Le magnétisme animal

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OBSERVATION XII

(ANNÉES   1885-1886)

ARTHRITIS - HYSTERIE. - HEMIANESTHESIE DROITE. - HÉMOPTYSIE. - .NOCTAM-UlttSlIE.-SENSIBILITÉ AUX ORAGES. - CRÉPITATION ÉLECTRIQUE DES CHEVEUX. - SENSIBILITÉ A L'HIYPNOSCOPB DE J. OCHOROWlCZ. - SBNSIBILITÉ A CERTAINS MÉTAUX. - NEURISABILITÊ.

Le 26 novembre 1885, j'ai eu aexaminer pour la première fois Mme G..., agée de vingt-quatre ans, envoyée de Paris à Nice à la suite de crachements de sang.

Antécédents de famille.  Sa mère, âgée de quarante-deux ans, est nerveuse, sujette à des douleurs rhumatismales et a des co­liques hépatiques. Son père Agé de quarante-trois ans est bien portant.

Antécédents personnels,  Elle a eu, dans son enfance, de nombreuses maladies; des diarrhées alternant avec de la consti­pation, la fièvre typhoïde, une angine couenneusc, la rougeole, ta scarlatine.  J'ai été continuellement malade, dit-elle, jusqu'à l'âge de dix-huit ans.  L'appétit n'a jamais ete très bon.

Mlle a ete réglée pour la première fois a quatorze ans avec des douleurs atroces, et a peu perdu. Dès ce moment elle a été sujette à dos attaques nerveuses. Elle est devenue irritable, passant sans raison de la gaieté a la tristesse et de la tristesse à la gaieté, facile­ment agacée, etc.


Les règles se sont montrées ensuite tous les mois, mais très peu abondantes et accompagnées de douleurs.

Il y a deux ans et demi elle a accouché d'un garçon, qui vit, es\ bien portant mais nerveux. Depuis cette grossesse elle est encore plus nerveuse qu'elle ne l'était auparavant.

Elle est très sensible aux orages depuis l'âge de dix-huit ans. Ainsi une heure environ avant les orages elle se sent très excitée. agacée. Une fois elle a brisé un verre dans sa main au risque de se blesser grièvement. Elle souffre à la tète, un cercle douloureux étreint alors son crâne et pèse sur ses yeux. Puis dès que la pluie tombe, toutes ses souffrances disparaissent rapidement et elle éprouve un grand soulagement.

Depuis plusieurs années elle remarque que ses cheveux crépitent toutes les fois qu'ils sont peignés.

Depuis trois mois elle s'est aperçue que du sable rouge se dépo­sait au fond du vase.

Elle est constipée et n'a pas d'appétit.

D'une manière générale elle est plus souffrante depuis trois mois.

11 y a deux ou trois mois elle a commencé â cracher un peu de sang pâle le matin, et depuis elle en a craché tous les matins avec augmentation au moment des époques et à l'occasion de con­trariétés. Ces hémoptysies ont ètè accompagnées de névralgie intercostale droite occupant les six premiers espaces intercostaux et persistant encore aujourd'hui.

Elle a souffert précédemment d'une arthrite rhumatismale du genou droit, avec épanchement.

Elle se lève la nuit toute endormie, depuis son enfance (noelam­bulteme).

Étal actuel.  Elle crache un peu de sang pâle tous les matins; se plaint de douleurs au niveau des six premiers espaces intercos­taux droits, tousse, est constipée, n'a pas d'appétit; rend du sable rouge dans les urines; dort peu et avec agitation. Elle est très nerveuse. Rit et pleure avec la même facilité, grince des dents, trépigne, mâchonne le bois des crayons et des porte-plumes. Met en pièce les éventails, tord ses mouchoirs, s'agite, etc.


Examen du thorax.  Il existe une légère submalité en avant et » droite près du sternum.

ÉTAT DE LA SENSIBILITÉ GÊNÉRALE ET SPÉCIALE

Scnsibilite générale. la sensibilité au loucher et à la tem­pérature est diminuée à droite, intacte à gauche, partout.

