l'encéphale à
travers la paroi cranienne. Toujours, au contraire, ta force neurique
agissait par l'intermédiaire des nerfs, et je fus conduit
à penser qu'ici encarts ces points d'excitation correspondaient
à des portions de la peau dont l'excitation particulière était conduite aux centres
sensitifs et sensoriels par les nerfs sensitifs qui s'y distribuent (Voy. p.
219).
Le point d'excitation sus-orbitaire à
droite et à gauche correspond
à peu prés au point d'émergence du nerf sus-orbitaire.
Le point d'excitation pré-auriculaire à
droite et à gauche, correspond au point d'émergence du nerf
auriculo-temporal.
Le point d'excitation occipital
inférieur correspond à l'intervalle
qui sépare le point d'émergence des deux nerfs sous-occipitaux.
Le point d'excitation pariétal
postèro-snpèrieur et le point d'excitation temporo-pariétal
supérieur ne correspondent à aucun point d'émergence de nerfs.
Mais si on vient
à étudier avec soin le mode de distribution des nerfs sensitifs au
cuir chevelu, on est frappé de trouver que chacun de ces deux points d'excitation correspond
à une portion du cuir chevelu où vient aboutir l'extrémité des
ramifications nerveuses de trois principaux nerfs sensitifs.
Ainsi, le point
d'excitation temporo-pariétal supérieur correspond exactement à un
point du cuir chevelu où viennent converger les ramifications : 1° du
nerf sus-orbitaire; 2° des filets temporaux de l'auriculo-temporal qui suivant les filets
temporaux du facial; 3° de la branche ascendante de l'auricufo-temporal.
Le point d'excitation occipital supérieur
correspond à une petite région de
cuir chevelu où viennent converger tes ramifications : 1° de la
branche ascendante du nerf auriculo-temporal; 2° du nerf occipito-auriculaire de Chaussier, branche du plexus
cervical superficiel ; 3° du grand nerf sous-occipital.
Ainsi les points d'émergence et les points
de convergence de nerf sensitifs cutanés sont ici des points d'excitation.
Quant au point
d'excitation cervical post-maxillaire, au niveau duquel la pression du
doigt doit être assez profonde pour provoquer le réveil complet et
définitif, il semble correspondre au ganglion inférieur du pneumogastrique.
points D'ARRET REFLEXE SENSITIF
ARRET DE
CERTAINES NÉVRALGIQUES A LA
SUITE DE L'APPLICATION DIGITALE SUR CERTAINS POINTS CIRCONSCRITS DU CORPS
La malade fut prise, dans le courant du mois
d'octobre 1882, de violentes
douleurs dans la région pectorale droite. Elle supporta d'abord sans trop se
plaindre ces douleurs, qui devinrent ensuite très
vives au point de lui arracher des cris. Elle ne pouvait faire un mouvement
sans que cette douleur fut excitée. Le contact même léger des couvertures lui était très
pénible. Le moindre frôlement sur celle région avec la main lui arrachait des
plaintes. Comme la douleur siégeait en grande partie dans le sein, elle essaya
d'abord de la cacher, mais après trois ou quatre jours de
souffrances alroees, elle se décida à sa laisser examiner.
Je prescrivis tout d'abord l'usage de
pommades et de liniments calmants, mais je
n'oblins qu'un très faible soulagement. Je savais d'ailleurs par expérience que les remèdes
ordinaires étaient sans efficacité chez elle.
Je fis des passes descendantes, je ne
réussis à produire aucun soulagement. Désireux de la soulager, pénétré
de l'idée que jusque-là aucune de ses
souffrances n'avait résisté à mon intervention, je concentrai mon
esprit dans la recherche de quelque moyen curalif. Je variai les passes,
j'endormis la malade, elle continuait à souffrir même dans le sommeil,
et en tous cas elle n'était pas soulagée au réveil. Cependant la persistance de
celle névralgie l'épuisait et c'était pitié de l'entendre gémir. Après
deux jours de reflexion je revins a un mode d'intervention thérapeutique que j'avais tenté sans succès tout d'abord. Je
savais que l'application du doigt
sur certains points du crâne et de la face provoquait le réveil du
sujet, et je fus amené à penser que, s'il existait des points d'excitation sensitivo-sensorielle et motrice, il
devait certainement exister des points d'arrêt sensitif.
