OBSERVATION IV
(ANNEE 1883) HEMIANESTHESIE DROITE
FAIBLEAVEC AMYOSTHENIE
CONSECUTIVES a la scarlatine. NEURISABILITE
Madame de S..., âgée aujourd'hui de
soixante-cinq à soixante-six ans, fut atteinte d'une scarlatine intense
à l'âge do cinquante ans; a la suite
de cette fièvre éruptive elle éprouva des douleurs et de la
faiblesse dans les bras et la jambe du côté droit.
Des frictions et
divers médicaments n'ayant pas réussi, l'electricitefat employée pendant quelque temps et amena une
amélioration sensible. Mais l'emploi de l'électricité ayant été suspendu
pendant longtemps, la faiblesse de la moitié droite du corps est revenue.
Etat actuel. Sur toute la moitié
droite du corps la sensibilité au toucher,
à la douleur et a la température est considérablement diminuée;
elle n'est pas complètement abolie. Elle entend moins du {'oreille droite et voit moins de l'œil
droit. Je n'ai pas pu m'as* surer si par la narine droite elle sentait
moins, et si la moitié droite de la langue et de la cavité buccale percevaient
moins la saveur et la présence des aliments.
Mme de S... m'a raeonté plusieurs fois que
lorsqu'elle prenait un bain et que l'eau venait ase refroidir, c'était
tout d'abord sur la moitié droite du corps immergé qu'elle éprouvait la
sensation de froid.
De même dans les
journées froides de l'hiver, c'est a droite surtout qu'elle éprouve l'impression du froid.
Los membres du côté droit sont plus
faibles'que ceux du côté gauche. Ainsi elle
ne peut pas porter une lampe ordinaire avec la main droite, et elle
accuse l'index d'être particulièrement faible. Quand elle descend
les marches de l'escalier elle est obligée de poser le pied droit aplat
et de le maintenir dans cette position pendant
qu'elle déplace l'autre pied, car si elle voulait se soutenir sur
la pointe du pied droit, soit en commençant a le poser sur la marche
soit en le relevant pendant qu'elle posait l'autre, elle risquait de tomber.
En
présence de cet état de faiblesse des membres droits je ré» solus
d'appliquer ,de nouveau, l'électricité ; j'employai les courants induits.
Les muscles des membres droits se contractaient en général
moins bien, sous l'influence d'un courant de méme intensité, que ceux du côté
gauche correspondants. Je m'aperçus de plus
facilement que certains muscles se contractaient à peine, tels que
l'extenseur de l'index, le tibial antérieur, le triceps sural.
J'électriciteles muscles des membres
droits et surtout les muscles les plus
faibles ci-dessus désignés, lotis les deux jours durant un mois ou un mois et demi, et bientôt je pus constater que la force revenait dans le bras droit et la jambre
droite. La lampe était portée sans difficulté, et en descendant les marches
elle pouvait appuyer la pointe du
pied droit. Sa démarche avait changé et
était devenue plus régulière. Pourtant le côte droit restait toujour.* un peu plus faible que le gauche, j'avais
surtout, redonnt un peu plus de
vigueur aux muscles les plus paresseux. La sensibilité à droite continuait à être moins vive
qu'à gauche.
Hypnotisation
par le massage. Depuis deux ans Mme de S... se
faisait masser tout le corps. Le massage avait toujours lieu de haut
en bas; il durait quinze à vingt minutes. Mme de S... se plaignait
souvent à moi que durant le massage elle se sentait envahie
par le sommeil et que le besoin de dormir continuait encore quelque temps
après le départ de la masseuse. Cet état de somnonolencc lui paraissait
chose extraordinaire, et bien gênante (Voy. p. 268).
Hypnotisation
par des passes. Je compris alors qu'elle était hypnotisante
et voulant m'en assurer par moi-môme j'obtins la permission de faire quelques
passes.
Je
fis ces passes descendantes au-devant du corps. Après dixâ douze minutes elle était
endormie.
Ensuite je la réveillai en faisant des passes
ascendantes.
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