SENSIBILITÉ SPECIALE vus

Avec l'œil droit elle peut lire très distinctement à 10 centi­mètres mais pas au delà. Avec l'œil gauche elle peut lire très dis­tinctement à 1,  10, mais pas au-delà. Il y a donc chez elle hémi-myopie droite moyenne, et hémi-emmtropie gouche.

Adroite elle entend très distinctement à 15 centimètres mais pas au delà ; a gauche elle n'entend plus distinctement au delà de 75 centimètres le tic-tac de la montre.

ODORAT

Elle perçoit mieux les odeurs à gauche qu'à droite.

COUT

Perçoit mieux les saveurs à gauche qu'à droite. La pupille droite est un peu plus dilatée et plus paresseuse que ta gauche.


IUIMIBSSIONKABIUTIÏ DIFFÉRENTE DBS DEUX MOITIÉS LATERALES DU CORPS

Au théthre elle évite d'avoir quelqu'un à sa droite. Elle prend toujours ses dispositions pour que son côté droit reste libre, même dans le cas oû cette précaution doit l'empecher d'entendre com­modément la pièce qui se joue.

Je m'assieds à sa droite parallèlement à son corps; après quelques secondes elle se sent très énervée, souffre de bouffées de chaleur dans tout le corps, se sent oppressée, et ne peut plus rester en place.

Si je m'assieds a sa gauche elle éprouve au contraire du bien-être.

Traitement.  J'ordonne du bromure de potassium, du valérianate d'ammoniaque et des pilules de quassine.

HYPNOSCOPIE

Le lendemain 27 novembre je procède à un examen hypno-scopique.

EMPLOI OR I.'HYPNOSCOPE M. J. OCHOROW1CZ (HYPKOSCOPIE METALLO-MAGNETIQUE)

L'hypnoscope est d'abord appliqué au doigt indicateur de la main gauche. Apres une minute et demie, sensation d'engour­dissement dans le doigt. Après deux minutes sensation d'engour­dissement à peine supportable, dans toutlc bras y compris l'épaule.  J'en ai chaud1  dit la malade.

Après trois minutes, elle est obligée de retirer l'hypnoscope dont elle ne peut plus supporter les effets. Le doigt est légère­ment hyperesthésié ; l'engourdissement persiste mais il diminue après deux minutes. Après quatre minutes l'hyperesthesie a disparu et il n'existe plus qu'un léger degré d'engourdissement a l'épaule.

1. Voy. les Obs. I, II, III, VI et VII.


Un peu plus tard l'hypnoscope est appliqué au doigt indicateur de la main droite. La malade ne ressent aucun effet même après plus de six minutesd'application.

EMPLOI DE MBS DOIGTS (HYPNOSCOPIE DIGITO-NEURIQUE

A un centimètre au-dessus de la face dorsale de l'indicateur franche de la malade j'étends parallèlement et en sens contraire mon indicateur droit, sa face palmaire tournée en bas. Après une demi-minute la malade accuse une sensation de vent frais re­montant le long de la face dorsale de son doigt en expérience.

Après une minute elle éprouve en plus une sensation d'engour­dissement dans ce doigt qui se soulève, malgré elle, et tremble.

En même temps tout le doigt est devenu moins sensible depuis «a racine jusqu'à son extrémité.

Après deux minutes l'aneslhésie devient absolue tout le long et autour du doigt qui continue & être le siège d'une sensation de vent frais et d'engourdissement. Cette sensation remonte après jusqu'au coude. Après quatre minutes l'anesthesie du doigt se prolonge le long de la moitié interne dé l'avant-bras en pronation jusqu'au pli du coude.

J'éloigne mon doigt et après trois ou quatre minutes la sensibi­lité est redevenue normale dans celui de la malade.

EMPLOI DE MES BRAS (HYPNOSCOPIE BRACHIO-NEURIQUE)

A 2 ou 3 centimètres au-dessus de la face antéro-externe du liras gauche de la malade, j'étends parallèlement et en sens con­traire mon bras droit, sa face postéro-interne tournée en bas.