Je me mis donc a la recherche de ces points d'arrêt que je supposais
exister. Je n'avais alors aucune donnée théorique qui pût me guider dans cette recherche. Je pris le parti
d'explorer tous les points du thorax en évitant lu région directement
douloureuse à droite.
Je m'aperçus tout
d'abord que non seulement, par la pression légère faite avec mon doigt, je n'amenais
aucun calme, mais que je provoquais de la
douleur soit sur place,soit par action réflexe sur la région endolorie. Cette
dernière circonstance fut pour moi un trait de lumière.
Ainsi, pendant que
mon doigt explorait surtout la face antérieure ou postérieure de la moitié
gauche du thorax, la malade accusait, surtout par moments, non seulement de la douleur
sur le point touché, mais encore un surcroît de souffrance dans la région pectorale
droite. Je pensais donc que s'il y avait des points d'excitation sensitive réflexe, il pourrait bien y avoir
des points d'arrêt sensitif réflexe.
POINT D'ARRET SENSITIF RÉFLEXE SOUS-CLAVICULAIRE GAUCHE
A un moment donné, pendant que j'explorais
avec l'indicateur la région
sous-claviculaire gauche, la malade poussa un soupir de soulagement.
J'arrêtai mon doigt. Le soulagement augmenta, Je retirai mon doigt, la
douleur de la région pectorale revint aussi intense qu'avant. Je
réappliquai le doigt et après quelques tâtonnements, je réussis
à couvrir avec son extrémité le point voulu, après quoi la
douleur cessa. Si je faisais glisser le doigt hors de cette étroite région
évaluée a un centimètre carré, les douleurs pectorales du côté droit opposé se ravivaient (zones anesthésiogène
et hyperesthésiogene).
Le point d'arret sensitif que je venais de
découvrir après bien des
tâtonnements et grâce & une force de volonté qu'entretenait en moi
le vif désir de soulager la malade, était situé à deux ou trois
centimètres au-dessous de la partie moyenne de la clavicule gauche. Je
le nomme : point d'arrêt sensitif réflexe, sous-claviculaire gauche ou
point anesthésiogène sous-claviculaire gauche.
Je maintins le doigt sur ce point
jusqu'à ce que la malade se sentit três soulagée. Je retirai le
doigt, et la douleur qui restait étant supportable, je quittai la malade.
Dans la méme journée,
la douleur augmenta et je dus intervenir. Mais avant d'appliquer le doigt sur le point
anesthésiogene sous-claviculaire, je cherchai si je n'en trouverais pas quelque
autre. Je netardai pas à trouver un deuxième point
d'arrêt situé en arrière et a
droite du thorax, en dedans dutiers supérieur du bord spinal de
l'omoplate.
POINT ANESTHESIOGÈNE
INTRA-SCAPULAIRE DROIT
Ou point anesthésiogène
intra-scapulaire avait comme l'autre l'etendue d'un centimètre
carré. En dehors de lui la pression même légère du doigt, excitait
de la douleur sur place et ravivait la douleur pectorale. Donc & côté
ou autour du point d'arrêt il existait une zone d'excitation douloureuse.
POINT
ANESTHÉSIOGENE DORSO-LOMBAIRE DOUBLE
Comme la malade souffrait encore de
douleurs épigaslriqucs, je me mis & la
recherche de leur point d'arrêt, et je finis par en trouver deux. Ces deux
points d'arrêt des douleurs épigastriques étaient situés chacun sur le côté de la colonne vertébrale, a trente Millimètres
de la septième vertébrale cervicale, â la limite de la region dorsale et
de la région lombaire, et même plutôt au commencement de la région
lombaire.
Les névralgies pectorale et épigastrique
avaient a peu près entièrement disparu sous l'influence do
pressions répétées et prolongées sur leurs points d'arrêt, lorsque la
malade qui déjà se croyait débarrassée de son mal, accusa do vives
douleurs dans te ventre.
Consulté de nouveau,
je constatai que ces douleurs avaient pour siege principal les ovaires et
qu'elles s'irrradiaient dans tout le ventre et même plus bas.
Elles
atteignirent un degré do violence tel que la pauvre malade était
obligée de maintenir les couvertures de son lit soulevées de manière
à ce qu'aucune pression ne vint exaspérer ses souffrances. Toute
secousse donnée au lit ravivait aussi
les douleurs.
POINT ANESTHESIOGENE
SENSITIF EPIGASTRIQUE
De
nouveau je me mis a la recherche d'un point d'arrêt de la douleur
et je fus assez heureux pour le trouver. Il siégeait au creux épigastrique.
