Magnétisme personnel ou psychique

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II. — MAITRISE DE SOI

Tout s'achète et se paie. — Moyens d'acquisition. — La Vue et le Regard. — L'Ouïe. — L'Odorat. — Le Goût. — Le Tact et la Nervosité. — Les Mouvements, la Conversation. — Ne penser qu'à ce que l'on fait. — Aimer son prochain. — Le Geste et l'Attitude. — Regardez en avant. — La Respiration. — Influence du milieu. — Admirez ce qui est beau. — Travail et repos. — Le Plaisir. — Respectez-vous. — La Colère. — Les Usages et les Coutumes. — La Mode. — Les Tentations, les Défauts et les Passions. — Emploi de la journée. — Hygiène alimentaire, corporelle et morale. — L'Art d'élever, les enfants.

la maitrise de Soi est un état d'Ame particulier, une qualité de supériorité et de puissance qui permet de faire ce que l'on veut et rien que ce que l'on veut. C'est la faculté qui nous permet de discuter tous nos actes et de contrôler tous nos mouvements, dans le but d'économiser notre énergie pour l'utiliser le plus avantageusement possible. C'est la force qui, sous tous les rapports, met l'individu qui la possède au-dessus des autres ; c'est la plus grande partie du magnétisme personnel qui permet d'attirer naturellement les bonnes choses de la vie et de repousser les mauvaises.

On comprend, d'ailleurs, que celui qui est incapable de se maîtriser doit être incapable de diriger les autres. Il doit, fatalement, rester impuissant à surmonter les difficultés de la vie, à faire tourner en sa faveur la roue de la fortune, à vaincre le destin ; autrement, dit, il ne peut être heureux, car il dépense maladroitement les forces nécessaires a son Bonheur.

Pour mieux faire comprendre en quoi consiste la Maîtrise de soi, je vais indiquer quelques-uns des caractères qui distinguent celui qui la possède à un certain degré de celui qui en est dépourvu, pour les comparer l'un à l'autre.

L'individu qui est maître de lui :

— 1. Garde son sang-froid et conserve toutes ses forces au moment du danger. Il devient même plus fort qu'il n'est habituellement, car il comprend, instinctivement du moins, qu'il doit rassembler toutes ses énergies pour se sauver et sauver les autres. Si cela est impossible, il reste calme jusqu'à la mort et rassure de son mieux ses compagnons d'infortune.

— 2. Il n'est pas surpris lorsqu'un bruit soudain se fait entendre près de lui.

— 3. Il n'a peur de rien. Sans être téméraire, il est, toujours, hardi et courageux.

— 4. Il soutient hardiment la controverse, discute froidement le pour et le contre et ne s'emporte jamais.

5. Il fait ce qu'il veut de son temps et de sa personne, sans subir, jamais, l'influence des autres.

— 6. II se connaît ! Il a conscience de sa supériorité sur beaucoup d'autres, mais il ne le fait pas voir. Simple et modeste, il est, toujours, calme, et cet état se réfléchit sur son visage, dans son attitude et dans ses manières, sous la forme d'une noble fierté dépourvue de toute arrogance. Satisfait de sa situation quelle qu'elle soit, il aspire, toujours, à une santé meilleure, à des résultats plus satisfaisants sous tous les rapports, et tait ce qu'il faut pour y parvenir.

— 7. Il prend, très volontiers, du plaisir et de la distraction ; et s'il dépense plus qu'il ne l'avait cru d'abord, il ne le regrette pas. La partie terminée, il ne pense qu'à la satisfaction qu'il s'est donnée, et, surtout, au bénéfice physique et moral qu'il va en tirer.

— 8. Bon et prévenant pour ses semblables, il soulage leurs misères dans la mesure de ses moyens ; il les conseille, les encourage et les réconforte, mais il ne s'apitoie jamais sur le sort des plus malheureux, car il comprend que cela les déprimerait et ne servirait qu'à faire admettre à ceux-ci que leur malheur est encore plus grand qu'ils ne le pensent.

— 9. Toujours calme, il concentre sa pensée sur l'acte qu'il accomplit à l'instant même, sans se laisser distraire. Tout en parcourant les journaux pour être au courant de la marche du progrès, il évite la lecture des romans, des contes et des banalités qui ne devraient intéresser personne.

— 10. Il estime que la Vie mérite d'être vécue.

Elle constitue un état qu'il cherche, toujours, à rendre plus parfait. Quoique heureux et content de son sort, il tend, sans cesse, à l'améliorer par son travail et ses aspirations.

Par contre, l'individu qui n'est pas maître de lui :

— 1. S'affole, crie et se désespère au moment du danger. En écrasant les autres, il ne pense qu'à la fuite sans en chercher les moyens, car la peur paralyse sa raison.

— 2. Il sursaute au moindre bruit : grincement d'une porte, craquement d'un meuble...

— 3. Ayant peur de tout, il est saisi de frayeur à la vue d'une guêpe qui s'approche de lui, d'une souris qui passe ou d'un crapaud qui s'enfuit. Souvent lâche, il est, toujours, poltron.

— 4. Ne supportant pas la controverse, il ne peut pas discuter ; dès qu'on n'est plus d'accord avec lui, il se fâche, se met en colère et vous insulte.

— 5. Ne sachant que faire de son temps, il fe laisse, entraîner par des camarades où il ne voudrait pas aller.

— 6. Il ne se connaît pas ! N'ayant même pas conscience de sa faiblesse, il prend, souvent, ses défauts pour des qualités. Entêté, orgueilleux, arrogant et, parfois, méchant, il passe, souvent, de l'énervement à l'abattement, et cet état se réfléchit sur son visage. Il s'en aperçoit et cherche à le dissimuler, mais on le voit et l'on dit qu'il « est faux ». Il redoute, sans cesse, des malheurs qui n'auront peut-être pas le temps de lui arriver. Analysant ses sensations, il épie le plus petit malaise, qui est, ainsi, guetté, attendu, et, souvent, provoqué. Si ce malaise arrive, il est grossi et amplifié ; c'est le début de la maladie. Il est, toujours, mécontent de lui et de ceux qui l'entourent ; ses affaires ne vont pas, la misère approche, mais il est incapable de faire quoi que ce soit pour l'éviter, car il attend que les alouettes rôties arrivent d'elles-mêmes sur sa table.

— 7. Il redoute les défauts qu'il est incapable de surmonter. S'il dépense de l'argent pour se distraire, il le regrette et y pense sans cesse, sans songer que la distraction lui est plus nécessaire qu'à tout autre. S'il est minutieux, la plus petite manifestation ennuyeuse est soigneusement, étiquetée ; elle a sa fiche signalétique pour être reconnue dès qu'elle arrivera. C'est, le moyen le plus certain pour l'attirer au plus vite.

— 8. Toujours égoïste et maladroit, il se désole devant la misère et le malheur de ses semblables, et leur fait, toujours, part de sa désolation. Il les plaint, leur fait craindre des malheurs plus grands encore, sans comprendre combien ces sentiments leur sont nuisibles. S'il leur vient en aide, il leur fait bien sentir que c'est parce qu'ils sont dans le besoin.

— 9. Il met en tout de la précipitation qui use inutilement ses forces et n'arrive jamais à l'heure. Il ne lit dans les journaux que les romans, les faits divers, les accidents, les crimes et les horreurs de toute sorte que des rédacteurs peu scrupuleux écrivent spécialement pour ceux qui ne vivent que d'émotions malsaines.

— 10. La vie lui est, toujours, à charge, et il pense, souvent, au suicide. Dans tous les cas, il n'est jamais heureux, car il est, toujours, mécontent de lui et des autres. On lui fait du mal, on l'envoûte, et ii n'éprouve de soulagement qu'en racontant ses maux réels ou imaginaires à tous ceux qui veulent l'entendre.

En présence de ces deux types que j'ai choisis, non pas au sommet ni au plus bas de l'échelle de l'Evolution, mais assez loin de ces deux points extrêmes, on comprend très bien que les individus du premier type sont maîtres d'eux-mêmes, et qu'avec de la bonne volonté, ils pourront rapidement acquérir i'influenge personnelle à un très haut degré, car ils sont, déjà, positifs et en voie de devenir attractifs. Par rapport à eux, les derniers sont des arriérés, des négatifs qui sont fatalement répulsifs si ce n'est pour ceux qui sont encore au-dessous de leur niveau. Leur tâche sera ardue pour monter à la hauteur des premiers. Ils ne comprendront, d'abord, que fort peu de chose à ce que j'enseigne ici ; et ce n'est qu'en s'y reprenant à plusieurs fois qu'ils y parviendront. Dès qu'ils auront compris, en se mettant courageusement, à la tâche, ils parviendront, aussi, à la maîtrise d'eux-mêmes. Arrivés là, ils pourront légitimement aspirer aux pouvoirs que le magnétisme personnel peut donner à tous.

tout s'achète et se paie. — Nous aspirons tous au Bonheur qui apporte des jouissances plus élevées et plus pures. Nous pouvons tous l'obtenir d'autant plus vite que nous nous y appliquons davantage ; mais, ici-bas, tout s'achète et se paie. Dans le domaine physique, l'achat d'une propriété s'acquitte avec de l'argent ; dans le domaine psychique, les facultés se paient avec des pensées désintéressées, pures et élevées. La pensée, c'est de l'or psychique, qui se gagne lui-même par des désirs intenses, des efforts répétés, une persévérance à toute épreuve, une volonté indomptable ; et toutes ces qualités, qui font l'homme fort et attractif, sont, elles-mêmes, le résultat d'un travail intelligent et prolongé.

Les grandes acquisitions se font au comptant ; elles coûtent cher, car elles exigent un temps précieux, des exercices répétés et beaucoup d'entraînement. Lorsqu'on en possède une, il y en a encore beaucoup d'autres à faire ; et si l'on a négligé les petites, il reste un très grand vide à combler. Pour cette raison, j'estime qu'il y a beaucoup d'avantages à s'attacher, d'abord, à ces dernières qui sont faciles à obtenir, car elles n'exigent ni temps appréciable ni exercices spéciaux, mais seulement de l'attention. En possession de beaucoup de petites acquisitions qui sont autant de petites victoires sur soi-même, on est, d'ailleurs, mieux préparé à en faire de plus grandes.

On sait que « les petits ruisseaux font les grandes rivières », c'est-à-dire que beaucoup de petites victoires équivalent à une ou même à plusieurs grandes. Plus vous remporterez de ces petites victoires, plus vous aurez de confiance en vous, plus votre Pensée deviendra active et puissante, plus votre Volonté sera énergique et plus facilement vous réaliserez votre idéal.

moyens d'acquisition. — Les victoires à remporter sont très nombreuses. Elles consistent dans le contrôle de nos sens, de nos mouvements, de notre intrépidité ou de notre nonchalance, de nos emportements coléreux, du brusque changement de nos idées et de nos décisions, de nos hésitations et de nos craintes puériles, de nos pensées de haine et'de vengeance, de nos passions, de nos défauts et, même, de nos plus petites habitudes mauvaises et de mille et une manifestations de notre Energie qui usent maladroitement nos Forces physiques aussi bien que nos Forces psychiques.

Eviter cette usure, ces pertes, ces fuites, voilà le secret de la Réussite, de la Fortune et du Bonheur que nous cherchons tous.