Après une demi-minute la malade se plaint d'une sensation d'engourdissement le long du bras et de vent frais sur la main.


Puis l'engourdissement augmente et le bras reste étendu, cala-leptisé. Je retire mon bras, celui de la malade retombe lourde­ment et se trouve affaibli.

APPLICATIONS METALLIQUES (MÉTAI.LOSCOPIB)

Je vois la malade le 4 décembre. Elle n'a pas pu supporter le valérianate d'ammoniaque et s'est borné à prendre du bromure et des pilules amôres. Le sang n'a plus reparu dans ses crachats. Mais à part cette modification heureuse elle se trouve dans le même état général que le premier jour. De plus elle souffre a la tete depuis trois jours.

HYPNOSCOPIE METALLIQUE

Je procède alors à des applications métalliques d'après une méthode nouvelle à laquelle j'ai eu l'idée de recourir depuis que j'emploie le tube aimanté de M. J. Ochorowicz.

J'ai choisi de petites plaques de métaux divers, épaisses de 1/2 millimètre àl millimètre 1/2, et je leur ai donné la forme de l'hypnoscope de M. J. Ochorowicz et un diamètre tel que le doigt peut y entrer avec frottement sauf à l'agrandir ou a le rétrécir en écartant ou en rapprochant les bords de la fente longitudinale. J'ai ainsi obtenu une série d'hypnoscopes métalliques en fer, zinc, cuivre et étain. La plaque d'étain a millimètre 1/2 d'épaisseur, celles en fer, zinc et cuivre n'ont qu'une épaisseur de 1/2 millimètre.

J'ai appliqué successivement chacun de ces tubes métalliques autour du doigt indicateur gauche de la malade et voici quels en ont été les résultats.

APPLICATION DU CYLINDRE EN ÉTAIN

Après une demi-minute : engourdissement douloureux du doigt, remontant graduellement et rapidement à l'avant-bras et a l'épaule.


Apres quatre minutes la gene douloureuse est telle que le malade est obligé de retirer l'instrument.

Je trouve alors le doigt anesthésié dans tout son pourtour et dans toute sa longueur, du moins sur toute l'etendue recouverte par le cylindre métallique. Cette aneslhésie se prolonge le long de la partie interne de l'avant-bras et du bras jasqu'a  l'epaule.

APPLICATION OU CYLINDRE EN CUIVRE

Memes sensations mais moins intenses et moins rapides.

APPLICATION DU CYLINDRE EN PB»

Lu fer agit comme l'étain.

APPLICATION OU CYLINDRE EN ZINC

Le zinc agit comme le fer et l'élain.

APPLICATIONS DIS PIÈCES D'ARGENT

N'ayant pas cru devoir confectionner un cylindre en argent, je place le doigt de la malade entre une pièce de 5 francs et une pièce de 2 francs. Le doigt tremble presque aussitôt. Après une demi» minute la malade accuse de l'engourdissement dans le doigt a un degré tel qu'elle se trouve obligée de le retirer.

L'effet produit par l'argent a donc été supérieur a celui produit par l'étain.

APPLICATIONS DE PIECES D'OR

Je place le doigt do la malade entre deux pièces de vingt francs. Après une demi-minute, léger engourdissement. Après une minute elle éprouve une gène telle qu'elle est obligée de retirer le doigt. Ainsi, par ordre d'intensité, la malade est sensible tout d'abord à l'argent, puis â l'or, puis à l'étain, au cuivre, au fer.

HYPNOTISAT ION NITRIQUE PAR DES passes CRANIENNES

ET GENERALES CENTRIPETES, DISTANCES ET APPLIQUES

J'ai dit plus haut que la malade souffrait à la tôle depuis trois jours. En présence de cette souffrance et considérant que la malade était sensible à l'hypnoscope d'Ochorowicz, & divers métaux, et à mes doigts je crus pouvoir essayer l'effet des passes neuriques au point de vue du sommeil.