Dès que l'extrémité de mon doigt vint n couvrir ce point, dont l'étendue
était la même que pour les autres, la douleur diminua, puis se calma peu
à peu. Mais si je venais à soulever le doigt avant de l'avoir
maintenu appliqué durant un temps assez long, la douleur ovarienne, un instant
calmée, se réveillait de nouveau très vive. Je prolongeai
le contact et laissai la malade très soulagée.
Quelques heures plus tard, la douleur revint et je la calmai de
nouveau. Après deux ou trois séances de contact un peu prolongé, durant
de vingt à trente minutes, elle disparut complétement et définitivement.
POINT ANESTHÉSIOGÈNE
STERNALSUPÉRIEUR
Un jour la malade se
plaignit d'une vive douleur le long du sternum, s'exaspérant pendant
l'inspiration.
Après
quelques tâtonnements je finis par poser mon doigt sur un
point d'arrêt de ces douleurs. Ce point d'un centimètre carré d'étendue,
insensible à ma pression était situé à la partie supérieure
et médiane du sternum à un centimètre environ au-dessous de la
fourchette sternale (bord supérieur du sternum). Je maintins l'application
de mon doigt environ quinze minutes, la douleur cessa
complètement et ne reparut plus depuis.
J'appelle ce point : point anesthésiogène sternal supérieur.
La
malade eut encore le lendemain d'autres douleurs que je calmai
par les mêmes procédés d'application digitale sur les points d'arrêt.
Depuis et jusque vers le milieu du mois
d'octobre elle a encore souffert de névralgies. Je l'endormais et faisais des
applications digito-métalliques sur les points d'arrêt, et l'amélioration
faisait des progrès rapides.
MARCHE ULTERIEURE DE LA MALADIE AU POINT DE VUE
DES NEVRALGIES, DE LA
FAIBLEESSE DES MEMBRES INFERIEURS
ET DES RÉGLES
Vers le milieu de novembre elle souffrit
encore, mais depuis le 21 novembre aucune
douleur n'a reparu jusqu'à ce jour.
Le mouvement dans tes jambes a commencé â revenir
vers le 28octobre, assez bien pour que la malade ait
pu se promener appuyée sur les bras de deux personnes. Vers le 12 novembre,
elle a marché toute seule et
depuis elle a continué à marcher librement comme autrefois.
Quant aux règles suspendues pendant
la maladie, elles sont revenues le 9 octobre 1882 quoique avec des douleurs
assez vives. Dépuis elles se sont montrées régulièrement.
ETAT DE LA
SENSIBILITE CUTANEE AU NIVEAU DES POINTS D'ARRET
Lorsque je faisais parcourir à mon
doigt la surface cutanée de fa région sur
laquelle je cherchais les points d'arrêt de la douleur, je ne cessais
de questionner la malade sur les sensations qu'elle eprouvait, au point de vue d'un changement possible dans le degré de sa névralgie. Tantôt elle disait n'éprouver aucun
soulagement, tantôt elle se plaignait d'une recrudescence dans la
névralgie. Je finis par m'assurcr que cette
excitation réflexe de la névralgie avait lieu lorsque mon doigt
s'approchait du point d'arret. Dès que le doigt couvrait ce
point, ellene le sentait plus.
Alors même que l'exploration était
faite par moi avec un esthésiometre ou tout autre corps intermédiaire (une ou
plusieurs pièces de monnaie d'or ou d'argent, des disques d'étain, une
tige quelconque), les résultais étaient les mêmes. Ils étaient même plus prompts et plus durables lorsque je me
servais do pièces d'or ou d'argent, on de disques d'étain.
Tous les points d'arrêt étaient donc
des points d'anesthésie cutanée. Seulement cette anesthésie n'était
accusée que lorsque je posais mon doigt sur ces points.
Si la malade elle-même ou une tierce
personne indifférente y appliquait
l'extrémité de son doigt, la malade on percevait le contact même léger.
ANESTHES1E
RELATIVE DANS L'AIRE ÉTROITE DES POINTS D'ARRET
Voulant mettre co
fait de l'anesthésie relative en relief, je priai une tierce personne indifférente d'appliquer le
bout de son doigt indicateur sur le point sous-claviculaire gauche,
après m'étre assuré moi-même de la position exacte de ce point.
Dès que le doigt de la tierce
personne fut appliqué la malade déclara le sentir tandis qu'elle n'avait
pas senti lu pression forte ou légère du mien.
