La force-pensée

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LES QUALITÉS ADDUCTRICES DE LA PENSÉE

Le grand écrivain du Magnétisme, Prentice Mul­ford, a résumé toute sa philosophie dans cette simple formule: « Les pensées sont des choses ». II n'en est guère de plus vraie ni de plus capable de transformer la destinée humaine le jour où les hommes l'auront adoptée (1).

La pensée n'est pas seulement une force dynami­que, elle est une chose réelle, tout aussi réelle que les objets matériels. On peut dire d'elle qu'elle est com­me une expression plus fine, plus subtile, plus éthé­rée de la matière ou, si l'on veut, une forme matéria­lisée de l'esprit; car, après tout, la matière n'est qu'une forme grossie, concrétisée de l'esprit. ll n'y a pas deux substances, comme on le croit généralement: l'une d'essence spirituelle, l'autre de nature matérielle, mais une seule qui peut prendre plusieurs formes, qui peut revêtir plusieurs enveloppes.

Donc, lorsque nous pensons, nous envoyons dans toutes les directions des vibrations tout aussi réelles que les vapeurs qui flottent dans l'atmosphère, que l'air qui y circule et même que les liquides ou les so­lides. Sans doute, les pensées n'ont ni odeur ni cou­leur; mais l'air n'en a pas davantage et cependant qui songe à contester l'existence de l'air? D'ailleurs si nous ne les voyons pas, nous les sentons; elles agissent sur nous; elles nous déterminent dans tel ou tel sens; elles nous impriment tel ou ;el mouvement. El­les sont donc' susceptibles d'effets matériels tout com­me la lumière ou la chaleur et leur existence n'est pas moins certaine que celle de la chaleur et de la lumiè­re. Seulement nos sens ne sont pas assez délicats, as­sez affinés pour les percevoir et les rendre.

N'est-ce pas l'illustre Professeur Elisa Gray qui a écrit:

« Le fait même qu'il existe des ondulations de son que nulle oreille ne peut entendre et des ondulations que nul oeil ne peut percevoir, est un sujet qui donne lieu à bien des spéculations ».

N'est-ce pas aussi A. N. Williams qui, dans son li­vre intitulé « Short Chapter in Science », a écrit:

«          Il n'y a aucune graduation entre les vibrations les plus rapides qui produisent le son et les vibrations les plus lentes qui se résolvent en chaleur. Il y a un immense espace entre elles capable de contenir un autre monde vibratoire, un monde, pour ainsi dire, intercalé entre les deux mondes qui mous sont acces­sibles: le monde des sons et le inonde de la lumière et de la chaleur, qui nous seraient sans doute sensi­bles, si nous avions des organes pour en percevoir les . mouvements et les rendre sensibles ».

En citant ces deux hautes autorités, nous n'avons point en vue une démonstration — qui ne rentre point dans le cadre de cet ouvrage — de l'existence des vi­brations de la pensée, mais simplement un sujet de réflexion et d'étude.

Ces vibrations de la pensée dépendent des pensées elles-mêmes. Si celles-ci avaient de la couleur — et quelques-uns le soutiennent — nous devrions aper­cevoir l'ennui, la crainte, la tristesse, l'abattement, le désespoir sous des couleurs sombres; tandis que la joie, la confiance, l'espoir, l'amour, la générosité, le désintéressement, la tendresse, le dévouement nous apparaîtraient sous une forme joyeuse et claire, sous l'éclat de cette lumière d'été qui, par les beaux jours, dore les objets, transfigure les paysages.

Mais quoi qu'il en soit de cette question des cou­leurs, il n'en est pas moins vrai que les pensées agis­sent sur nous-mêmes aussi bien que sur les autres, que nous ne pouvons ni les secouer, ni les vaincre aisé­ment et que d'elles seules dépend le plus souvent tout notre bonheur. Mais ce qui est vrai aussi, c'est que nous pouvons contribuer, dans une certaine mesure tout au moins, à les modifier par l'exercice de notre volonté, par la mise en action de toutes nos ressour­ces d'énergie et de vigueur.