Je fis donc des passes appliquées et distantes, de bas en haut, autour du crâne. Après quelques socondes elle dit : « Je suis alourdie; j'ai sommeil. » Puis elle s'endort. Je continue les passes? au crane de bas en haut, puis je les pratique tout le long du corp de liant en bas à partir des yeux. Le sommeil s'accuse davantage. Pourtant il n'arrive pas â être complet. La malade ne répond pas à mes questions quoiqu'elle déclare m'entendre quoique confusé­ment. Sa vue est trouble. Elle se sent fatiguée, lasse, et surtout très calme.

Après l'avoir laissée dans cet état de sommeil provoqué incom­plet pendant douze à quinze minutes, je la réveille en soufflant sur sa figure et en faisant des passes générales centripètes ou soit ascendantes depuis les extrémités vers les yeux. Au furet à mesure que j'agis ainsi par ces passes elle accuse sur les régions parcou­rues et visées par les mains la sensation d'un vent frais qui suit la même direction que les passes. Si je change la direction des passes, la direction suivie par la sensation de vent frais change aussi, et cela aussi bien lorsque je pratique les passes en regard de la section antérieure du corps que lorsqu'elles sont faites en regard de la section postérieure, cas dans lequel la malade ne peut voir si je déplace ma main et dans quel sens.

Bientôt la malade se sent tout à fait réveillée. La céphalalgie a disparu; elle se sent maintenant très calme.


Jen'ai plus revu depuis Mme G... et je ne saurais dire ce qu'il est advenu de sa santé.

APERCU GÉNÉRAL

SUR LES   FAITS LES PLUS IMPORTANTS

RELATÉS DANS CE  DEUXIÈME LIVRE

Ce deuxième livre contient l'exposé de onze observations faisant suite a celte qui fait l'objet des longs et importants développe­ments contenus dans le livre premier. Elles ont été recueillies depuis l'année 188*2 jusqu'à ce jour. J'aurais pu en produire un plus grand nombre mais j'ai du me limiter à celles-ci pour ne pas donner a cet ouvrage un développement trop grand et sans grand profit pour le but que j'ai tout d'abord poursuivi, c'est-à-dire pour la démonstration de la réalité de l'existence de la force neurique.

Ces onze observations contiennent la confirmation de l'idée générale que nous nous sommes formée dela neurictiè, à la suite des remarques et des expériences faites sur le sujet de l'observa­tion du livre premier.

Mlles nous montrent l'analogie souvent frappante qui existe entre la force magnétique minérale (aimant, hypnoscope) et la force neurique, ou en d'autres termes entre l'électricité et la neuricité.

Cette observation est déduite de la comparaison des effets pro­duits par l'une et l'autre force sur la sensibilité et la motilité.

Ces observations nous montrent encore les relations qui existent chez les sujets observés entre la sensibilité à l'électricité atmo­sphérique ou aux orages, la sensibilité à l'aimant sous forme d'un aimant ordinaire, en fera cheval ou de l'hypnoscope d'Ochorowicz.

Celle sensibilité aux orages a d'ailleurs été notée aussi dans l'observation I (Voy. p. 480).

Nous noterons encore la valeur commémorative du noctambu-li-we, non seulement dans les onze dernières observations mais encore dans la première.

La valeur diagnostique de l'hypnoscope d'Ochorowicz y est mise en relief au double point de vue de la recherche de la neurisabilité et de l'existence et du siège de l'hemianesthésie, et dans un cas nous avons pu en apprécier la valeur thérapeutique (Obs. VII, de même que celle de l'aimant simple (Obs. V).

Quant a la valeur thérapeutique de la neurisation elle a été mise hors de doute chez, plusieurs des sujets observés, spéciale-raeat au point de vue des migraines (Obs. VI, VII» VIII, IX, X, XI et XII).

Dans un cas (Obs. V) des névralgies datant de plus de huit ans en rapport avec une affection pulmonaire, et une névralgie causée par le zona ont pu être calmées aussi par la neurisation ainsi que par l'emploi de l'aimant.