J'entre en matière, en exposant le tracé de quelques moyens de contrôle qui serviront de modèles pour gagner le plus grand nombre des autres victoires qui nous sont indispensables. Je commence par la maîtrise de nos sens, pour terminer par celle de nos défauts et de nos passions les plus violentes.

la vue et le regard. — Le regard a une puissance formidable. Il dompte, soumet ou charme ceux qui nous entourent. Un regard franc, pénétrant et calme est celui qui rend le plus de services. Habituez-vous, donc, à regarder franchement, loyalement et avec douceur, mais avec une grande fermeté, sans jamais détourner votre attention de celui qui vous fixe. Dans la conversation, prenez l'habitude de regarder celui qui vous parle, non pas avec fixité, mais avec douceur. Lorsque vous lui parlez, employez la méthode de Turnbull, qui consiste à regarder votre interlocuteur à la racine du nez, entre les deux yeux comme si vous vouliez porter votre idée au centre même de son cerveau. Lorsqu'il vous parle, détournez votre regard pour le porter sur la partie inférieure de son corps, sa poitrine par exemple. Cette importante question est développée dans le chapitre traitant du magnétisme du regard.

Cherchez la vue des belles choses, pour les admirer et en conserver le souvenir, mais ne vous arrêtez pas aux vilaines. Réfléchissez, souvent, aux premières, jamais aux secondes.

l'ouie. — II est de toute nécessité de l'habituer a tous les bruits auxquels nous sommes constamment exposés, pour ne pas en être impressionnés désagréablement. Pour cela, une petite expérimentation, suivie du raisonnement, réussit admirablement.

— Allez dans les endroits où l'on fait du bruit qui vous déplaît avec la conviction bien arrêtée de ne pas en être incommodé, et vous serez tout étonné que d'autres plus intenses que ceux qui vous sont habituellement désagréables, ne vous font absolument rien. Si vous avez peur du tonnerre, ouvrez votre fenêtre au moment de l'orage, et dites-vous que vous entendrez ses grondements les plus formidables sans trembler ; et une fois encore, vous serez surpris de ne pas en être affecté.

Faites des expériences avec les bruits que vous pouvez produire. Jetez à terre une casserole, une chaîne ou n'importe quel objet rendant un son qui vous incommode habituellement, et vous verrez que vous les supporterez très bien.

Raisonnez avec tous ces faits, en disant que vous ne devez pas plus trembler devant les bruits inattendus que devant ceux-là, et il ne tardera pas à en être ainsi.

l'odorat. — Presque toutes les odeurs, agréables au plus grand nombre d'entre nous, sont nuisibles. L'odeur fine et pénétrante des fleurs et de certains fruits, comme les oranges, le sont assez pour que les hygiénistes conseillent à juste raison, de les éloigner de la chambre à coucher. Par contre, certaines odeurs fort désagréables, telles que celle de la cuisine où frit l'oignon, celle de l'ail et du fromage ne sont nullement nuisibles. Je dirai même que les vidangeurs sont de vigoureux gaillards qui ne perçoivent même pas l'odeur qu'ils respirent en exerçant leur désagréable métier. S'il en est ainsi, vous pouvez acquérir assez de maîtrise sur vous pour ne pas être affectés désagréablement par une odeur qui n'a rien de nuisible.

Pour cela, vous dire que n'importe quelle odeur de cette dernière catégorie ne vous impressionnera plus désormais. Ce sera le premier jalon planté sur le chemin de la Maîtrise de l'odorat ; ensuite, expérimentez.

— Ne fuyez pas les mangeurs d'ail, stationnez à la porte de la cuisine où frit l'oignon, restez près du fromage le plus odorant et ne sortez pas du compartiment des fumeurs lorsqu'on chemin de fer vous vous trouvez avec eux. Je ne dis pas que vous vous habituerez assez à ces odeurs pour qu'elles vous soient agréables, mais elles ne tarderont pas à vous devenir indifférentes. Les odeurs des différents milieux dans lesquels vous êtes obligé de pénétrer sont assez nombreuses pour que vous fassiez, sans vous déranger, les mêmes essais, qui seront, toujours, couronnés du même succès ; et la partie que joue votre odorat sera, bientôt, gagnée.

le gout. — On dit que le goût est le « portier de l'estomac ». Cela n'est pas, toujours, vrai : car si on digère bien ce qui est agréable, on se rend malade avec des aliments avariés qui plaisent, et on s'empoisonne avec des champignons vénéneux que l'on trouvé délicieux. Par contre, on se trouve très bien de ceux qui déplaisent horriblement, si on les absorbe avec la conviction de les bien digérer. En voici un exemple personnel :

—Dans ma jeunesse, non seulement je n'aimais pas le fromage, mais j'avais pour lui une telle horreur que je m'en éloignais le plus possible, que je ne le touchais pas du doigt et que je ne prononçais même pas le mot. Ne voulant pas être ridicule, je pris la résolution de m'habituer à en manger. Les débuts ne furent pas faciles ; car je vomissais de dégoût en voulant avaler la moindre miette. Je m'efforçai à en supporter l'odeur, ainsi que la saveur et à en manger une quantité plus grande. Chose qui me surprit au plus haut point, je le digérais parfaitement.

Etablissez votre régime alimentaire en donnant là plus large place aux légumes et aux fruits et habituez-vous à manger ce que tout le monde mange. Efforcez-vous, surtout, pour acquérir la Maîtrise du goût, à manger les aliments qui vous déplaisent, et vous ne tarderez pas à les aimer, C'est de l'Autosuggestion.

Il y a certains aliments que l'on aime beaucoup, qui digèrent très bien, mais qui provoquent des éruptions ou des malaises, toujours les mêmes. C'est cette disposition particulière à certaines personnes que Ch. Richet appelle l'anaphylaxie. Dans ce cas, il faut s'en abstenir. Cette abstention a encore son importance, car elle constitue une Victoire sur la gourmandise.

le tact et la nervosité. — Le Tact est le sens qui nous fait percevoir les impressions de contact telles que la forme et, la consistance des objets que nous touchons ; la Nervosité, qui constitue l'un des principaux éléments des fuites ou pertes de la force vitale, est une exagération maladive de la sensibilité générale.

Le nervosique, qui est impressionnable et irritable à l'excès, ne dort pas à la moindre inquiétude qui prend, souvent, naissance dans son imagination ; i1 se tourmente dans l'attente d'une nouvelle, qui peut être très bonne, et sursaute à la moindre surprise. L'attention, la réflexion, la bonne volonté, quelques petites expériences insignifiantes, aidées du raisonnement, feront disparaître sa nervosité, je ne dis pas en quelques jours, car l'organisme entier est devenu malade de ce fait, mais en quelques mois. Le physique se rétablira aussi bien que le moral ; ce sera le début de la Hardiesse, de la Santé et du Bonheur.

Pour cela, attendant une nouvelle en retard, il doit se dire, d'abord, que ne pouvant rien faire pour avancer sa venue, il doit l'attendre patiemment ; et qu'ensuite, lorsqu'elle sera venue, il n'en sera pas trop vivement impressionné : si elle est bonne tant mieux, si elle est mauvaise tant pis. C'est de la Fermeté, c'est de l'Energie et du Courage, qualités indispensables à la réfection de tout son être.

Si la vue d'un crapaud lui est insupportable, qu'il le prenne dans ses mains en se disant : « Cet animal est laid, mais il n'est pas méchant et ne fait aucun mal. » Ce raisonnement le mettra, bientôt, au-dessus de toute répugnance.

Qu'il agisse d'une façon analogue pour toutes les causes de son irritabilité, et la Maîtrise de sa nervosité sera, bientôt, acquise.

les mouvements. — Toute action musculaire use de la force. Il est, donc, de toute nécessité pour être toujours fort, de ne pas gaspiller celle-ci inutilement. Chacun de nos mouvements volontaires doit être motivé par une intention bien déterminée de l'exécuter convenablement ; et, pour cela, il faut y mettre de l'intelligence. Pour y arriver facilement, il ne faut penser qu'à ce que l'on fait. En fermant une porte, réfléchissez à la somme de force que vous devez employer, et ne la faites pas claquer.

Ce sont, surtout, les mouvements involontaires ou spontanés qu'il faut éviter, tels que : action de tourner les pouces l'un autour de l'autre, se mordre les lèvres, se ronger les ongles, hocher la tête, hausser les épaules, cligner des paupières, sucer ses dents, tambouriner des doigts, tapoter des pieds, etc., etc., car ces mouvements usent maladroitement notre force et sont désagréables à ceux qui nous entourent.

En société, évitez de rire et même de sourire à tout propos ; c'est un signe de faiblesse physique et d'infériorité morale.

la conversation. — Ne parlez de vos Espérances, de vos Désirs, de vos Intentions et de vos Projets qu'à ceux dont vous êtes à peu près sûr de toute la sympathie, de toute la confiance, de tout l'intérêt qu'ils peuvent vous porter, et sachez que les vrais amis sont rares. Lorsque vous serez quelque peu Maître de vous, votre Influence personnelle commencera à se développer et vous serez, naturellement, conduit vers ceux qui peuvent vous être utiles.

Surtout, pas de bavardages et de plaintes inutiles, car vous ne rencontrez que très rarement ceux qui comprennent vos besoins. Dans la conversation, écoutez complaisamment votre interlocuteur et ne le critiquez pas ; au contraire, laissez-lui croire que vous l'admirez. Ne cherchez pas à piquer sa curiosité ; ne soyez pas empressé, mais agissez, toujours, avec loyauté et, même, avec une sorte de familiarité, sans jamais chercher l'admiration qui vous ferait perdre des forces à son profit. Exercez, toujours, un contrôle sérieux sur vous-même ; pensez à chaque mot que vous prononcez, en ayant la conception nette et précise de ce que vous voulez exprimer. Cherchant à convaincre, employez le regard central, ainsi que je l'ai dit en parlant de la maitrise de la vue, comme pour porter votre idée au centre même du cerveau de votre interlocuteur. Lorsque celui-ci vous parle, je ne saurais trop le répéter, ne vous laissez pas regarder ainsi, et détournez votre regard, afin d'éviter ses suggestions. Réalisez, toujours, le maximum d'attention ; et si, malgré cela, la conversation tourne à votre désavantage, réfléchissez sérieusement à ce que vous devez répondre sans vous abandonner au découragement. Soyez, toujours, calme et ne mettez aucune violence dans vos affirmations, car le plus fort n'est pas celui qui serre les dents et roule des yeux menaçants. Il réussit, parfois, à intimider, mais, jamais, à convaincre.

ne PENSER QU'A CE QUE L'ON fAIT. — L'émission de la pensée exige une certaine dépense de force. Plus nous pensons, et, surtout, plus nous laissons divaguer notre pensée sur plusieurs sujets, plus nous dépensons d'énergie. Il faut, donc, modérer l'activité de la pensée et la concentrer toujours sur l'action, du moment.

Si l'on veut faire deux choses à la fois, elles sont toujours mal faites, tout en dépensant plus de force qu'il n'en faudrait pour les faire très bien l'une après l'autre. Un ouvrier qui ne s'intéresse pas à sa besogne, qui écoute le chant des oiseaux et cherche à les voir, ou qui regarde sa montre à chaque instant, fait peu de bon travail et, se fatigue à attendre l'heure du déjeuner qui ne vient pas assez vite. C'est un malheureux qui ne goûte jamais à la joie et à la satisfaction que donne le travail accompli. La cuisinière qui, de sa fenêtre, regarde les passants et s'intéresse à ce qui se passe dans la rue, oublie le rôti qui ne tarde pas à brûler.

Je développe plus loin cette importante question ; avant d'y être arrivé, efforcez-vous à ne penser qu'à ce que vous faites, vous serez sur la voie qui conduit à la Maîtrise de soi.

aimer son prochain. — Nous savons que la pensée fournit des résultats définis, même en dehors de la direction qu'elle donne à nos actions. Comme les pensées de même nature s'attirent et que celles de nature opposée se repoussent, on comprend, sans autre démonstration, que des pensées d'AMOUR et de bonté en attirent d'autres semblables qui nous reviennent plus puissantes et mieux appropriées à servir nos propres intérêts. Dans un des chapitres suivants, je traite plus profondément cette importante question, sur laquelle j'attire toute votre attention.