Mais pendant que le doigt indifférent était appliqué sur
le point d'arrêt
et que la malade en percevait le contact, j'appliquai mon doigt sur le trajet de celui qui recouvraitle point
d'arrêt. Aussitôt la malade déclara ne plus sentir le doigt de la tierce personne et éprouver
du soulagement dans la névralgie thoracique droite. Je retirai mon doigt, elle
sentit le doigt de la tierce personne et se plaignit du retour de la névralgie
; j'appliquai de nouveau mon doigt sur l'autre doigt, aussitôt elle ne sentit
plus le doigt de la tierce personne et
déclara souffrir beaucoup moins de la névralgie. Ces expériences
renouvelées à l'égard du point d'arrêt in ira-scapulaire droit
donnèrent les memes résultats.
Je les fis aussi à l'égard des autres
points d'arrêt et toujours le résultat fut conforme a ceux précédemment obtenus.
Enfin quel que fût le point d'arrêt
touché les résultats étaient tels que nous les avons indiqués, que la malade
fut éveillée ou qu'elle fût dans te sommeil mixte du
premier et du deuxième degre.
Remarques. Cette forme d'anesthésie,
que j'appelle anesthésie relative parce qu'elle
n'existe en certains points circonscrits de la peauqu'a l'égard du
neurisateur, mérite une sérieuse attentionnon seulement par sa valeur intrinsèque
mais encore par les causes d'erreur
auxquelles elle pourrait donner naissance, suivant que le doigt explorateur nu
ou armé appartient à un sujet doué ou dénué de la propriété de
neuriser.
La possibilité de rendre actif un doigt
neutre en le mettant en communication avec
le doigt d'une personne douée du pouvoir de neurisation est une nouvelle preuve de l'existence de la force neurique
et de la conductibilité du corps d'une tierce personne neutre, à
l'égard de cette force.
POINTS
D'EXCITATION MOTRICERÉFLEXE
Pendant que les
membres inférieurs de la jeune malade étaient encore faibles, mon esprit ayant
été frappé de ce que, par l'application du doigt sur certains points du corps je pouvais réveiller tantôt la sensibilité spéciale tantôt la
sensibilité générale et tantôt l'une et l'autre, je pensai que
peut-être je pourrais trouver quelques points du corps dont la pression
avec mon doigl réveillerait ou exciterait
davantage le mouvement dans les membres.
Je me mis donc à la recherche de
points d'excitation motrice pendant que la malade était éveillée.
J'en trouvai plusieurs, aussi bien pour
les membres supérieurs que pour les membres inférieurs.
A l'égard des
mouvements des membres supérieurs je trouvai en avant: un point
d'excitation sus-claviculaire à droite et à gauche; enarrière cinq points spinaux dorsaux supérieurs correspondants aux cinq premières
vertèbres dorsales.
A l'égard des mouvements des membres
inférieurs je trouvai en avant : un point d'excitation iliaque droit et
gauche correspondant chacun au milieu de la fosse iliaque ; en arriére :
un point à'excitaition
dorso-lombaire correspondant a l'intervalle qui sépare la deuxième vertèbre
dorsale de la première lombaire, et des points dorsaux spinaux
inférieurs correspondant aux six vertèbres dorsales inférieures.
Enfin à
l'égard des mouvements des membres supérieurs et inférieurs reunis je trouvai un point
d'excitation motrice dorsal moyen correspondant à la sixième
ou septième vertèbre dorsale.
POINTS D'EXCITATION MOTRICE SUS-CLAVICULAIRES DROIT ET GAUCHE
L'application de
l'extrémité du doigt indicateur sur le milieu du creux sus-claviculaire d'un
côté perpendiculairement au plexus brachial provoquait des
mouvements dans le bras du côté opposé, mouvements d'élévation le plus souvent et
plusieurs fois répétés.
POINTS D'EXCITATION
MOTRICESPINAUX DORSAUX SUPÉRIEURS
L'application de
l'extrémité digitale sur la saillie de l'apophyse épineuse médiane de l'une quelconque des cinq
premières vertèbres dorsalesprovoquaitdes mouvements dans
les deux membres supérieurs à la fois. Cette application faite sur
les côtés de l'épine dorsale
au niveau de l'une ou de l'autre des apophyses latérales des mômes cinq premières vertèbres
dorsales provoquait des mouvements dans le membre supérieur du côté
opposé.