Des faits nouveaux ont été produits qui confirment l'action neurisante possible d'un corps humain sur un autre corps, à dis­tance, par influence simple (Obs. 11, III, VI, VII, XII).

La notion du dualisme cérébral a trouvé une nouvelle confirma­tion éclatante dans l'observation V.

Diverses observations (Obs. 111, V, VI, IX, XII) ont montré la relation étroite qui existait entre le siège de divers états patho­logiques périphériques et méme centraux, et le siège de l'hémi-aneslhésie.

CONCLUSION GÉNÉRALE

AVEC DE  NOUVEAUXAPERÇUS   SUR  LA MATURE OC L'HYSTERIE.

Par cette longue étude, je crois avoir suffisamment dé­montré :

1° Qu'une force particulière que j'ai appelée neurique, niée par les uns, affirmée par les autres, avec une égale énergie, existe réellement dans le corps humain; qu'elle y circule dans un sens variable suivant certaines conditions spéciales spontanées ou pro­voquées, et qu'une partie s'en échappe  par certains points déter1. Expressiovicieuse, mais maintenue ici parce que les nouvelles théories «s physique n'ont pas encore eu leur vocabulaire propre.


minés qui sont les yeux, l'extrémité dos doigts, et la bouche par

Nous avons admis on outre :

2 Que la force neurique est inégale d'intensité dans le corps de diverses personnes;

3 Que de l'inégalité do cette intensité semble résulter en partie la possibilité pour un corps humain d'influencer un autre corps humain ;

4 Que l'infériorité des uns, à ce point de vue, à l'égard des autres résulterait tantôt de l'état de santé et tantôt de la constitu­tion même, que par conséquent elle est temporaire ou durable;

.V Que peut-être la propriété que possède le corps d'une per­sonne d'influencer le corps d'une autre personne par la neuricité rayonnante ou circulante ne dépend pas exclusivement d'une dif­férence d'intensité, mais encore d'un changement dans la répar­tition et la direction de la force neurique, ou mieux encore ner­veuse, chez la personne susceptible d'être neurisée;

Nous avons vu d'autre part :

6 Que le mode d'emploi de la force neurique, dans la poursuite d'un but thérapeutique et scientifique, varie suivant que l'on s'adresse a la neuricité rayonnante ou a la neuricité circulante;

7 Qu'en effet, lorsque la neurîsation a pour agent la force neutique ruyonnante, elle a pour instruments les doigts, les yeux, et lesouille, ou bien encore des substances préneurisées servant 'l'intermédiaire, et qu'ainsi elle agit sur les sujets neurisables, suit à distance, soit par contact, de manière à modifier l'organisme tantôt en agissant par une sorte d'influence, tantôt en pénétrant dans son intérieur, ou en s'y transfusant en quelque sorte;

8 Que lorsque la neurisation a pour agent la force neurique 'circulanteelle a pour instruments le corps lui-même ou des sub­stances préneurisées d'une forme qui leur permet d'être le siège de -courants ncuriques communiques, et qu'ainsi elle agit sur les sujets neurisables par une sorte d'influence sans qu'il y ail à proproprement parler pénétration ou transfusion;

9 Que les effets de la neurisation se produisent conformément â des règles tracées a la suite d'une observation longue, patiente et attentive.

Nous avons encore montré :

10 Que la force neurique et celle de l'aimant produisent des effets qui ont entre eux une analogie frappante;

11 Que certains métaux ont la propriété d'augmenter l'intensite delà force neurique;

12 Que les sujets sensibles a l'action de la neuricité le sont en même temps à celle de l'électricité de l'atmosphère ou des appa­reils et que la plupart sont en même temps, noctambules.