En attendant, cherchez à éloigner de vous toute pensée de méchanceté, de haine et de vengeance pour ne penser qu'à être agréable aux autres, à les aimer et à les aider dans la mesure de vos moyens. Ils vous le rendront au centuple. Je sais bien que, pour beaucoup d'entre nous, il est fort difficile d'aimer celui qui vous hait et de faire du bien à celui qui vous fait du mal, mais vous devez vous y efforcer de tout votre pouvoir. C'est, d'abord, le plus sûr moyen de le rendre meilleur à votre égard. Lorsque vous serez parvenu à rendre le bien pour le mal et aimer celui qui vous déteste, vous aurez acquis la partie la plus importante de la « Maîtrise de soi » et vous commencerez à être fort.

le geste et l'attitude. — Les Gestes que nous employons et l'Attitude que nous prenons jouent un grand rôle vis-à-vis des autres et vis-à-vis de nous-mêmes. Un acteur qui représente un personnage célèbre se figure être ce personnage même ; il prend ses manières, ses gestes, son altitude ; et, en l'imitant, il se rapproche de lui.

Lorsque l'on taquine un chien avec des gestes d'attaque, l'animal prend, d'abord, plaisir à ce jeu, en se défendant et en attaquant, mais, au bout de peu de temps, finissant par admettre que la bataille est réelle, il montre les dents et menace de mordre si on continue. Les enfants, les vieillards, les idiots et tous ceux qui sont affaiblis au physique et au moral, se comportent de la même manière.

On sait que celui qui est mélancolique, rêveur, affaibli ou malade, marche d'un pas lourd et chancelant, la tête baissée, comme s'il voulait cacher son visage attristé. Celui qui est robuste, gai et content de lui marche, au contraire, d'un pas dégagé, la tête haute et le geste gracieux. Le premier inspire la pitié, le second fait envie.

Profitez de ces exemples naturels. Ne vous abandonnez pas à la rêverie et vivez le plus possible avec des idées de Gaîté, d'Espérance, de Réussite, de Courage, de Bonté ; et marchez la tête haute, avec Fierté et Confiance en vous. Lorsque vous pariez, que vos Gestes et votre Attitude, fermes et résolus, montrent à ceux qui vous écoutent que vous savez ce que vous dites. Non seulement ceux qui vous voient et vous entendent ont plus de confiance en vous, mais ces manières exercent sur vous-même une influence énorme.

Gardez toujours, même lorsque vous êtes seul, une Attitude correcte, calme et digne, sans affaissement ni raideur, en vous efforçant de prendre l'expression que l'on prend naturellement en voyant des choses agréables. Il est bon de s'exercer à cela, ne serait-ce qu'une ou deux fois dans la journée. C'est de l’autosuggestion qui rend de grands services en facilitant la tâche.

regardez en avant. — Par cette expression, Mulford veut dire que vous devez oublier le passé pour ne penser qu'à l'avenir.

« Je meurs chaque jour », dit saint Paul, en voulant faire comprendre qu'une partie de ce qu'il était hier est rejetée hors de lui, et que cette partie usée, de lui-même, est remplacée par une nouvelle, meilleure et plus utile.

Le serpent change de peau, l'oiseau change de plumes et l'arbre de feuilles. Nos cellules usées sont dissociées et rejetées au dehors par la désassimilation, pour faire place à de plus vigoureuses. Nous devons en faire autant pour nos pensées.

Cherchez, donc, à oublier la plus grande partie de votre passé pour porter toute votre attention sur votre avenir, vers vos Projets et vos Aspirations. Oubliez, surtout, les mauvais moments, de votre existence, les souvenirs pénibles qui pèsent encore sur vous et retardent votre Evolution. Oubliez par-dessus tout le mal que certains méchants ont pu vous faire ; et, au lieu du mépris et même de la haine que d'autres pourraient avoir pour eux, ne pensez qu'à leur faire du bien, car ce sont des arriérés qui ne savent ni penser ni agir convenablement.

La respiration est une des fonctions les plus indispensable à la vie ; lorsqu'elle cesse, c'est la mort immédiate. Si nous respirons mal, la maladie vient à grands pas. C'est le début de la phtisie, de l'asthme, de l'emphysème et de beaucoup d'autres affections. Respirer à pleins poumons, c'est le signe le plus apparent de la santé physique, intellectuelle et morale.

Plus loin, au chapitre de la respiration protonde, je développe ce sujet qui se rapporte directement à l'une des fonctions les plus importantes de l'organisme. En attendant que vous y soyez entraîné, faites tous vos efforts pour respirer le plus complètement possible, aussi bien au repos qu'au travail, et vous en tirerez des avantages considérables. Lorsque vous êtes sous l'empire d'une idée qui vous obsède, faites plusieurs grandes inspirations en ne pensant qu'à cela, et cette idée disparaîtra rapidement.

influence du milieu. — Le Milieu dans lequel nous vivons exerce une importance considérable sur notre développement physique, intellectuel et moral. Il doit être approprié à nos Goûts, à nos Besoins, à nos Aspirations.

Au point de vue physique, quels que soient l'étendue et le confortable qu'elle ait, notre habitation doit être claire, exposée au soleil et bien aérée. Dans les grandes villes, il vaut mieux demeurer aux étages supérieurs qu'au rez-de-chaussée. Si nous pouvons habiter la campagne, c'est préférable, car l'air est plus pur. Une petite maison presque isolée, avec un jardin cultivé selon son goût, est une grande partie de ce que chacun de nous peut légitimement désirer.

Au point de vue intellectuel, nous devons rechercher l'entourage de quelques amis sympathiques, plus développés que nous, car nous profitons de leur supériorité, tandis que s'ils nous sont inférieurs, à notre détriment, nous leur fournissons des éléments de développement. Nous ne perdons rien ou fort peu de choses, mais nous avançons moins vite.

Les plantes et les animaux s'adaptent facilement aux conditions du milieu dans lequel on les place ; mais il n'en est pas de même de nous, car l'élément psychique joue un rôle considérablement plus grand chez nous que chez eux. Jeunes et forts, nous supportons un milieu qui ne nous plaît pas ; mais les vieillards dépérissent et meurent avant le temps que la nature leur avait fixé. Ainsi, si on transporte un paysan âgé et affaibli, de son village à la ville, dans un milieu d'artistes et de philosophes, il ne s'adapte pas à ce nouveau milieu, car ses pensées ne peuvent pas s'harmoniser avec celles de ceux qui l'entourent.

Faites, donc, tous vos efforts pour vous créer un milieu qui vous plaise, n'en sortez que lorsque vous êtes fatigué, pour aller prendre, ailleurs, le repos qui vous manque. Quitter ce milieu de temps en temps est une nécessité, car il se sature non seulement de vos Pensées, de vos Désirs et de vos Aspirations, mais aussi bien des pensées, des désirs et des aspirations de ceux qui vous entourent. C'est ce qui fait que l'on travaille généralement mieux là qu'ailleurs, et que l'on ne peut pas s'y reposer convenablement.

admirez ce qui est beau. — II est des gens qui, sans être indifférents, voient tout bien et tout beau, car ils paraissent être au-dessus de ce qui est laid et mauvais. D'autres, comme s'ils étaient nés dans la fange et y avaient grandi sans pouvoir s'en séparer, ne voient que la malpropreté, les défauts et le côté désagréable de leurs semblables, sans jamais apercevoir leurs qualités. Au premier coup d'œil, ils découvrent toutes les imperfections du milieu dans lequel ils pénètrent, sans être impressionnés par ce qu'il peut y avoir de Bon, de Bien et de Beau. Ils ne se plaisent pas chez eux, car tout leur paraît sombre et désagréable.

Les premiers, qui sont des optimistes, sont heureux partout, car ils se contentent de ce qu'ils ont ; tandis que les autres, toujours pessimistes, redoutent, sans cesse, des malheurs qu'ils attirent sûrement à une échéance plus ou moins éloignée. Ils ne jouissent, jamais, que d'un bonheur relatif, car ils désirent toujours ce qu'ils ne peuvent jamais avoir.

Que ceux qui se reconnaîtront pour appartenir plus ou moins à cette dernière catégorie fassent tous leurs efforts pour voir les qualités des personnes et des choses, car si mauvaises qu'elles puissent être, celles-ci ont toujours quelque chose de bon, d'agréable et d'utile. En causant d'une personne quelconque, qu'elles évitent de parler de ses imperfections et de ses défauts, pour ne s'entretenir que des qualités qu'elles pourront remarquer ; car, soyez-en bien certain, ce sont nos défauts qui nous font voir les défauts des autres : et en portant notre attention sur les imperfections d'autrui, nous entretenons les nôtres. Tâchons, donc, de découvrir partout le Beau, le Bien et le Bon, ne serait-ce que pour le développer en nous.

travail et repos. — Le Travail est indispensable au développement et à la conservation de notre énergie physique et psychique. Que ceux qui sont favorisés par la fortune s'imposent un travail intelligent, ne serait-ce que la marche, la bicyclette, la gymnastique, la natation, l'escrime, la boxe, à la condition, toutefois, de ne pas pousser l'un de ces sports à ses limites extrêmes, pour devenir un champion dans les concours, car le développement anormal de quelques groupe de muscles affaiblit tous les autres ; et que ceux qui sont obligés de travailler — ce sont, encore, les plus heureux — choisissent librement une profession en harmonie avec leurs goûts, leurs aptitudes, et qu'ils s'y livrent courageusement.

Mais, si le travail, sous ses différentes formes, est indispensable, il faut s'arrêter à temps car la fatigue épuise l'organisme. C'est ce qui indique que nous devons prendre du Repos. L'activité et le repos se succèdent, d'ailleurs, régulièrement partout dans la nature. L'hiver succède à l'été, la nuit au jour, le sommeil à la veille. La végétation n'est pas, toujours, active ; les plantes dorment, la terre elle-même se fatigue et sa production diminue si on ne lui laisse pas de repos.

Nous ne travaillons pourtant, régulièremenl. que pendant un tiers environ de la journée ; mais le reste ne suffit pas longtemps, car au bout d'un certain nombre de jours d'activité, nous avons besoin de nous reposer un jour entier. C'est pour cela que les Juifs consacraient au repos le jour du sabbat, que l'Eglise, héritière directe de leur religion, y consacre le dimanche, et que les lois sociales imposent à l'ouvrier un jour de repos chaque semaine.

Ce jour est non seulement nécessaire au corps, mais il est indispensable à l'esprit qui cherche des idées nouvelles, et, aussi, comme le dit Mulford,« des Pensées fraîches ». Mais il faut que le repos soit calculé et qu'après une longue période de travail pénible, on ne s'abandonne que peu de temps à un repos absolu. Les commerçants enrichis quittant les affaires pour bien vivre et ne rien faire sont, souvent, les victimes de cette loi de la nature. J'ai connu un boucher « retiré des affaires » vers l'âge de quarante ans, qui se disait : « Depuis quinze ans, j'ai trop travaillé et vécu trop mal ; aujourd'hui, ayant de belles rentes, je veux bien vivre et ne rien faire. » Au bout de six mois d'une vie inactive, avec une alimentation excessive arrosée de vins généreux et de liqueurs aussi fines que fortes, l'appétit, intense d'abord, était devenu presque nul, car l'homme était dévoré par la dyspepsie. Ses nuits se passaient sans sommeil dans des cauchemars atroces ; la congestion et ses funestes conséquences le menaçaient ; la goutte se déclarait, car son organisme recevait trop pour ce qu'il dépensait. Donc, la maladie s'installait, et la mort prématurée s'avançait à grands pas.