POINTS
D'EXCITATION MOTRICE ILIAQUES DROIT
ET GAUCHE
L'application de l'extrémité digitale
faite sur le milieu de la fosse iliaque
d'un côté de manière à déprimer légèrement la paroi abdominale, provoquait des mouvements alternatifs
d'élévation et d'abaissement dans le membre inférieur du côté opposé.
POINT
D'EXCITATION MOTRICE DORSO-LOMBAIRE
Lorsque j'appliquais l'extrémité du doigt
sur ce point les deux membres inférieurs se mouvaient à la fois,
POINT
D'EXCITATION MOTRICE SPINAUX DORSAUX
INFÈRIEURS
L'application de l'extrémité digitale sur
la saillie de l'apophyse épineuse médiane
de l'une quelconque des cinq dernières vertèbres dorsales provoquait des mouvements dans les deux
membres inférieurs. Cette application faite sur les côtés de l'épine
dorsale au niveau de l'une ou de l'autre des apophyses latérales des memes cinq dernières vertèbres dorsales
provoquait des mouvements dans le membre inférieur du côté opposé.
POINT
D'EXCITATION MOTRICE SPINAL DORSAL MOYEN
Ce point était situé
entre la sixième et la septième vertèbre dorsale, sur la
ligne de séparation des cinq points dorsaux supérieurs et des cinq points dorsaux inférieurs.
Dès que mon
doigt était appliqué sur ce point intermédiaire, les quatre membres se mouvaient à la
fois.
Si mon doigt était porté au-dessus et
toujours sur la ligne médiane les membres
supérieurs seuls se mouvaient en même temps, s'ilétait porté au-dessous le mouvement avait
lieu dans les deux nombres inférieurs à la fois.
Enfin si le doigt était appliqué sur l'un
ou l'autre côté du point dorsal moyen le
mouvement affectait les deux membres supérieur etinférieur du
côté opposé.
Dans toutes ces
applications les mouvements commençaient au moment précis de l'application digitale, se
continuaient ou plutôt se répétaient durant cette application et ne cessaient
que lorsque cette application cessait elle-même.
En
résume, nous avons
découvert une série de petites surfaces ou points les
uns présidant à l'excitation de la sensibilité soit spéciale sait générale et de la
motilité, les autres à l'arret de la sensibilité.
Les
points qui présidaient à l'arrêt de la sensibilité étaient des
points d'anesthesie relative. Les autres points n'ont pas ete examines par moi au point de vue de l'état de la
sensibilité cutanée à leur niveau.
Les
18,20,21,22 et
23 septembre 1882 la malade a eu une crise consistant en mouvements
giratoires de tout le corps se faisant tantôt de droite à gauche et
tantôt de gauche a droite.
La
première crise a duré plus d'une heure. Dans la première demi-heure
elle a tourné de droite à gauche, puis de gauche a droite.
Elle criait que ce mouvement lui Taisait grand mat mais qu'elle ne pouvait pas
l'empêcher.
Les
jours suivants la durée de la crise a été moitié moindre et elle
a pu en raccourcir la durée par l'effort de sa volonté.
Nous
avons dit plus haut qu'à partir du 21 octobre 1882 la malade
s'est bien portée jusqu'à ce jour. Cela doit être ainsi entendu seulement d'une
manière générale.
En effet dans la soirée du 4 au 5 mars 1883, Mlle
C... étant au bat fut prise à la suite de certaines
contrariétés d'une attaque nerveuse violente, accompagnée de cris et de
mouvements désordonnés. On remarqua que
durant cette attaque tout son côté gauche était insensible. Comme elle éprouvait une vive douleur al'épigastre
elle pria une personne de son entourage d'exercer une compression sur celle région
avec ses mains, ce qu'elle fit, et la douleur cessa. Cette attaque fut suivie d'une autre dans la même nuit. Dans
la journée suivante elle eut une troisième attaque nerveuse: Depuis sa santé a été à peu près
régulièrement bonne. Le 27
août 1883 je revis Mlle C... Elle revenait d'Italie où elle avait passé trois mois. Elle avait pris un certain
degré d'embonpoint et sa physionomie exprimait la santé. Pourtant elle
se plaignait
d'une légère douleur dans le dos et de perles blanches.