Enfin il ressort de notre travail :

18° Que la neurisation par l'emploi de la neuricité rayonnant répond à la magnétisation connue et pratiquée dépuis un temps immémorial, retrouvée et vulgarisée par Mesmer et ses succèsseurs; tandis que la neurisation par l'emploi delà neuricité circu­lante, inconnue avant ce jour, constitue une des parties les plu-originales de ce travail;

14Qu'une des parties les plus neuves de celte longue étude n'est pas absolument cette découverte de l'action de la neuricité circulante, la neurodynamique, mais encore une étude nouvelle du sommeil neurique et su division en plusieurs degrés très dis­tincts, et nettement caractérisés; et enfin, dominant l'ensemble de celle longue élude, la découverte des propriétés physiques de la force neurique qui assimile cette farce aux autres forces connues de l'univers.

15° Qu'à côté des démonstrations fournies au sujet de l'existence et des propriétés physiques et physiologiques de la force neurique il est permis d'entrevoir qu'il y aurait avantage à envisager l'hysteriesous un nouvel aspect en mettant en relief la cause intime qui en règle les manifestations si variées et en apparence si differ rentes, et parfois encore si obscures.

Au point de vue clinique l'hystérie est caractérisée par des (roubles fonctionnels qui sont l'expression d'une altération de la sensibilité et de la motilité, mais surtout de la sensibilité. Au point de vue anatomique elle est une névrose intéressant selon nous, le faisceau sensitif, spécialement dans sa portion encéphalique, y compris, bien entendu le point des circonvolutions cérébrales auquel ce faisceau aboutit, en définitive (zone sensitive).

Les troubles de lasensibilité auxquels les troubles de la moltlité sont intimement liés caractérisent done essentiellemnt la maladie.

Pour nous la sensibilitedoit être envisagée dans son sens le plus large, et elle comprendrait ainsi non seulement la sensibilité generale et spéciale, centrale et périphérique mais encore ce que l'on pourrait appeler les sensibilités intellectuelle et morale qui auraient avec l'autre une étroite affinité.

C'est pour cela que chez, les hystériques on observe des troubles psychiques à côté des troubles sensitifs et sensoriels.

Si ces désordres proviennent d'un changement dans le degré de la sensibilité nous aurons l'anesthésie et l'hyperesthésie sensitivosensorielles,et en regard l'affaiblissement ou l'exaltation des fonc­tions psychiques.

S'ils proviennent d'une modification dans la qualité même de la sensibilité, nous aurons la mêtesthésie ou perversion de la sensi­bilité générale et spéciale, et parallèlement la perversion des faillites psychiques.

L'intégrité de la sensibilité étant, selon toute apparence, sous la dépendance de l'intégrité des courants nerveux ou neuriques (réserve faite de leurs différences possibles sinon probables) qui parcourent les nerfs, en partant des centres nerveux ou en y abou­tissant, la cause intime du trouble fonctionnel du faisceau sensitif qui caractériserait l'hystérie nous paraît être, en dernière analyse, une modification dans la direction, la force et la répartition des courants nerveux ou neuriques, ainsi que nos expériences tendent à le prouver.

D'autre part comme l'être humain est bicéphale, il peut arriver qu'il ne soit atteint que dans l'une des deux moitiés latérales de son corps. Il y a, en effet, pour moi, des hèmihystériques, ou hys­tériques unilatéraux, et des hystériques complets ou bilatéraux, suivant que l'un ou l'autre des faisceaux sensitifs est seul en cause, ou suivant que les deux sont atteints à la fois soit d'une manièreégale (ce qui ne se voit guère) soit ades degrés différents (ce qui rentre dans la règle).

Dansl'hémi-hystérie l'un des hémisphères cérébraux fonctionne normalement et l'autre anormalement. Aussi maigré la suppléance de l'un des hémisphères, malgré la correction que l'hémisphère sain peut apporter dans les fonctions troublées de l'hémiphère malade, ou comprend quel désaccord, quelle lutte il doit exister, entre la personnalité gauche et la personnalité droite, ou en d'autres termes plus familiers, entre le bon et le mauvais côté. De la découlent une série de désordres psychiques trahissant ce désac­cord et cette lutte au milieu de toute la symptomatologie plus banale.