C'est dans cet état qu'il vint me trouver pour que je rétablisse sa santé. L'ayant examiné et entendu, je lui déclarai que lui seul pouvait se guérir. Il me répondit qu'il avait des enfants, qu'il voulait vivre autant pour eux que pour lui ; et que, pour cela, il consentait à faire tout ce qu'il faudrait.

Je lui conseillai, d'abord, d'observer une diète végétarienne réglée sur son appétit, de ne pas manger sans avoir faim, de ne boire que de l'eau, et de se livrer, dans la mesure de ses forces, à un travail musculaire modéré. Il comprit que son salut, était dans ce régime et me promit de l'observer. Au bout de quelques semaines, la dyspepsie avait cessé et l'appétit était revenu, le sommeil était meilleur et la santé s'annonçait. Je lui conseillai, alors, d'aller progressivement, pour arriver à un régime alimentaire à peu près définitif et à un travail musculaire progressif.

Il acheta une propriété boisée dans la forêt de Bondy qu'il défricha courageusement pour la mettre en culture. Le résultat fut complet et sa santé devint aussi parfaite que possible.

En donnant cet exemple pour modèle, j'ajoute : quelle que soit votre situation de fortune, habituez-vous au Travail et au Repos ; non seulement vous serez heureux et. bien portants, mais vous acquerrez l'un des plus précieux moyens qui conduisent la la Maîtrise de soi.

le plaisir. — Le Plaisir est la satisfaction d'un désir. Si ce désir est de bon aloi, il faut le satisfaire, mais, toujours, choisir son moment pour cela et ne jamais en être l'esclave.

D'abord, prenez plaisir à tout ce que vous dites, à tout ce que vous faites et à tout ce que vous vous proposez de dire et de faire. Prenez plaisir à manger, à travailler, à vous promener, à vous reposer, et si vous ne pensez qu'à en profiter, vous en profiterez très largement. Ensuite, une fois de temps en temps, amusez-vous délibérément ; et à vos heures et jours de repos, allez aux conférences, au théâtre, au café, à l'église si cela vous plaît, et vous en reviendrez avec des « idées fraîches » et utiles qui vous serviront agréablement si vous avez su choisir des sujets instructifs et réconfortants. Ici, il est impossible de vous conseiller, car un plaisir utile, qui est agréable à l'un, en fatigue un autre. Chacun de vous doit, donc, le choisir d'après ses dispositions, ses goûts et ses besoins, selon son degré d'élévation sur l'échelle de l'Evolution.

respectez-vous. — Nous devons respecter les autres, mais nous n'y arrivons complètement que lorsque nous sommes assez maîtres de nous pour nous respecter nous-mêmes.

Lorsqu'une « tuile vous tombe sur la tête » et que vous n'arrivez pas au but de vos désirs, ne vous traitez pas de maladroit ou d'imbécile, car vous vous mettez dans un état d'émotion fâcheux qui attire à vous la maladresse et la sottise. Réfléchissez avec calme à ce qui vous arrive, cherchez-en la cause, et vous ne tarderez pas à comprendre que celle-ci tient à votre ignorance et à votre inexpérience, car, dans la nature, il n'y a pas d'effet sans cause et de cause sans effet. Vous n'aurez plus qu'à apprendre ; et quand vous saurez mieux, vous arriverez plus sûrement au but de vos désirs, surtout si ceux-ci sont raisonnables et si leur réalisation ne fait tort à personne.

La colère constitue une puissance extraordinairement destructive. Non seulement elle brise le coléreux, mais elle trouble profondément celui qui en reçoit les effets.

Nous devons savoir que cette émotion, violente entre toutes, donne lieu à d'énergiques vibrations de notre corps astral qui nous ébranlent et nous disposent, de plus en plus, à de nouveaux accès qui finissent par devenir, en quelque sorte, automatiques. Plus on se met en colère, plus on s'y met facilement, avec des motifs de plus en plus insignifiants, et plus on devient incapable d'y résister. Elle bouleverse toujours notre système nerveux, trouble la circulation, la digestion et l'assimilation ; et, parfois, ces troubles sont si intenses et si rapides qu'ils déterminent une congestion cérébrale pouvant donner lieu à la cécité, à la surdité, à l'aphasie, à la folie, à l'hémiplégie, et, même, à la mort subite.

Les théosophes représentent la colère sous forme de traits rouges, pointus, s'élançant de celui qui les émet vers celui qui les reçoit, pour blesser réellement son système nerveux. La couleur de ces traits est réelle, car devant le tribunal, le coléreux poursuivi pour « coups et blessures » se défend toujours en disant : « II m'a insulté ; j'ai vu rouge et j'ai frappé. » La blessure résultant des coups est une blessure physique, mais à côté de celle-là, les traits invisibles qu'il a lancés ont fait une blessure astrale plus grave, et, dans tous les cas, plus difficile à guérir.

Faites, donc, tous vos efforts pour résister à la colère. Si, par exemple, vous discutez une affaire d'intérêt et que votre interlocuteur s'énerve et se fâche, faites tout votre possible pour rester Maître de vous ; et si, à un moment donné, la discussion devenant plus aiguë, vous craignez de sortir de votre calme, dites simplement ceci : « Mon ami, nous ne pouvons pas nous entendre dans cet état, nous y reviendrons plus tard » ; et retirez-vous. Vous choisirez, ensuite, vous-même le moment qui vous paraîtra le plus favorable pour continuer la discussion à laquelle vous aurez soin de vous préparer, comme je l'indique en traitant de l'autosuggestion.

les usages et les coutumes. — Les moutons de Panurge passèrent tous, jusqu'au dernier, là où le premier passa. Le troupeau humain fait de même sans en chercher la raison. En suivant les sentiers battus par la routine, on ne se demande même pas s'il y a des chemins plus courts pour mener au but que l'on veut atteindre. C'est, ainsi, que des habitudes, des usages et des coutumes se perpétuent depuis l'époque des Gaulois, des Grecs et des Romains. De ces usages, il y en a de bons qu'il faut conserver, et de mauvais qu'il faudrait abandonner. On n'y pense pas : et si l'on y pensait, on les suivrait quand même pour éviter le « qu'en dira-t-on ».

Je sais bien que la très grande majorité de ceux qui liront ce paragraphe ne voudront rien comprendre à ce que j'écris, car leurs yeux et leurs oreilles ne sont pas encore ouverts pour cela.

Ce n'est, peut-être, pas à regretter, car l'Evolution marche lentement et toute chose arrive en son temps. Tous les réformateurs ont été critiqués et beaucoup d'entre eux furent condamnés.

Socrate a bu la ciguë ; et, après avoir démontré que la terre tourne, Galilée dut honteusement déclarer qu'elle est immobile au centre du monde. Il faut reconnaître que, pour s'affranchir de la routine et des préjugés, pour rompre délibérément avec des usages et des coutumes plusieurs fois millénaires, si la folie n'a pas pris la place de la raison, le novateur doit posséder assez de force, assez de qualités pour ne pas succomber sous les critiques, les sarcasmes et les moqueries de tous ceux qu'il devance.

Et, si j'affirme ce qui suit, c'est pour vous engager à faire tout votre possible pour acquérir la force, les qualités qui assurent la Maîtrise de soi.

— Il est encore d'usage, dans beaucoup de familles dévotes, de « vouer au bleu et au blanc » les enfants malades que l'on a crus perdus et qui ont guéri à la suite de prières adressées à la Vierge ou à un saint quelconque.

La prière fervente met le croyant dans un état mental extraordinairement puissant lui permettant d'obtenir, toujours, à l'intervention du personnage invoqué, sans se rendre compte que c'est lui seul qui en est l'auteur, et que s'il adressait la même prière à une entité imaginaire, à un animal, à un arbre, il obtiendrait le même résultat. Et, à titre de remerciements à l'entité réelle ou imaginaire qu'il a invoquée, le croyant fait le vœu d'habiller l'enfant « miraculé » en bleu ou en blanc pendant longtemps, parfois sept ans.

S'il ne meurt pas, l'enfant ainsi voué reste toujours faible et languissant, lorsqu'il pourrait être fort et bien portant, car le souvenir, perpétué par la vue de cette couleur, attire des pensées de maladie qui s'attachent à lui, le dominent et l'affectent comme un véritable maléfice.

Si vous avez la foi, priez pour la guérison, mais celle-ci obtenue, ne pensez plus qu'à la conserver.

Une coutume aussi constante que générale veut que nous pleurions les morts qui nous sont chers, et que pour perpétuer ce chagrin, nous en portions le deuil.

Non seulement les morts vivent, mais pendant un temps assez long, ils restent en contact avec nous et peuvent nous voir, nous entendre, nous comprendre ; dans tous les cas, ils perçoivent nos impressions, surtout, lorsqu'elles sont vives et qu'elles se rapportent à eux. Or, si nous avons du chagrin, nous les affectons péniblement ; nous les rattachons à nous et au monde qu'ils ont quitté, et nous retardons, ainsi, leur Evolution.

Donc, pas de chagrin nuisible ; pensons à eux avec respect, avec bienveillance, avec bonté, avec résignation ; envoyons-leur des pensées de Courage, d'Espérance et d'Amour ; et si nous avons la foi, prions pour eux ; ainsi, nous les servirons utilement.

Le deuil n'est, donc, jamais justifié ; mais s'il l'était, il résiderait exclusivement au fond du cœur. Porté extérieurement, il est, souvent, égoïste et hypocrite, car il cherche l'approbation de ceux qui nous voient, même de ceux qui ne nous connaissent pas, ne s'intéressent nullement à nous.

Donc, faites tout votre possible pour rester calme, confiant et tranquille devant la mort des vôtres ; et, malgré la coutume, ne revêtez pas d'habits de deuil.

La mode, toujours ridicule et meurtrière pour ceux qui la suivent avec obstination, ne profite qu'à un petit nombre d'industriels qui exploitent nos faiblesses ; elle est, toujours, coûteuse et tyrannique, sans jamais satisfaire aux exigences de l'hygiène et de la raison.

Les gants, qui semblent avoir été créés pour préserver nos mains du froid, sont là, lorsqu'il fait chaud, comme pour cacher une infirmité.

Les parfums, dont abusent les femmes et quelques hommes efféminés, ne servent guère qu'à leur donner des maux de tête, et à faire admettre qu'ils pourraient bien être employés pour cacher des odeurs naturelles désagréables et persistantes. J'en reparlerai plus loin.

Que l'homme qui veut acquérir la Maîtrise de soi évite le chapeau « à haute forme » qui lui fait mal à la tête, ainsi que les cols serrés et montants qui l’étranglent. Que la femme, surtout lorsqu'elle est jeune, évite le corset qui l'écrase et la déforme, les jupes trop étroites qui l'embarrassent, les poudres qui empâtent son visage, les teintures qui abîment ses cheveux ; et qu'elle sache bien qu'on la préfère avec son odeur naturelle ; qu'elle sent, toujours, bon lorsqu'elle a la santé et qu'elle n'est jamais plus belle que lorsqu'elle se présente sous son véritable jour.

Enfin, répétant que mon seul but est d'attirer votre attention sur la Maîtrise de soi que chacun de nous doit accruérir plus ou moins vite, j'ajoute: évitez les extravagances et les entraves qui sont aussi coûteuses qu'inutiles, et apprenez à vous coiffer, à vous chausser et à vous habiller hygiéniquement selon vos moyens, vos goûts, vos besoins, et, surtout, selon votre raison toujours grandissante sans craindre le « qu'en dira-t-on ».

les tentations, LES DÉFAUTS ET LES passions — La Tentation est un Désir de mauvaise nature, un « démon » qui nous pousse à rechercher des Plaisirs grossiers et, souvent, malsains qui fatiguent inutilement le corps et dégradent l'Ame au lieu de l'élever.