Je
voulus savoir dans quel état se trouvait chez elle la sensibilité générale et spéciale. Les résultats obtenus
furent les suivants : sur le bras
droit la sensibilité paraissait un peu moins accusée que sur
le bras gauche. Par contre elle paraissait un peu amoindrie
sur le membre inférieur gauche. De plus la malade disait voir moins
bien avec l'œil gauche qu'avec l'œil droit.
J'ai
revu plusieurs fois depuis Mlle C..., sa santé s'est encore améliorée.
Aucune attaque nerveuse ne s'est produite, mais elle est
sujette à des douleurs lombaires et à des névralgies
hémi-craniennes droites surtout au moment des menstrues, lesquelles sont d'ailleurs
régulières.
Le 21
décembre 1884 je revois la jeune fille, et je recherche l'état de sa
sensibilité neurique au moyen de l'hypnoscope de M. J. Ocho-rowicz.
L'instrument
est appliqué successivement autour du doigt indicateur de la main droite et de
la main gauche durant dix minutes. A droite, au bout de cinq minutes la jeune
fille accuse un peu de chaleur et d'engourdissement qui
restent stationnaires. A gauche les résultats sont négatifs.
Je revois Mlle C... le 12 mai et le 8 juillet 1885.
Le
12 mai l'état général est bon chez elle. Elle n'a pas eu d'attaques
nerveuses. Elle s'est plaint seulement de quelques névralgies dans les
derniers temps. Les deux dernières époques ont subi un
léger retard, l'avant-dernière fois de quatre jours et la
dernière fois de huit jours.
Le
8juillet Mlle C... se plaint de gastralgie, mais l'état général est bon et il n'y a pas eu
d'attaques nerveuses.
Durant l'année 1886, la
santé de Mlle C... n'a subi aucun trouble digne d'être signalé.
Ici
finit l'observation première comprenant la première, la
deuxième et la troisième partie du premier livre de cet ouvrage.
RESUME DES FAITS PRINCIPAUX EXPOSES DANS CETTE TROISIEME
PARTIE
I. La deuxième phase de la maladie de Mlle C... correspond
a l'année 1882.
II.Les expériences failes durant celte deuxième phase ont
ete divisées en deux séries.
La première série
est comprise entre le 35 septembre et le 1octobre 1882. La
deuxième série entre le 1 et le 19 octobre de la même année.
III. La première
série d'expériences montre l'indépendance fonctionnelle des deux hémisphères
et l'action de divers métaux.
IV. Tout d'abord, les
grandes passes ont dû, pour amener le sommeil, être prolongées
pendant douze à quinze minutes, puis peu à peu ce temps a été
réduit par l'assuétude du sujet.
V. Dans
le sommeil, au début, des application s digitales nues n'ont provoqué aucune
réaction gaie ou triste.
VI. Mais l'application de l'argent et surtout de l'or
a pu pro voquer
alors ces réactions psychiques.
VIL
L'intervention de ces métaux donnait donc a la force neurique une plus grande
intensité.
VIII.
Avec la main armée de ces métaux j'ai alors procédé durant le sommeil
neurique à une nouvelle étude des régions à réactions gaie,
triste ou indifférente.
J'ai ainsi découvert que,
dans cette deuxième phase de la maladie,
les deux moitiés latérales du corps ne s'endormaient pas an môme degré
sous l'influence de l'hypno-neurisation.
Toujours la moitié
latérale gauche était de un degré plus avancé dans le sommeil.
Ily avait par exemple hémi-hypnose droite au premier degré
et hémi-hypnose gauche au deuxième degré, bien que la
neurisation eût été égale pour les deux côtés du corps (sommeil bilatéral
à réactions psychiques inverses),
Aussi les réactions psychiques étaient-elles croisées : rire antêrieur
droit et postérieur gauche ; tristesse antérieure gauche et postérieure droite.
Si le
sommeil etant plus profond la moitiélatérale
droite était plongée dans le deuxième degré et lu moitié
latérale gauche dans le troisième, il y avaitalors
indifférence héim-latérale gauche; et à
droite tristesse antérieure et gaieté postérieure.
IX.Cette
inégalité dans le degré du sommeil des deux moitiés latérales gauche et droite
provenait de l'existence de l'hémianesthésie gauche
effective dans cette deuxième phase, latente dans la première.
X.
L'hémianesthésie peut donc être considérée ici comme l'expression
d'un premier degré ou d'une fraction d'un premier degré du sommeil neurique.
XI.
L'existence préalable de l'hémianesthésie est déjà par tille-méme
une preuve de l'indépendance fonctionnelle des deux hémisphères.