Il importe d'ailleurs d'autant plus de faire agir sa volonté que, conformément au vieil adage, « les pa­reils s'attirent », les pensées de même nature se grou­pent selon une loi de similitude et d'affinité, que l'en­nui attire l'ennui, la crainte la crainte, la tristesse la tristesse, et que chacun ainsi est affecté non seule­ment par ses propres sentiments, mais par les senti­ment des autres. Si donc vous ne savez pas réagir contre votre propre tendance, contre votre propre état d'esprit, tout effort et tout travail vous seront impos­sibles quand vous serez enclin à la tristesse et au dé­couragement. Vous ne trouverez plus que des sujets d'ennui et de dégoût, et la vie finira par vous devenir à charge. Si, au contraire, vos pensées sont joyeuses, si votre esprit est ouvert à toutes les joies de l'exis­tence, votre gaîté s'accroîtra de toutes les pensées heureuses qui l'entourent et vous ne trouverez par­tout que des sujets de réconfort et d'espoir. Il se peut que les sceptiques sourient de nos affirmations mais la vérité ne redoute point les railleries. En l'espèce, elle ne comporte rien d'ailleurs qui ne se puisse con­trôler et la seule faveur que nous attendons de nos contradicteurs c'est de bien vouloir, sans parti pris et sans préjugé, esayer les expériences que nous avons indiquées. A ceux qui nous répondront que la joie ou la tristesse ne dépendent point de nous-mêmes, et que nous ne sommes pas maîtres de nos sentiments, nous répondrons qu'ils tiennent la volonté en trop faible estime et que leur fatalisme — qui peut être justifié pour eux-mêmes — né saurait l'être pour l'humanité.

Le « je veux, donc je puis » est aussi vrai que le vieil adage philosophique: « Je pense, donc je suis ».

Nous n'avons pas besoin de tirer la conclusion mo­rale de ce chapitre: S'il est vrai que les pensées de même nature s'attirent, il devient nécessaire que l'homme s'efforce de n'en avoir que d'excellentes et la bonté, la confiance, l'espoir, la joie de vivre, la joie de se dévouer devront être ses sentiments dominants. S'il se laissait envahir par des pensées de haine ou de tristesse il serait à jamais perdu pour la joie et pour l'amour, et l'action qu'il exercerait tout autour de lui serait absolument funeste. Voilà pourquoi l'on peut soutenir sans paradoxe que les professionnels du Ma­gnétisme sont des moralistes au plus haut degré. Ils combattent le mal dans sa racine aussi bien que dans son rayonnement et ils travaillent pour l'individu au­tant que pour l'espèce. Mais ils savent que ce résultat ne dépend point de quelques gestes ni même de quel­ques affirmations tranchantes et que l'effort indivi­duel et persévérant s'impose. Voilà pourquoi ils le recommandent comme une nécessité absolue. A vrai dire, ils sont des professeurs d'énergie autant que des professeurs de morale et l'on ne saurait les louer as­sez des efforts désintéressée qu'ils prodiguent et des hauts exemples qu'ils donnent.

Il est surtout deux pensées qu'ils s'appliquent à combattre: c'est la crainte et la haine. La crainte dé­truit l'énergie; la haine « déshumanise » l'homme. L'une l'épuise, l'autre le perd. Par la première, il tom­be, de degré en degré, dans l'abattement, le désespoir, l'impuissance. Par la seconde, il se dépouille de son humanité; il se rabaisse au niveau des bêtes; il étouf­fe en lui tout germe moral; il détruit de ses propres mains les dons que Dieu lui a donnés. Mais ce n'est pas seulement pour améliorer l'homme que les forces adductrices de la pensée peuvent être employées, c'est aussi pour le fortifier, pour le grandir. Si ignorant que l'on puisse être des phénomènes du Magnétisme ou si incrédule qu'on puisse se montrer en ce qui con­cerne ses effets, il est un fait que nul ne peut récuser aujourd'hui tant l'expérience l'a souvent démontré: c'est que l'homme qui sait concentrer ses pensées, les. ramasser autour d'un point donné pour les diriger sans déviation et sans dispersion sur un autre, décu­ple ses moyens d'action et par là sa puissance. On pourrait dire d'une manière absolue — à part quel­ques exceptions que les chances de la vie peuvent ex­pliquer — que le succès n'est que le résultat de la persévérance, laquelle n'est elle-même que l'affirma­tion soutenue de la volonté. Que chacun regarde au­tour de lui; qu'il s'interroge lui-même, qu'il interro­ge les autres, qu'il analyse leur position, il trouvera toujours à la base de toute fortune, de tout bonheur, l'effort et le vouloir. Tous les jours, il rencontrera d'autres hommes qui sont arrivés à une haute situa­tion uniquement parce qu'ils l'ont voulu, parce qu'ils ont persévéré dans leur voie initiale, parce qu'ils ont ajouté l'effort à l'effort, le combat au combat, le suc­cès au succès. Le magnétisme n'a, en somme, d'autre objet que d'augmenter le petit nombre de ces privilé­giés, de ces vaillants. ll veut que la vie soit meilleure pour tous, qu'elle produise plus de joies, qu'elle crée plus de bonheur, qu'elle soit plus féconde, et que par elle l'humanité soit servie sans relâche et poussée vers des horizons plus larges de fraternité et d'amour.