La force de la Tentation est formidable. Accomplir un Désir qui en est la conséquence, c'est « faire jaillir l'étincelle » (Turnbull). Dépenser cette force, c'est établir, en nous, un équilibre instable qui neutralise la Volonté. Tout dans la Nature obéit aux lois de la Polarité.

Lorsque l'étincelle jaillit, sur un nuage orageux sous la forme de l'éclair, un courant électrique part du point le plus condensé, le plus positif, pour aller au point le plus raréfié, le plus négatif. C'est la théorie des courants électriques, qui régit les actions du magnétisme humain, et ses lois sont applicables aux orages psychiques. Assouvir un Désir, c'est faire jaillir l'étincelle, c'est dépenser inutilement notre force psychique.

Les Passions sont des Tentations violentes, des Désirs presque irrésistibles, des Défauts horribles qui sont animés d'une force terrible, comparable à celle de l'ouragan qui brise tout sur son passage.

Pour vaincre les Défauts et les Passions, il y a deux méthodes : l'une, directe, qui consiste à dire : « Je veux » ; l'autre, où le vouloir ne joue qu'un rôle indirect. La première est la méthode héroïque, qui ne réussit qu'aux plus forts et aux mieux équilibrés sous tous les rapports ; la seconde, à la portée de tous, consiste à ne pas attaquer de face une passion que l'on veut vaincre, à ne pas chercher directement à s'en débarrasser, à n'y plus penser et à la remplacer par une autre.

Une comparaison fera mieux comprendre cette vérité : un trou dans une pièce de bois est rempli par une cheville. En mettant une autre cheville de même grosseur à la place de la première, il ne reste aucune place disponible. « Une cheville pousse l'autre », dit un vieux proverbe. Or, votre cerveau représente la pièce de bois, le trou, l'emplacement de l'idée, et la cheville, la passion elle-même. Si vous mettez à la place de cette dernière une passion de bon aloi, celle-ci, chassant l'autre, prend toute la place disponible. Cette comparaison est aussi vraie pour deux passions opposées que pour les chevilles de la pièce de bois. En voici un exemple :

Un jeune artiste peintre qui, quoique très intelligent, n'avait pas en lui l'étoffe des grands artistes, gagnait très péniblement sa vie. Anarchiste sans trop savoir pourquoi, il fréquentait assidûment les réunions de ce genre, prenait, souvent, la parole et encourageait les camarades par des arguments qui lui semblaient probants. Partisan de l'action directe, s'il ne l'exerçait pas lui-même, il la recommandait sérieusement et applaudissait à chaque action de ce genre.

Depuis douze à quinze ans, ses idées étaient solidement arrêtées. Malgré cela, un jour qu'il réfléchissaient où elles pouvaient le mener, il reconnut qu'elles étaient irréalisables, et prit, de suite, la résolution d'abandonner cette voie. Pour mettre sa détermination à exécution, il se rendit, le soir même, à la réunion habituelle et déclara aux camarades stupéfaits qu'il cessait d'être anarchiste, qu'il ne les verrait plus et qu'il cherchait une autre voie. Il serra la main de ceux qui voulurent bien lui tendre la leur et partit.

Sa résolution était bien prise. Rentrant chez lui, il se mit au lit, mais ne dormit pas. Le lendemain, désorienté et énervé, il ne fut pas tenté de toucher à ses pinceaux, et erra toute la journée comme « une âme en peine », sans même songer à manger. Les jours se passèrent ainsi, et, bientôt, l'insomnie persistante, l'inappétence et l'énervement mirent sa robuste santé à la plus terrible épreuve. Parcourant les rues à grands pas d'un air hébété, il évitait tous ses anciens amis et n'en cherchait pas d'autres. Lorsqu'il rentrait chez lui, il avait des idées délirantes, des cauchemars épouvantables, des hallucinations et des envies de suicide. Au bout de quatre à cinq semaines, aux trois quarts fou, il se trouvait entre deux alternatives : ou s'abandonner au courant qui l'entraînait fatalement, ou redevenir anarchiste malgré lui. Voulant vivre, il vint me trouver pour que je rétablisse sa santé et que je lui donne des conseils. C'était en 1898.

Je le calmai rapidement et lui conseillai de mettre, à la place des idées anarchiques, des idées opposées, philosophiques ou autres, et de concentrer sa Pensée sur ces dernières pour en maintenir l'exécution. Il y avait, déjà, songé ; et tout en hésitant, il me dit : « Je crois avoir trouvé le moyen de combler le vide qui est en moi ; il me semble que si je me tournais du côté de la religion, je serais sauvé ; mais je n'en ai pas la force. » Je l'encourageai à mettre cette idée à exécution, en toute confiance et sans la moindre hésitation. Il rechercha, alors, les gens qui fréquentaient l'Eglise, la fréquenta lui-même ; et, bientôt, comme Clovis devant saint Rémi, « brûlant ce qu'il avait adoré et adorant ce qu'il avait brûlé », il ne tarda pas à recouvrer complètement la santé physique et morale avec la plus parfaite tranquillité.

Au bout de quelques mois de dévotion excessive, le raisonnement le plaça aussi loin des exagérations religieuses que des utopies révolutionnaires. Prenant en pitié tous les exaltés, et comprenant qu'il ne deviendrait jamais un grand artiste, il se mit modestement à faire du modelage et des copies, et gagna très largement sa vie.

Je donne cet exemple pour ne pas faire de théorie. Il est applicable à toutes les passions mauvaises que l'on veut remplacer par de bonnes passions. Au lieu de la méthode héroïque qui fatigue inutilement, même celui qui réussit, la méthode que je viens d'indiquer est facile pour tous, à la condition, toutefois, que l'organisme ne soit pas usé, comme dans l'alcoolisme chronique, par exemple.

Une passion contenue par la volonté directe n'est pas détruite ; car l'anergie, qui l'anime menace à chaque instant de reparaître sous une forme quelconque. Connaissant cette énergie, vous devez vous en emparer afin de la diriger à votre gré.

Lorsque vous rompez avec une mauvaise passion, n'y faites plus la moindre attention, n'ayez aucune crainte de retomber, et mettez de suite à sa place, pour combler le vide qu'elle ferait, une passion de nature opposée à laquelle vous penserez sans cesse. Faites-vous un idéal de cette nouvelle passion, concentrez toute votre pensée sur les avantages que vous en retirerez ; et si, au bout de quelques semaines, il y avait encore des réminiscences de l'ancienne, c'est que son trou ne serait pas complètement rempli par la nouvelle cheville. Insistez. Pour chasser l'ancienne idée, faites de la respiration profonde, de la concentration, de l'autosuggestion, de la transformation des forces, pour fixer plus énergiquement l'idée nouvelle, et vous ne tarderez pas à y parvenir.

Avant même d'y être complètement arrivé, vous éprouverez un sentiment croissant d'amour propre et de dignité, conséquence logique de la puissance physique et morale que vous aurez gagnée. Cette puissance ne sera pas imaginaire, car elle se montrera dans votre maintien, dans vos manières, dans votre attitude, et ceux qui vous entourent se comporteront mieux à votre égard qu'ils ne le faisaient avant.

Ainsi, prenez et maintenez l'habitude de ne pas désirer l'approbation et de ne pas accepter les louanges qui font jaillir l'étincelle. « Aimez qu'on vous conseille et non pas qu'on vous loue », dil, à juste raison, l'auteur de l’Art poétique. L'approbation et la louange ressemblent, en effet, beaucoup à la Flatterie. Si vous comprenez cette vérité, méditez la moralité de la fable Le Renard et le Corbeau, que vous avez apprise sur les bancs de l'école : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute. »

Soyez sans vanité, car l'homme fort qui fait réellement, quelque chose de bon, de bien et d'utile a tous est, toujours, simple et modéré. Ne vous impatientez pas, car l'impatience conduit à la colère qui peut être désastreuse.

Ne vous empressez pas de faire connaître une nouvelle banale que vous apprenez avant les autres, car vous faites jaillir l'étincelle qui vous met en état d'infériorité vis-à-vis d'eux. La gourmandise et la friandise, « péchés mignons » des gastronomes, sont des défauts coûteux qui sont, toujours, nuisibles, à la santé. Ne serait-ce que pour cette dernière raison, ceux qui veulent devenir Maîtres d'eux-mêmes doivent s'en débarrasser à tout prix.

Presque toutes ces réformes du caractère sont relativement, faciles à obtenir ; il n'y a guère qu'à y penser, sans même avoir besoin de leur opposer des idées de nature différente, qui deviennent nécessaires dans les cas suivants :

Aux passions de médisance, de haine et de vengeance, opposez des pensées de Bonté et d'Amour ; vous en connaissez, déjà, la raison qui sera traitée plus à fond dans la suite.

A la tristesse et à l'a mélancolie, opposez des pensées de Gaîté, d'Espérance et de Satisfaction. A la paresse, opposez le Courage et l'Activité. A la crainte et à la timidité, opposez la Hardiesse et la Confiance en vous. Le trac de l'artiste, toujours déprimant en entrant en scène, diminue peu à peu devant le raisonnement et, surtout, devant les premiers applaudissements que celui-ci obtient. Il peut s'en affranchir par des idées de Hardiesse et de Confiance en soi, par la pensée concentrée sur ses succès habituels, par la respiration profonde, et, surtout, par des répétitions qu'il doit faire à l'avance, comme je l'indique en traitant de l'Autosuggestion. S'il manque réellement d'énergie psychique, il peut en acquérir en pratiquant la transformation des forces.

La jalousie doit être mise au rang des plus grands défauts, car elle rend le jaloux malheureux autant que la personne jalousée. D'autre part, et ce n'est pas le moindre effet de la jalousie, le conjoint jaloux faisant sans cesse à l'autre des reproches immérités, s'expose à les faire bientôt justement, car par sa Pensée et par ses Paroles, il en donne fatalement l'idée.

Donc, que le jaloux cherche à opposer une passion de nature opposée, la Confiance, par exemple, en pensant et en disant à la personne jalousée : « J'ai ta Confiance, je le sais ; je te donne la mienne, car tu la mérites » ; et cet engagement étant pris, faire tout ce qu'il faut pour le tenir.

A l'habitude de fumer, qui finit par intoxiquer l'organisme et donner lieu à des maux incurables, comme le cancer des fumeurs, opposez le raisonnement ; et, au besoin, telle ou telle autre habitude que vous choisirez, comme, par exemple, la cigarette de camphre chère à Raspail. Certains gros fumeurs perdent cette habitude en la remplaçant par celle de priser. C'est un autre défaut, mais il est plus économique et moins dangereux. On peut, ensuite se déshabituer de priser le tabac en prisant du camphre en poudre. Arrivé là, l'habitude est très facile à abandonner, car ces divers changements ont considérablement diminué l'intensité de la tentation.

Il est des passions plus dangereuses encore, comme celle du vin et des liqueurs fortes, qui rendent alcoolique celui qui en abuse, même sans s'enivrer.

L'alcoolique, à un faible degré, peut rompre de suite et sans danger avec sa passion ; mais lorsqu'il l'est à un degré plus avancé, le foie étant sérieusement malade, il faut agir avec lenteur, car le vin et, surtout, l'alcool, quoiqu'étant des poisons, sont devenus ici, des aliments nécessaires. Il est, alors, indispensable de diminuer peu à peu la quantité absorbée chaque jour, jusqu'au moment où l'on pourra la supprimer complètement ; une semaine pour ceux qui sont faiblement alcooliques, de deux à six pour ceux qui le sont davantage, car une suppression brusque pourrait avoir de graves inconvénients pour la santé.