XII.
L'anesthésie générale peut être considérée comme une double
hémianesthésie, en raison de la dualité cérébrale.
XIII.Dans
cette seconde phase de la maladie et
durant les deux premiers degrés du sommeil le corps du sujet
pouvait être envisage, au point de vue des réactions
psychiques comme formé de quatre segments, un principal à droite et
à gauche et chacun d'eux divise en deux, antérieur et
postérieur.
XIV.Les
lignes de séparation de ces quatre segments étaient plutôt des bandes étroites
que des lignes.
XV. La
gaieté ou la tristesse ont pu être provoquées à distance,
sans contact, par la main armée de pièces
d'or ou d'argent. Nous considérons ce fait comme l'un
des plus remarquables.
XVI. l'indifférence
de certaines régions, c'est-à-dire la pro priété négative de certaines régions consistant à
ne donner lieu a
aucune réaction gaie ou triste lorsqu'elles sont influencées par la neurisation, semble dépendre de l'entre-croisement des
nerfs sensitifs
qui s'y distribuent.
XVII.L'intensité
desréactionsgaie
ou triste estproportionnelle aunombre
de pièces d'or ou d'argent employées pour les provoquer.
XVIII. Le passage d'un
degré du sommeil plus profond a un degré moins profond et finalement le réveil
pouvait être obtenu par do petits
coups frappés sur la bosse
frontale droite.
XIX.Voyant que les métaux or et argent augmentaient
manifestemont mon pouvoir neurique je m'en suis servi â titre dé condensateurspour éndormir ou reveillerla malade.
XX. Cette augmentation de la force neurique par
l'intervention des métaux or et argent me semble pouvoir éclairer d'un
nouveau jour, dans
certains cas, l'action des métaux dans la métalloscopie et la
métaltothérapie.
XXI. L'etain a eu sur la malade une action
encore plus puissante que l'or et son
contact lui paraissait même agréable.
XXII. Les métaux les plus agréés et les seuls
actifs étaient donc d'abord rétain, puis l'or, puis l'argent.
XXIII. Le sommeil et le réveil ont pu
être obtenus par l'application d'une couronne de disques d'étain autour
de la tête.
XXIV. La deuxième série d'expériences
faites du 1au 16 octobre 1882 nous fait connaître ;
1 Le réveil
temporaire partiel ou complet, ou bien définitif, dans le sommeil neurique, a la suite
d'applications digitales sur certains points ou zones bien délimités, dits
points d'excitation sensitivo-sensorielle;
1° Une preuve nouvelle
et frappante de la transmissibilité de la force neurique a travers le corps d'une
tierce personne et le long d'une ficelle ;
3° La conductibilité
des cheveux de la malade à l'égard de ta neuricité;
4°
Une preuve nouvelle des relations existant entre tes devis sens de la vue et de
l'ouïe du même côté du corps;
5° L'arrêt ou
l'excitation de névralgies préexistantes, à la suite des applications
digitales sur d'autres points particuliers, dansl'état de veille et les deux premiers degrés du
sommeil croisés (point d'excitation ou d'arrêt des douleurs) ;
6° La connaissance
de certains points d'élection pour l'excitation des mouvements des membres.
XXV.Les
zones ou points d'excitation scnsitivo-sensorielleou
soit les points dont l'excitation par une application digitale peut provoquer le réveil
temporaire subordonné d'ailleurs à la durée de celle application, durant
le sommeil neurique sont au nombre de
neuf, quatre do chaque côté du corps et un médian.
Lés
quatre points doubles, symétriques, sont les suivants : 1° le double
point fronto-parietal supérieur ou pariétal antéro-supérieur droit et gaucho; 2° le
double point pariétal postéro-supérieur droit et gauche; 3° le
double point frontal ou sus-orbitaire ; 4° le
double point pré-auriculaire droit et gauche, et tout le pavillon de
l'oreille'y compris la portion de la région mastoïdienne couverte par le pavillon,
adroite et â gauche.
Le point unique est le point occipital inférieur.
l.e
point dont l'excitation par une application digitale peut provoquer
le réveil durable dêfinitifest situé en arrière de l'angle du
maxillaire inférieur. Je l'ai désigné sous le nom de point cervical retro-maxillaire; il existe à droite
et à gauche.
XXVI.
L'état de la sensibilité sur ces divers points n'a pas
ete
recherchée.