La fréquence de l'hémianesthésie ou de lhemilhyperesthésie indique la fréquence de cette forme de la maladie dont les sujets des observations III et V me paraissent être de beaux exemples.

L'hystérie bilatérale, plus rare, n'est en réalité qu'une double hystérie hémilatérale, à des degrés divers à droite et à gauche. Elle a pour manifestations caractéristiques un certain degré d'anesthésie ou d'hyperesthésie généralisées habituellement plus accusées d'un côté que de l'autre, et une série de symptômes dont on prévoit le caractère.

L'hystérie unilatérale et l'hystérie bilatérale, au lieu de se tra­duire par des modifications de la sensibilité dont le champ de manifestation occuperait la moitié entière du corps, ou les deux moitiés à la fois (quoique à des degrés différents) peuvent ne don­ner lieu qu'à des troubles sensitifs et sensoriels partiels, limités ou disséminés sous forme de points, de zones hystérogènes, de points névralgiques, etc., et par extension, a des troubles psy­chiques bien déterminés.

Une troisième modification de la sensibilité, la métesthésie, peut s'ajouter aux deux autres, qui sont l'anesthésie et l'hyperes-thésie et donner ainsi lieu, suivant son intensité, son étendue et son mode de répartition aux troubles qui lui correspondent dans le domaine des trois sensibilités générale, spéciale et psychique.

La combinaison de ces modications de la sensibilité suivant leur nature, leur siège et leur étendue donnera lieu aux états hystériques mixtes dont la symptomatologie est alors en apparence si compliquée.

Enfin l'hystérie a pour caractère d'être mobile dansses manifestations les plus caractéristiques, puisqu'elles peuvent spontanement au par suite d'interventionpartieulieres (mêttalloscopie,-tHiiploi méthodique delà force neurique) passer d'un côté du corps à l'autre et d'une région à l'autre, soit sur l'une des moitiés laté­rales du corps soit sur les deux a la fois.

Les troubles de la motilité, moins communs d'ailleurs que ceux Je ta sensibilité, sont sous la dépendance de ceux-ci. C'est ce qui résulte de l'observation des faits, de l'évolution de la maladie, et particulièrement de l'examen des effets obtenus par l'emploi méthodique de la neuricité. Ils consistent dans l'exaltation, la diminution ou l'abolition et la perversion de la contraclilité musculaire.

En dernier lieu l'hystérie peut être rapprochée de l'ataxie mus­culaire progressive si l'on a égard à sa localisation anatomique. Mais cite en diffère en ce que le siège anatomique du mal est plu­tôt dans la portion encéphalique du faisceau, que ce mal ne se traduit d'ailleurs par aucun trouble matériel appréciable, et qu'en-tin il est généralement unilatéral et mobile.

Aussi bien l'hystérie est-elle surtout une affection cérébrale (néurose) et l'ataxie surtout une affection médullaire (lésion organique).

l'ourlant si l'on envisage dans l'ataxie les symptômes qui sont sous la dépendance de l'altération de la portion encéphalique du faisceau sensitif, on verra que, dans ce cas, les symptômes de l'hysteriepeuvent se rapprocher singulièrement de ceux de l'ataxie. Citons les crises gastralgiques, les troubles laryngés, les vertiges, les névralgies crâniennes, les troubles oculaires, audi­tifs, etc.

D'autre part, si l'on ne tient compte dans l'ataxie que des sym­ptômes médullaires on pourra encore en rapprocher quelques-uns faisant partie du cortège de ceux de l'hystérie ; il nous suffira de citer l'ataxie hystérique.


Enfin il nous sera permis, ici, on parlant de l'hystérie en géné­ral, et particulièrement do l'hystérie unilatérale, de signaler à l'attention des observateurs la fréquence relative des cas de pseudo-tuhereulose pulmonaire unilatérale hystérique, siégeant précisément du côté del'hémianesthésie. On en trouvera quelques exemples aux observations III,V, VI,IX et XII. On verra aussi parla lecture de nos observations combien la diathèse arthritique se rencontre fréquemment chez les hystériques.

FIN

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