Beaucoup de commerçants et de représentants se croient obligés de boire à l'excès pour les besoins de leurs affaires. Il leur est très facile d'éviter les soi-disant apéritifs et digestifs, en prenant des sirops, et, mieux encore, de l'eau, en disant : « Je suis malade ; mon médecin m'a prescrit cela, et je m'en trouve très bien. »

L'ivrogne doit prendre la résolution d'en faire autant. C'est plus difficile pour lui que pour les précédents, car la tentation, considérablement plus forte, tient, souvent encore, au milieu dans lequel il se trouve. Après avoir diminué progressivement « les verres », s'il craint de ne pas pouvoir arriver à les supprimer tous, il doit quitter le milieu pendant quelques semaines et prendre contac. avec des gens tempérants, toujours en ne pensant qu'à boire de l'eau et du lait, qui est, ici, un excellent contre-poison. Ces pensées et ces actions, ajoutées à des pensées de Raison et de Santé, constituent la cheville qui doit, remplir le trou de l'ancienne passion.

Pour la morphinomanie, passion aussi abrutissante et plus terrible encore que l'ivrognerie, procéder d'une façon analogue. Diminuer progressivement les piqûres, en les remplaçant par une alimentation solide : du bon vin, du café, de l'alcool même, des infusions d'absinthe et de centaurée pour stimuler l'appétit ; de l'exercice au grand air et un travail manuel ou intellectuel dans lequel on s'absorbe au moment de la tentation. Je le répète : ne pas penser à la passion ni même à l'idée de s'en débarrasser, car on en perpétue le souvenir, mais fixer, le plus possible, sa pensée sur un idéal nouveau que l'on cherche, déjà, à réaliser complètement.

Le fumeur d'opium, le priseur de cocaïne, le buveur d'éther, le mangeur de haschich ou le consommateur d'héroïne sous n'importe quelle forme, se rendront Maîtres de leur passion d'une façon analogue, mais, comme ils trouveront à cela beaucoup de difficultés, ils devront pratiquer, le plus souvent possible, l’autosuggestion, la respiration profonde, la transformation des forces, la concentration, la méditation et, même l'isolement.

L'aliment physico-psychique le plus puissant pour rétablir l'équilibre des fonctions organiques chez l'ivrogne, le morphinomane et tous les « passionnés » de cette nature, c'est le magnétisme, surtout s'il est pratiqué par un magnétiseur connaissant tous les secrets de son art. La Pensée d'une personne sachant penser peut obtenir très rapidement des guérisons étonnantes. J’en cite une dans mon petit ouvrage sur les Actions psychiques à distance, auquel je renvoie le lecteur.

emploi de la journée. — Pour faciliter la mise en pratique de ce qui est énoncé dans le présent chapitre et qui sera développé dans les suivants, il est nécessaire de donner, surtout, aux débutants qui travaillent pour subvenir à leurs besoins, une idée de l'emploi de chaque jour.

Le temps marche sans interruption et le travail est continu. La journée est à peine finie que celle du lendemain commence, et l'on doit la préparer pour que rien ne soit laissé au caprice ou à la fantaisie.

Prenez l'habitude de vous coucher tôt et de vous lever de même, car l'activité normale est plus grande, durant le jour, et le calme de la nuit facilite le repos et le sommeil.

Immédiatement après le dernier repas du soir, qui doit être léger, surtout pour ceux qui ne se livrent pas à un travail musculaire pénible, quelques soins hygiéniques sont nécessaires, tels que douche ou lotion froide suivie d'une friction avant de se coucher. Etant au lit, détendez vos muscles ; réfléchissez pendant quelques instants à ce que vous avez fait de bien ou d'utile dans la journée, comme pour fixer en vous le bénéfice acquis ; et si vous n'avez pas achevé tout ce que vous deviez faire, remettez-le au programme du lendemain. Pensez à ce que vous ajouterez pour le compléter, sans négliger les plus petits détails ; pensez aux moyens d'exécution, aux avantages que vous en obtiendrez et à la satisfaction que procure, toujours, l'accomplissement du travail bien exécuté.

Cela étant arrêté, faites de l'autosuggestion pendant cinq à dix minutes, pour aider à mettre à la place de vos défauts des qualités utiles ; faites de la respiration profonde avec l'absorption de l'Energie pendant le même temps, pour vous permettre de tout accomplir avec un minimum d'effort. Fixez bien, ensuite, dans votre intellect l'idée dominante et pratiquez l'isolement pour ne plus penser à rien, afin que votre inconscient, votre corps astral achève et fixe, pendant le sommeil, le plan que vous venez d'ébaucher.

Au réveil, ne restez pas paresseusement au lit. Repassez rapidement les résolutions prises la veille ; et celles-ci, fixées une seconde fois, levez-vous sans précipitation. Comme le soir, prenez une douche suivie de friction, ou un bain d'air et de lumière, comme je l'indique en parlant de l'hygiène du corps ; puis, habillez-vous, prenez votre premier déjeuner et allez courageusement au travail.

Faites le plus possible vos courses à pied, car la marche est le meilleur exercice que l'on puisse faire sans y consacrer un temps spécial.

Après le repas du midi, avant de reprendre votre travail, faites une petite promenade pour faciliter la digestion ; et, dans l'été, un grand nombre d'entre nous se trouvent très bien de faire la sieste, comme les travailleurs des champs.

Si vous êtes obsédé par une idée persistante que vous voudriez chasser, faites de la respiration proponde et elle disparaîtra comme par enchantement.

Lorsque vous êtes fatigué, prenez le temps de vous isoler pendant quelques instants, et un état de repos et de calme se produira rapidement.

hygiène alimentaire. — C'est, surtout, à, l'Hygiène et au Magnétisme que l'homme doit avoir recours pour se guérir du plus grand nombre des maux qui l'accablent, car les professeurs de nos Facultés médicales sont, trop souvent, hélas ! aussi impuissants à guérir les autres qu'à se guérir eux-mêmes. Sachez bien que la santé ne s'achète pas chez le pharmacien sur ordonnance, de médecin, mais qu'elle se mérite dans le plus grand nombre des cas. Comme notre force et nos moyens d'action sont placés sous le contrôle immédiat de la raison, en observant une hygiène bien comprise, nous pouvons faire mieux que de guérir et même de soulager nos maux ; nous pouvons les éviter, et trouver, ainsi, le moyen de vivre cent ans dans les meilleures conditions.

Il est impossible de fixer à chacun la façon de s'alimenter, car celui qui se livre a, un travail musculaire fatigant a besoin d'une alimentation plus abondante et plus solide que la couturière qui, assise, travaille seulement de ses doigts et marche peu. Le poids du corps, le tempérament, l'âge et les dispositions spéciales à chaque individu, font que ce qui convient à l'un est, parfois, nuisible à l'autre. Et ce que les hygiénistes à outrance ignorent, c'est que le degré d'évolution exerce une influence considérable sur l'alimentation normale de l'individu. A l'homme grossier, à peine sorti de l'animalité, il faut de la viande comme aux carnassiers, tandis que l'homme supérieur, en grande partie nourri par les aspirations de l'Ame, se contente d'une alimentation légère. C'est pour cela que les prêtres, les philosophes, les sages de l'antiquité étaient végétariens, et que les prophètes des Hébreux, les saints du christianisme et les ascètes de toutes les religions peuvent se contenter de feuilles et de racines en petite quantité.

En général, on consomme trop d'aliments dits fortifiants, surtout de viande, qui est loin d'être indispensable, même à ceux qui fatiguent beaucoup. J'ai connu des entrepreneurs de fauchaison et de moisson travaillant seize heures par jour, sous les rayons ardents du soleil, qui ne vivaient que de soupe, de légumes, de fromage, de fruits, qui ne buvaient que de l'eau, et qui, tout en livrant une somme formidable de travail, se portaient admirablement bien.

J'estime que pour ceux dont les muscles fonctionnent peu, il est indispensable de diminuer progressivement la quantité de viande pour la remplacer par des légumes, verts de préférence, du fromage frais et des fruits crus bien mûrs.

Supprimer le sucre, qui n'est bon que pour ceux qui fatiguent beaucoup physiquement, et le remplacer par du miel. Abandonner le thé et, surtout, le café, qui ne sont utiles que lorsqu'on doit faire un travail supplémentaire. Buvez de l'eau, du lait s'il vous convient, et, mieux encore, du lait caillé qui exerce une puissante action purifiante sur l'intestin. Un régime mixte bien compris et suffisamment varié est celui qui convient le mieux au plus grand nombre d'entre nous. Dans tous les cas, se rapporter pour cela à ses goûts et à son expérience, car ce que l'on mange avec satisfaction digère, presque toujours, bien. Evitez l'alcool, les apéritifs et les digestifs qui sont, toujours, nuisibles, et vous serez largement récompensés de ces petites privations par une santé meilleure, une volonté plus puissante et des pensées plus précises et plus nettes. Le docteur Gaston Durville, dans l'Art de vivre longtemps, donne de précieuses indications auxquelles je renvoie le lecteur pour de plus grands détails.

Les repas doivent, autant que possible, être pris à des heures toujours les mêmes, après s'être préparé par la pensée à en profiter le plus et le mieux possible. C'est pour cela que l'Eglise prescrit aux fidèles de réciter le Bénédicité, pour disposer l'organisme à recevoir sa ration habituelle et à en profiter au mieux de ses intérêts physiologiques, car l'élément psychique joue un très grand rôle dans la digestion, l'assimilation et la désassimilation.

On doit manger lentement, très lentement même, et mâcher le plus et le mieux possible tous les aliments solides, pour ne pas donner un travail inutile à la digestion. Comme on ne fait jamais bien deux choses en même temps, il est nécessaire de ne penser qu'à cela. Donc, ne pas lire à table, ne pas discuter avec passion, et éloigner toute idée de tristesse, pour ne penser qu'à la gaîté. Ne pas penser à la maladie et, le moins possible, à ses travaux habituels ; car le temps passé à table est consacré à la réfection, au repos et à l'apaisement. La conversation est, pourtant, utile ; mais elle ne doit pas être animée, et ne doit porter que sur des choses banales, ou des souvenirs gais. Ces vérités n'ont pas échappé à Mulford, qui s'exprime ainsi :

L'état de votre mental pendant le repas est beaucoup plus important que la nourriture que vous absorbez, quelque agréable qu'elle soit. En mangeant, vous incorporez à votre moi spirituel les pensées qui occupent votre cerveau à ce moment-là. Si elles sont coléreuses, sombres, découragées, irrésolues ou haineuses, ou si vous mangez avec hâte et impatience, vous assimilez cette forme du mal et elle devient partie intégrante de vous-même. Votre nourriture devient, ainsi, le médium matériel qui vous apporte la force nocive. Vos aliments peuvent être substantiels. Si votre état mental est morbide les mets ne sont que les canaux de ces éléments mauvais.

Manger avec calme, sérénité, tranquillité, au milieu d'une conversation plaisante ou saine, vous procure des pensées analogues.

II ne faut pas oublier que lorsqu'on veut s'améliorer, se purifier, selon l'expression de l'Eglise et des adeptes, il ne faut pas se nourrir avec des aliments grossiers, surtout lorsqu'ils ne sont pas très frais ; et, pour maîtriser ses passions, ne pas les entretenir avec des substances contenant les éléments de ces passions. Ainsi, pour modérer les excès de l'amour physique, éviter les aphrodisiaques. Celui qui est impressionnable, nerveux et coléreux doit rechercher les calmants, tandis que l'indolent et le paresseux ont besoin d'excitants.

