OBSERVATION VIII
(ANNEE 1881)
Je
donne des soins à Mme L.., agée de
quarante-huit ans environ. pour une
contracture des membres inférieurs.
Cette
contracture a débuté il y a trois ans par le membre inférieur
s'accompagnant de douleur. Puis cette contracture a envahi le membre inférieur droit, et la malade est
maintenant au lit depuis deux ans pour une contracture douloureuse qui
intéresse les deux membres inférieurs. Les
cuisses sont fléchies à angle droit sur le bassin, et les jambes
complètement fléchies reposent sur la face postérieure des cuisses.
Il y a dix mois, il
s'est formé une plaie de position au niveau de la saillie du trochanter droit.
Cette plaie n'est guérie que depuis quelques jours.
A l'approche des
orages elle souffre d'avantage dans les membres contractures.
NÉVRALGIE SUS-ORBITAIRE
18 novembre 1884.
Ce matin la malade se plaignant d'une névralgie sus-orbitaire, je
voulus mettre à exécution le projet que j'avais depuis longtemps de la neuriser.
APPLICATION
DE L'HYPNOSCOPE
Mais avant de tenter
une expérience de ce genre qui pouvait manquer, j'ai voulu
m'assurer si la malade était sensible à l'hypnoscope.
Je priai donc la
malade de passer son doigt dans l'hypnoscope. Au bout de trois minutes le doigt était engourdi
et légèrement raide.
J'en ai conclu qu'elle était hypnotisante
ou plutôt neurisable. d'autant plus que précédemment, avec le gros aimant de la
force 35 à40 kilogrammes,
j'avais provoqué des sensations douloureuses ou d'intensité ordinaire.
PASSES
DIGITALES APPLIQUES ASCENDANTES FRONTALES GAUCHES
J'ai commencé par faire des passes
appliquées au-dessus dit sourcil gauche et en remontant. Presque aussitôt la
malade me dit : « Mais vous
allez m'endormir. Pourquoi dites-vous cela? repliquai-je ; et elle me
répondit :Parce que je sens le besoin de dormir. La douleur se calme-t-elle? »
ajoutai-je. Elle me dit qu'elle était moindre.
Je dois faire
observer que la malade ne savait pas dans quel but l'employais ces manœuvres, ou du moins
elle ignorait quels effets je pourrais provoquer.
PREHENSION DES MAINS
Puis pendant que je fais ces passes je
prends d'abord l'une de ses mains puis les
deux a la fois avec ma main restée libre.
Bientôt elle éprouve
un engourdissement douloureux le long des deux bras.
PASSESASCENDANTES.
- SENSATIONS PROVOQUEES PAR CES PASSES
Je retire mes mains des siennes et je fais des passes
ascendantes frontales, et descendantes sous-oculaires. Elle dit que mes doigts
quoique déplacés avec lenteur et distants de 6à 7
centimètres) produisent un vent frais sur la figure.
La douleur, pendant ce temps, se calme de
plus en plus, le sommeil s'accentue sans devenir toutefois complet, et l'on
voit les yeux de la malade se fermer.
Mais je n'ai pas
persisté parce que la malade venant de déjeuner, je craignais quelque trouble digestif, et que
d'ailleurs la douleur se trouvait calmée.
REMARQUES SUR
L'OBSERVATION VIII
Nous nous bornerons a relever dans cette
observation un détail important déjà
signalé ailleurs, c'est que l'application de l'hypnoscope et
l'application de mes mains ont provoqué des sensations qui méritent d'être rapprochées et
qui nous montrent une fois de plus l'analogie d'action des deux forces neurique
et magnétique.
|