Pratiquement parlant, d'ailleurs, ce ne sont que les gens de volonté qui peuvent exercer une large action et une décisive influence sur les autres. On a dit de­puis longtemps que la foi seule est féconde, que la foi seule est créatrice et que le doute, le scepticisme, la négation érigée en système, la raillerie érigée en doc­trine sont dissolvants non seulement des énergies in­ternes, mais des énergies ambiantes, des volontés ex­térieures. Il est donc de l'intérêt général que la volon­té' l'emporte sur la négation et que la foi triomphe du scepticisme. En se donnant cet objet pour but, le Ma­gnétisme affirme, une fois de plus, sa haute moralité-et atteste la beauté de sa tendance et la noblesse de-ion idéal. Que les hommes de raison droite et de coeur haut ne s'obstinent donc plus à le traiter avec frivolité et avec dédain, ll est leur plus précieux auxiliaire, il est leur meilleur soutien. C'est avec lui et par lui qu'ils pourront étendre leur tâche, élargir leur oeuvre et atteindre tout leur but, Il sera comme le stimulant dont ils pourront se servir pour exciter les esprits amolis, les volontés défaillantes, les coeurs découra­gés, les consciences endormies. Qu'ils viennent donc à lui, qu'ils en acceptent le drapeau, qu'ils en déploient les couleurs, qu'ils le donnent comme signe de rallie­ment à tous les hommes de bien!

L'on ne saurait dire assez combien le programme que nous venons d'indiquer est excellent en soi et ex­cellent dans ses conséquences, L'énergie, la volonté, la confiance en l'effort, la foi au labeur sont, en vérité, les grands leviers avec lesquels on peut soulever le monde. Depuis que l'humanité existe, depuis qu'elle est consciente, depuis qu'elle travaille, depuis qu'elle évolue, depuis qu'elle s'élève, les hommes d'énergie, d'action et de foi ont été les grands éducateurs des peuples, les grands conducteurs des foules. Soit qu'on se place au point de vue militaire, soit qu'on se place an point de vue philosophique, soit qu'on se place au point de vue scientifique, l'on voit partout, ouvrant la voie, forçant les obstacles, marchant en avant, les hommes intrépides, les hommes déterminés.

ll n'est pas de plus haute philosophie, ni de plus belle vérité. ll n'en est pas de plus féconde, Mais il faut bien s'entendre: les deux mots « calmly wait » ne doivent être acceptés dans leur sens philosophique. Helen Wilman n'a jamais été un prédicateur de pa­resse. Elle a toujours été au contraire un prédicateur d'énergie. Elle n'a cessé d'enseigner l'effort, le labeur, l'action; de stimuler l'individu; d'en exalter les for­ces; d'en élargir les moyens, L'homme qui désire le succès ne saurait l'attendre de l'immobilité et de l'inaction. Le mouvement doit être tout à la fuis le principe et la loi de son développement. Comme Gar­field l'a dit: « On n'attend pas la fortune, on marche à elle ». On y marche même si on s'est engagé dans une voie douteuse, si on n'a pas pris la ligne droite, si par sa faute, on a multiplié les obstacles, accru les difficultés. Les batailles de la vie ont, elles aussi, leur stratégie; ce n'est pas en fuyant qu'on les gagne, c'est, au contraire, en prenant une offensive hardie et réso­lue. Marcher droit à l'ennemi a toujours été- le meil­leur moyen de vaincre, et le secret du succès c'est, en -somme, le secret du courage. Mais l'intrépidité n'est point nécessairement la violence ou l'irréflexion et les hommes les plus résolus ne sont ni les moins pré­voyants ni les moins méthodiques. lls conçoivent d'a­bord, ils examinent ensuite, ils agissent enfin. Leur -conduite tient tout à la fois de la médiation et de l'action. Ils ne livrent jamais au hasard que ce qu'il leur est possible de prévoir. Si l'espace et le temps nous le permettaient nous insisterions davantage sur cette question, mais nous en avons dit assez pour éclai­rer nos lecteurs. D'ailleurs, l'expérience finira de les Instruire et de les convaincre. Nous leur demanderons seulement d'appliquer avec méthode, avec logique, avec constance, les principes que nous leur avons in­diqués et de se livrer à toutes les expériences que nous leur avons suggérées. A ce prix, nous pouvons leur garantir le succès.

(1) PrentIce Mulford: Les Lois du sucres et Les Forces mentales, 2 vol. in-16 (Henri Durville, imprimeur-éditeur).

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