Ne jamais manger sans avoir faim et quitter la table lorsque l'on mangerait bien encore, car ce n'est pas la quantité d'aliments qu'il nous faut, mais, surtout, la qualité.

Les animaux mangent et dorment ensuite. Suivons cet exemple qui est excellent. Donc, pendant l'été, que ceux qui le peuvent fassent la sieste, comme les travailleurs des champs et que le soir tous se couchent de suite après le dernier repas. La digestion se fait très bien au lit, et l'on dort beaucoup mieux, car l'activité du cerveau cesse au profit de l'estomac qui l'attire à lui pour le travail de la digestion.

l'hygiène corporelle joue un rôle considérable dans le développement de nos forces physiques et morales. Il est de toute nécessité de s'y soumettre de bonne grâce ; c'est, d'ailleurs, une partie très importante de la Maîtrise de soi.

Le Corps est, ici-bas, l'instrument de l'Ame et pour que celle-ci accomplisse facilement sa tâche, son instrument doit être en bon état. On sait que les outils et, surtout, les instruments compliqués, s'usent beaucoup plus vite au repos qu'en fonctionnant. Une excellente montre, qui peut marcher pendant six à huit ans, ne marche plus au bout d'un an si l'on a été six mois sans la remonter. Le corps humain, qui est une machine beaucoup plus compliquée, a besoin de fonctionner sans arrêt.

Une articulation immobilisée dans un bandage plâtré pendant six mois, est, souvent, perdue lorsque le médecin lui rend sa liberté. C'est pour cela qu'un artiste, quel qu'il soit, a besoin de s'entraîner sans cesse, pour ne rien perdre de son talent.

Le travail, sous n'importe quelle forme, est indispensable ; et comme il n'y a, pas une profession où toutes les parties du corps fonctionnent suffisamment, il est indispensable, sous peine de dépérissement et d'atrophie, que celles qui ne fonctionnent pas naturellement soient exercées par un travail artificiel. C'est pour cette raison que la Respiration profonde, la Gymnastique raisonnée, la Bicyclette, la Natation, le Canotage, le Patinage, l'Escrime, la Boxe, les Jeux et les Promenades au soleil et, surtout, la Marche à bonne allure, tonifient le corps et l'esprit. Ce sont des distractions que nous devons tous nous efforcer de prendre selon les saisons, à, nos heures et jours de repos, en ayant soin, toutefois, d'éviter les excès, car la fatigue qui en est la conséquence épuise inutilement l'organisme.

La peau, organe d'absorption et d'élimination, doit, toujours, être en bon état. On. l'entretient ainsi, en toute saison, par des lavages quotidiens, des lotions, des douches et des frictions. Les bains d'air et de lumière ont une importance considérable, surtout le matin en se levant ; un bain de soleil pris à nu, après le repas de midi, apporte à l'organisme une somme considérable de forces faciles à assimiler (V. à ce sujet Chadour : Traité complet d'Héliothérapie). Pour forcer la transpiration, surtout si les reins ne fonctionnent pas parfaitement, un bain de vapeur est excellent, plus particulièrement, en dehors des grandes chaleurs.

L'extérieur doit être bien soigné. En évitant le laisser-aller comme le luxe criard, on doit s'habiller avec décence, sans recherche et, surtout, sans extravagance. Les vêtements seront peu serrés, d'une coupe commode et, bien comprise, pour n'opposer aucun obstacle à nos mouvements. On s'habituera à ne pas trop se couvrir en hiver et à ne se dévêtir que peu en été.

Une habitation gaie, claire, bien aérée, vaste, surtout dans les villes, si nos moyens le permettent, contribue dans une large mesure à la Santé et au Bonheur.

Une propreté méticuleuse de toutes les parties du corps, des vêtements et de l'habitation est absolument nécessaire.

Beaucoup de maux de tête et malaises inexpliqués sont dus à l'action nuisible des parfums. Rien ne sent bon comme une femme et, aussi, comme un homme robuste et sain. Les parfums ne devraient jamais être employées que pour corriger certaines odeurs maladives ou professionnelles. En pleine santé, il n'y a que les marchandes de poissons et de fromages à la halle qui devraient s'odoriser lorsqu'elles vont dans le monde.

Ne pas s'écouter outre mesure, mais obéir aux moindres avertissements donnés par nos organes sous forme de douleur ou même de malaise. Rechercher la cause de cette souffrance et tâcher de la supprimer ; pour cela, les moyens les plus simples sont presque toujours les plus efficaces. Redoubler, alors, de soins hygiéniques, faire de suite de l'Automagnétisation, comme je l'indique dans mes Théories et procédés du Magnétisme, ou recourir à la magnétisation d'un des siens, et, même, à la main d'un ami sympathique.

Lorsqu'on a laissé un malaise se transformer en une maladie, surtout si cette maladie est passée à l'état chronique, il faut, souvent, beaucoup de patience pour s'en débarrasser, et le concours d'un mapnétiseur de profession peut être nécessaire. Pour permettre à ces malades de se traiter eux-mêmes, j'ai rédigé, dans un style très simple, des études spéciales, relatives au traitement du plus grand nombre des cas. Ces études sont publiées sous la forme d'un petit volume illustré de figures explicatives, dans ma collection des Pour combattre...

Si l'on vient d'être victime d'un accident ou si l'on est brusquement affecté d'une maladie aiguë, il faut appeler le médecin, ne serait-ce que pour la satisfaction de la famille. D'ailleurs, beaucoup de malades se plaisent à être mêdicamentés d'après la méthode du jour ; et s'ils ne peuvent pas faire autrement, ils tiennent à mourir doctoralement, selon les règles de la Faculté.

hygiène morale. — L'Hygiène morale est le complément indispensable de la Maîtrise de soi. Je l'expose en quelques notes très succinctes.

Il ne faut pas envier l'or du riche, qui donne rarement le Bonheur. Le Bien le plus précieux est le Magnétisme personnel qui assure l'Attraction et, le Pouvoir ; et lorsque ceux-ci sont employés avec Amour et Désintéressement, ils procurent, toujours, le Bien-Etre et la Santé.

Ne jamais être arrogant, ni orgueilleux, mais conserver, toujours, la noble fierté que donne le sentiment de la Force réelle. Il faut, surtout, être digne, et, dans ses rapports avec le monde, ne pas descendre jusque l'humilité, car lorsque celle-ci est exagéreé, elle conduit à la bassesse. La bassesse oblige, souvent, à ramper aux pieds des autres, et ceux qui rampent sont, toujours, les plus exposés aux brutalités du sort.

La Gaîté, l'Espérance, la Confiance en soi font naître l'Amour de la Vie, et cet amour constitue la plus grande partie de la Santé physique et morale.

Donc, mettre à profit les moyens indiqués précédemment pour chasser la tristesse, le désespoir et le découragement qui conduisent fatalement à l'insuccès et au malheur.

L'homme dont la personnalité magnétique est développée à un certain degré a, souvent, besoin de solitude pour méditer et se mettre plus facilement en contact avec les forces supérieures de la nature ; mais le plus grand nombre d'entre nous doit rechercher la société, fréquenter même beaucoup de gens, à condition de faire un choix rigoureux, car nous absorbons la pensée des autres et nous nous pénétrons facilement, même sans nous en douter, de leur manière d'être, de leurs qualités, et, surtout, de leurs défauts. Nous gagnons à fréquenter des gens plus évolués que nous ; tandis qu'au contact prolongé de ceux qui nous sont inférieurs, nous sommes exposés à perdre.

La discrétion est une qualité indispensable au développement de la Maîtrise de soi, car si l'on connaissait partout le but de nos désirs, on se méfierait de nous et cette méfiance neutraliserait notre pouvoir attractif. D'autre part, le public doit, généralement, ignorer nos Intentions, nos Plans, nos Desseins, car en les communiquant nous perdons de la force et nous facilitons aux concurrents les moyens de les exécuter avant nous. Toujours se rappeler que le secret constituait un des principaux arcanes de la Magie antique, et que les mages contemporains lui attribuent encore la même importance. Il ne faut, pourtant, pas garder toujours un mutisme absolu, mais nous ne devons nous en départir qu'envers quelques amis sûrs, plus évolués que nous, et susceptibles de nous aider par leur expérience et leurs bons conseils.

Etre digne de tout le monde ; mais, dans les rapports sociaux, ne pas se laisser absorber. Sans avoir la prétention de diriger les sociétés que l'on fréquente, on doit se retirer de celles où l'on n'aurait pas une initiative quelconque, à moins d'en faire partie pour s'instruire.

« La Foi soulève les montagnes », car elle met le croyant dans l'état voulu pour agir lui-même avec efficacité. Que ceux qui ont la foi religieuse la conservent en cherchant à l'orienter vers le développement de leur individualité ; que les spirites qui croient à l'intervention de leurs « bons esprits » continuent à les évoquer et que ceux qui ne croient, à rien tâchent au moins de croire à la possibilité de développer leur Puissance personnelle. Cela est possible. Qu'ils se mettent à la tâche. Ils obtiendront, bientôt, quelques résultats satisfaisants qui ne demanderont qu'à grandir ; et, au fur et à mesure que ces résultats grandiront, la confiance en leur pouvoir personnel augmentera, la foi ne tardera pas à venir. Timide et faible d'abord, elle se développera progressivement et pourra devenir suffisamment puissante pour accomplir de véritables prodiges.

La Connaissance et le Respect de soi-même, rigoureusement contrôlés par la raison, constituent une Puissance souveraine. Tout en étant fort, celui qui se connaît bien reste simple, modeste et digne.

Soyons pratiques, mais n'employons que des moyens logiques, honnêtes et droits. Sachons limiter nos Aspirations. Ne nous attachons pas trop aux biens de la terre que nous pouvons perdre du jour au lendemain ; et, surtout, renonçons aux honneurs, aux titres et aux décorations qui ne sont que des hochets de la vanité. Recherchons la Grandeur d'âme, la Noblesse de l'Intelligence et la Bonté du cœur qui sont indestructibles et « le reste viendra par surcroît ». Efforçons-nous de comprendre aussi que, sous de modestes apparences, l'individu que l'on considère, parfois, comme un pauvre homme peut être plus riche (en véritables biens) et plus heureux que le plus grand nombre des millionnaires.

Celui qui dirige constamment toute sa Pensée, toute sa Volonté, toute son Intelligence vers l'accomplissement d'un Désir, peut avoir la certitude de le réaliser quels que soient les obstacles qui peuvent se présenter.

Soyez donc bien persuadé que si vos Désirs sont logiques, raisonnables, légitimes, ils s'accompliront d'eux-mêmes et d'autant plus vite que leur réalisation ne fera tort à personne.

Certaines personnes se plaignent d'être accablées d'occupations. « Je ne sais comment j'en sortirai », disent-elles. A les voir s'agiter, on se demande si, réellement, elles pourront en sortit. Souvent, plusieurs jours avant, que ne commence la période d'activité intense qui les déroute, elles s'effrayent et s'inquiètent. Suffiront-elles à la tâche ? Leurs forces ne les abandonneront-elles pas ? Auront-elles fini à temps ?

Ce n'est pas le travail, fût-il considérable, qui les accable le plus, mais, surtout, leur pensée angoissée divaguant sans cesse de l'idée du travail à celle des difficultés d'accomplissement.

Qu'elles distribuent, donc, leur ouvrage suivant un plan méthodique ; qu'elles ne pensent plus ensuite qu'à l'exécuter, sans s'occuper des difficultés, toujours exagérées, et elles seront surprises de l'achever dans d'excellentes conditions.