XXVII.Chaque
point d'excitation sensitivo-sensorielle correspond soit au
point d'émergence, soit au point de convergence de nerfs sensitifs soit enfin
au niveau d'un ganglion nerveux important.
XXVIII. L'application du doigt d'une tierce personne
neutre sut l'un quelconque de ces points n'était suivi d'aucun
effet appré
ciable, mais si je me mettais en communication avec cette personne
sait immédiatement soit médiatement
aussitôt se produisaient les efffts
signalés.
XXIX.L'ensemble
des extrémités bulbaires des cheveux com- |Hv.it;mt dans son champ d'implantation les points
crâniens d'excitationsensitivo-scnsorielle,
il en resultait que, lorsqu'on saisis sait l'extrémité libre de ces
cheveux on agissait sur ces points. Si on ne saisissait que l'extrémité des
cheveux de l'une des moitiés
latérales du crâne on n'avait d'action que sur les points crâniens correspondants.
XXX.
L'application digitale sur les points d'excitation au crâne
et à la face réveillait la vue et l'ouïe tantôt d'un seul côté, tantôt des deux côtés
suivant lu point touché.
XXXI. La
malade a souffert de douleurs vives successivement dans
plusieurs régions du corps et j'ai pu découvrir un point d'arrêt
pour chaque douleur (point anesthésiogène).
Ces
points d'arrêt sensitif réflexes, ou ancslhésiogènes,ontétéau nombre
de cinq : 1° un point ancsthésiogène sous-claviculaire gauche
dont la pression légère avec le doigt provoquait le soulagement
puis la cessation d'une violente névralgie siégeant dans toute
la région pectorale droite; 2° un point
anesthésiogèneintrascapulaire
droit présidant a la cessation de la même névralgie ; 3°
un point anesthésiogène double dorso-lombaire pour les
douleurs épigastriques ; 4° un point ancsthésiogene
épigastrique pour les douleurs des ovaires ; 5° enfin un point
anesthésiogène sternal supérieur pour les douleurs siégeant le long du sternum.
XXXU.
Tous les points ancsthésiogènes étaient des point-d'anesthésie
cutanée. Mais cette anesthésie ne se dévoilait que.sous la pression de mon doigt.
Si
une tierce personne indifférente y appliquait son doigt malade en percevait le
contact. Mais si alors je louchais le doigt de la tierce
personne ainsi appliqué, avec le mien, aussitôt la malade ne
percevait plus aucun contact. Si je retirais mon doigt. le contact étaient
encore perçu. C'était une nouvelle preuve de la transmissibilite de la
force neurique et de la conductibilité du corps humain pour celle force.
XXXIII.
Chaque point anesthésiogene était entouré d'une zone hyperesthésiogene.
XXXIV.
L'arrêt desdouleurs avait toujours lieu de la manière indiquée,
que la malade fut éveillée ou dans le sommeil mixte ou croisé
du premier degré d'un côté et du deuxième de l'autre.
XXXV.Nous avons découvert aussi des points
d'excitation motrice qui sont les suivants : 1° Un point d'excitation motrice sus-claviculairc â droite et a gauche présidant
aussi aux mouvements des membres supérieurs;
2° Cinq points
spinaux dorsaux supérieurs correspondant aux cinq premières vertèbres dorsales et
présidant aussi aux mouvements des membres supérieurs ;
3°
Deux points d'excitation motrice iliaques, droit et gaucho, correspondant
chacun au milieu de la fosse iliaque et présidant aux mouvements des membres
inférieurs ;
4» Un point
d'excitation dorso-lombaire correspondant à l'intervalle qui sépara la
douzième vertébrale dorsale de la première lombaire et présidant aussi aux mouvements
des membres inférieurs;
5° Des points dorsaux
spinaux inférieurs correspondant aux six vertèbres dorsales
inférieures présidant aux mêmes mouvements;
6° Un point
d'excitation motrice, dorsal moyen correspondant & la sixième ou septième
vertèbre dorsale et présidant aux mouvements des quatre membres,
Pendant que je donnais des soins a Mlle
C... (Obs. I) et que je recueillais sur les phénomènes qu'elle présentait et les
expériences que je faisais sur elle, les notes qui ont fourni la
matière des trois premières parties ,du premier livre, et aussi
depuis cette époque, j'ai eu l'occasion d'étudier les résultais de la
neurisation sur d'autres personnes. Ces résultats ont entièrement
confirmé ceux de même nature obtenus
précédemment ou coïncidemment chez Mlle C...
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