Il faut de l'activité. Le mouvement, c'est la Vie, a-t-on dit à juste raison. Pour développer ses forces et se frayer un chemin, il faut rechercher l'action, travailler beaucoup et ne pas dédaigner la lutte. Celui qui est Maître de lui accomplit un travail considérable. Plus il dépense de force, plus il en reçoit et mieux il se porte. C'est pour cette raison que les grands magnétiseurs, qui consacrent leur vie au soulagement de leurs semblables, meurent heureux à un âge très avancé.

Ne fuyez pas la lutte et ne craignez pas les obstacles, mais allez, plutôt, au-devant d'eux, ne serait-ce que pour vous donner l'avantage de remporter une nouvelle victoire qui augmentera la Maîtrise de vous,

Recherchez la vue des choses gaies, évitez le plus possible celle des choses laides et n'acceptez jamais l'invitation de personnes qui ne vous sont pas parfaitement sympathiques. Malgré cela, chaque fois que vous aurez l'occasion de vaincre une répugnance qui n'a rien de nuisible, empressez-vous de le faire.

Dans une large mesure, nous sommes solidaires les uns des autres, car nous sommes membres d'une même famille. Nous suivons tous le même chemin de l'Evolution, pour arriver au même but, mais nous ne sommes pas tous également évolués. Pendant que certain d'entre nous sont près d'arriver au sommet, il y en a d'autres, plus arriérés ou plus jeunes, qui en sont encore très loin. N'oublions pas qu'en avançant, nous suivons les plus avancés qui nous ont aidés, et que, derrière nous, il y a des retardataires qui nous suivent péniblement et ont besoin de notre aide.

Ne soyons ni avares ni prodigues, mais si nos moyens le permettent, donnons largement. Dans tous les cas, faisons tout notre possible pour soulager les malheureux, sans, toutefois, nous apitoyer sûr leur sort.

Ne jamais faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu'il nous fût fait. Méditez longuement ce précepte du Christ ; et pour cela, lire attentivement le chapitre traitant de l'âmour de son prochain.

Aimons la Vie, rendons-nous la aussi agréable que possible et tâchons de la prolonger, car c'est, surtout, dans notre passage à travers la matière physique que nous évoluons. Mais, quand notre dernière heure a sonné, lorsque les organes qui sont les vêtements de l'Ame sont usés, quittons-les sans le moindre regret, en nous rappelant que la vie actuelle n'est qu'un chaînon de l'immortalité, qu'elle ne constitue qu'un degré de l'interminable échelle que nous devons monter ; et, qu'après une période de repos, nous renaîtrons dans des conditions d'autant meilleures que nous aurons fait davantage pour les mériter.

Les réflexions suivantes, exprimées par des auteurs connus et appréciés, ont leur place ici, ne serait-ce qu'à titre complémentaire.

Vouloir bien, vouloir longtemps, vouloir toujours, mais ne jamais rien convoiter, tel est le secret de la force. C'est cet arcnne magique que Le Tasse met en action dans la personne des deux chevaliers qui viennent délivrer Renaud et détruire les enchantements d'Armide. Ils résistent aussi bien aux nymphes les plus charmantes qu'aux animaux féroce ? les plus terribles ; ils restent sans désirs et sans craintes, et ils arrivent à leur but (Eliphas Levi : Rituel de la Haute magie).

Si vous désirez progresser sur le sentier de la perfection, apprenez à aimer. Apprenez à aimer ce qui est élevé et vous serez attiré vers ce qui est élevé. On doit aimer dans chaque homme l'humanité et non la personnalité. Si vous méprisez quelqu'un, vous vous méprisez vous-même, car celui qui note d'une façon marquée les fautes d'un autre, possède en lui-même les éléments de ces fautes (Hartmann : La Magie.)

L'amour est l'élément le plus nécessaire pour la poursuite de la vie. Sans cet élément, pas de vie possible et si un homme cesse d'aimer la vie il cessera de vivre. Aimer une vie plus élevée, conduit l'homme à une position plus élevée ; aimer un état inférieur le fait descendre à ce qui est dégradant (id.).

Nous me prenons pas les choses pour ce qu'elles sont, mais pour agir nous imaginons qu'elles sont. Le sauvage ne voit, dans la Minerve sculptée, qu'un morceau de rocher curieux, et un beau tableau n'est pour lui qu'un morceau de toile barbouillée de couleur. L'avare, en regardant les beautés de la nature, pense, seulement, à leur valeur monétaire, tandis que, pour le poète, la forêt fourmille de fées et l'eau d'ondines. L'artiste voit de belles formes dans les nuages qui roulent, dans les rochers et dans les montagnes et pour les natures poétiques chaque symbole de la nature devient un poème et lui suggère des idées nouvelles ; quant au poltron qui traverse la vie avec l'air renfrogné, celui-là voit dans tous les coins un ennemi et il me trouve rien d'attrayant sauf sa piètre personne. Le monde est un miroir dans lequel chaque homme peut voir son propre reflet. A celui qui a une belle âme, le monde semble beau ; à celui qui a une âme difforme tout semble laid (id.).

L'argent représente le principe d'équité et doit être employé à mettre tout le monde à même d'obtenir le juste équivalent de son travail. Si nous désirons plus d'argent que ce qui nous est justement dû, nous désirons quelque chose qui ne nous appartient pas, mais qui appartient à un autre. Si nous obtenons du travail, sans en payer l'équivalent, nous privons d'autres personnes de la justice, et, alors, nous nous privons de la vérité qui est une perte beaucoup plus sérieuse pour nous, que la perte d'argent pour ceux que nous avons trompés (ici.).

La meilleure éducation à donner aux jeunes gens et même aux vieillards, ce m'est pas de les reprendre, mais de se conduire à la vue de tous d'après les principes que l'on voudrait enseigner aux autres en les apprenant. — Platon.

Le premier pas vers le bien est de ne point faire de mal. — J.-J. Rousseau.

L'âme du foyer est douce et bienfaisante à ceux qui en gardent l'amour et le respect. — O. Gréard.

Partout et toujours la nature tend à favoriser les fortes individualités. Celui qui travaille une forte individualité chez lui ou chez les autres, ne rencontre jamais de véritables obstacles à ses efforts. — V. Morgan.

pour ÉLEVER DE BEAUX enfants, il faut les avoir ; et pour cela, on doit remplir certaines conditions.

D'abord, pour plusieurs raisons, trop étendues pour que j'en parle ici, la femme ne doit pas dépasser l'âge de trente à trente-cinq ans ; l'homme, celui de trente-cinq à quarante. Ils doivent être forts et jouir d'une bonne santé physique et morale. Ensuite, l'acte d'amour qui va donner lieu à la conception doit être voulu, calculé et préparé, pour être accompli dans le plus grand calme.

Pendant la grossesse, l'imagination de la mère joue un rôle extrêmement important ; et comme elle contribue, seule, à la formation du corps physique de l'enfant, il est de toute nécessité de lui éviter les grandes fatigues et, surtout, les émotions violentes. On doit. l'entourer d'objets gracieux et agréables, surtout de belles images, ne serait-ce que de simples chromos représentant de superbes bébés, qu'elle se plaira, toujours, à contempler.

L'organisation imparfaite de la mère donne, très souvent, lieu à une grossesse pénible. Ce sont, d'abord, des « envies » qu'il faut satisfaire, pour que « son fruit ne soit pas taché », puis des malaises, et, plus tard, des vomissements dits incoercibles, car le médecin est, toujours, impuissant à les faire cesser. Pour faire disparaître ce dernier obstacle qui coûte parfois la vie à la mère, j'indique un moyen magnétique extraordinairement simple, à la portée immédiate du mari et de toutes les personnes de l'entourage, dans mon étude intitulée : Pour combattre les accidents de la Grossesse, favoriser l'Accouchement et éviter les suites de Couches.

Je n'ai pas la certitude absolue que l'on puisse à volonté, avoir des garçons ou des filles ; mais toutes mes observations m'indiquent que cela est possible. Il n'y qu'a y penser sérieusement et à le vouloir avec énergie plusieurs mois avant la conception, et jusque dans les premiers mois de la grossesse.

On facilitera l'action de la Pensée et de la Volonté en choisissant à l'avance le prénom du futur enfant. Cela me paraît jouer un rôle important dans la vie. C'est, d'ailleurs, ce qu'affirme de Rochetal dans son ouvrage : Le Caractère par le prénom. Empruntez-le, donc, à un personnage historique ou autre ayant les qualités et les aptitudes que vous souhaitez au fruit de vos amours. Evitez, surtout, le prénom d'une femme acariâtre ou d'un homme qui ne réussit à rien.

La nature confie presque exclusivement à la mère — qui doit allaiter l'enfant — les soins du premier âge. Elle devra s'y employer au mieux.

De la seconde enfance à l'adolescence, la direction de l'enfant appartient autant au père qu'à la mère. Tous les deux doivent observer certaines règles pour préparer un être fort et bien équilibré sous tous les rapports.

L'éducation de l'enfant commence dans le sein de la mère. Dès sa naissance, il lui faut de l'air, de la lumière et une chaleur modérée. Pour lui laisser la liberté de ses mouvements, on ne doit l'emmaillotter que le moins possible et ne jamais le serrer. Dans la journée, il faut le laisser « gi-gotter » à son aise dans son berceau ; et, pour éviter les rhumes, ne le couvrir que le moins possible.

Lorsqu'il est sur le point de marcher seul, on doit, souvent, le placer à terre, sur une couverture, afin de lui permettre de faire des efforts qui exercent une grande influence sur son développement physique. Lorsqu'il a atteint quatre à cinq ans, ne rien négliger pour le rendre plus résistant. Il faut, en hiver comme en été, lui donner des lotions froides ou à peine « dégourdies », et l'habituer progressivement « à la dure ». S'il souffre, ne jamais le plaindre, et tout en lui donnant les soins que son état exige, lui affirmer que « cela n'est rien » et que, demain, il sera bien. En effet, rien n'est plus nuisible à sa santé que de le plaindre s'il est souvent malade et de se lamenter sur son sort.

A tout âge, le développement intellectuel de l'enfant est favorisé par les bons exemples qu'il voit autour de lui, beaucoup plus que par des paroles.

Il n'arrive presque jamais d'accident à l'enfant qui n'est pas surveillé, car il apprend lui-même à se diriger. J'estime que dès l'âge de six à huit ans, il faut lui laisser une certaine liberté ; et dans la rue. tout en attirant son attention sur le danger, le laisser, souvent, aller seul.

Que l'on sache bien que plus l'on est privé de liberté, plus on aspire à la prendre. C'est pour cela, qu'il faut, dans la plus large mesure possible, la laisser à l'adolescent, et se contenter de le guider et de le conseiller. Il faut, surtout, le prévenir de tous les dangers auxquels il est exposé

Pour le choix d'une carrière, le jeune homme et la jeune fille doivent, être laissés entièrement libres, car la Réussite tient, surtout, aux dispositions et aux goûts que l'on apporte en naissant. D'ailleurs, ces goûts et ces dispositions s'observent, presque toujours, dans les jeux de l'enfance et il importe de les encourager. L'enfant sait, presque toujours, ce qu'il veut faire plus tard, car il est guidé par des connaissances antérieures qui cherchent à entrer en activité. Une anecdote historique, à ce sujet, pour terminer :

Après s'être amusés au jeu, un groupe d'enfants de cinq à huit ans se questionnaient sur la profession qu'ils voulaient exercer plus tard. L'un d'eux, qui se plaisait à enchevêtrer des bouts de bois, disait : « Je veux être charpentier » ; un bavard : « Je veux être avocat » ; un autre : « Je serai marchand » ; enfin, un autre qui jouait constamment aux soldats : « Moi, je serai général » Ce dernier était Marceau qui, à vingt-cinq ans, commandait une armée de la première République.

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