Magnétisme personnel ou psychique

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XIII. — THERAPEUTIQUE PSYCHIQUE

Dans les temples de l'antiquité. — Jésus et les apôtres. — Mécanisme des guérisons. — La Pensée : la Foi, la Prière, l'Imagination ; Suggestion et Autosuggestion. — Théorie psychique. L'Ame construit ses corps. Comment l'Ame agit sur le corps physique. Pour se guérir soi-même. — Un exemple de guérison psychique.

La Thérapeutique psychique est l'Art d'obtenir, sans emploi d'aucune drogue, la guérison de toutes les maladies, depuis les plus simples jusqu'à celles que la médecine classique considère comme les plus incurables.

La Thérapeutique psychique n'est pas un Art nouveau. Elle fut pratiquée chez tous les peuples et à toutes les époques de leur histoire. Sous sa forme la plus simple, surtout dans les campagnes, elle a été et elle est encore l'apanage de nombreux guérisseurs qui la pratiquent sans la connaître. Ils croient, généralement, être en possession d'un don ou d'un secret qui leur donne un Pouvoir ; et, faisant des invocations à une entité qui n'a peut-être jamais existé, ils pratiquent des gestes, des attouchements dont la valeur est très contestable. Le plus souvent, ils exigent des malades une confiance absolue en leur pouvoir. Sous sa forme la plus élevée, elle était pratiquée dans les sanctuaires, avec des cérémonies mystérieuses dont les Initiés connaissaient parfaitement la raison, mais que le peuple ignorait, complètement. C'était la thérapeutique sacrée de l'Assyrie, de la Chaldée, de la Perse, de l'Egypte, de la Grèce et de Rome. Sous une forme plus simple, c'était, encore, la thérapeutique du Christ, des Apôtres, des exorcistes du moyen âge et d'un grand nombre de thaumaturges (gr. thauma, atos, prodige, et ergon, œuvre), qui pratiquaient, généralement, dans les églises. On observe un pouvoir psychique analogue chez les sorciers de tous les pays, car ce pouvoir dépend de ce que l'on peut appeler la Science du Bien et du Mal.

Rien n'est changé, car c'est, encore, la thérapeutique de Lourdes et de tous les pèlerinages où la Confiance et la Foi règnent en souveraines.

Depuis le milieu du siècle dernier, l'Art des guérisons merveilleuses est pratiqué aux Etats-Unis, avec un incontestable succès, par des sectes religieuses, dont la plus célèbre est la Christian science (Science du Christ), qui opère à Boston, dans un temple pouvant contenir cinq mille personnes. Leur doctrine reçut un nouvel appoint et un nouvel élan avec la théorie de Mulford. De nouvelles sectes furent fondées sous les noms de Pensée nouvelle, de Traitement mental, etc.... et partout, avec des théories différentes et, parfois, contradictoires, des guérisons étonnantes sont obtenues. La Belgique a, aussi, son temple à Jemeppe-sur-Meuse, où le guérisseur Antoine a acquis une réputation plus qu'européenne.

Voyons, maintenant, à quelles causes ces guérisons sont attribuées.

dans les temples de l'antiquité. — Par des cérémonies mystérieuses, dont la forme extérieure variait, d'un temple à l'autre, les prêtres obtenaient la guérison de maladies incurables qu'ils attribuaient à Apollon, à Vulcain, à Isis et, surtout, à la même divinité adorée sous le nom de Sérapis par les Egyptiens, d'Esculape par les Grecs et les Romains.

Renvoyant pour des détails plus étendus à mon Histoire raisonnée du Magnétisme, je limiterai mon exposé à quelques moyens destinés à mettre en jeu l'imagination des malades et exalter les forces curatives de l'Ame.

Par des procédés qui sont à peu près ceux du Magnétisme contemporain, un état qui touche de très près au dédoublement et au somnambulisme lucide se produisait chez beaucoup de malades. Souvent, le Dieu leur apparaissait et les guérissait ; parfois, il leur indiquait dans des songes les moyens de guérison qu'ils devaient employer.

D'odore de Sicile, historien grec du 1er siècle, qui connaissait profondément les mystères d'Isis affirme que ces pratiques étaient employées dans le temple d'Isis à Memphis.

Les prêtres égyptiens, dit-il, prétendent que, du sein de son immortalité, Isis se plaît à indiquer aux hommes, dans leur sommeil, les moyens de guérison. Elle indique à ceux qui souffrent, les remèdes propres à leurs maux ; la fidèle observation de ses prèscriptions a guéri, d'une manière surprenante des malades abandonnés des médecins.

Jamblique, écrivain grec du 11e siècle, dit ce qui suit, en parlant du temple d'Esculape :

Le moment venu, nous entendons une voix entrecoupée qui nous enseigne ce que nous devons faire. Souvent, celte voix frappe notre oreille dans un état intermédiaire entre la veille et le sommeil. Quelques malades sont enveloppés d'un esprit immatériel que leurs yeux ne peuvent percevoir, mais qui tombe sous un autre sens. Il n'est pas rare qu'il se répande une clarté douce et, resplendissante qui oblige à tenir les yeux à demi fermés. Ce sont là, positivement, les songes divins...

Prosper Alpini est aussi affirmatif :

Les frictions médicales et les frictions mystérieuses étaient les remèdes secrets dont les prêtres se servaient pour guérir les maladies incurables. Après de nombreuses cérémonies, les malades enveloppés de peaux de bélier étaient portés dans le sanctuaire du temple, où le dieu leur apparaissait en songe et leur révélait les remèdes qui devaient les guérir. Lorsque les malades ne recevaient pas les communications divines, des prêtres nommés oneiropoles s'endormaient pour eux, et le dieu ne leur refusait, jamais, le bienfait demandé.

Les malades n'obtenaient pas, toujours, dans un temple, le résultat demandé. Ils se rendaient, alors, dans un ou plusieurs autres, et trouvaient, enfin, leur guérison. C'est le cas d'Aspasie, femme de Périclès (Ve siècle avant J.-C.), qui souffrait d'une grave maladie. Après avoir invoqué, sans résultat, Isis à Mèmphis, Hygie à Patras, elle fut guérie dans le temple de Podalyre à Lycère. Elle annonça ce résultat à son mari dans une lettre remarquable dont voici un passage :

Je tâchai par mes prières de me rendre digne de la réponse du dieu. A l'approche de la nuit, je me couchai sur la peau d'une chèvre, près de la colonne qui portait la statue du dieu, et je fus plongée dans un doux sommeil. Bientôt autour de moi se répandit une clarté suave. Crois-moi. Périclès oui, crois-moi, dams ce calme de l'âme, le divin Esculape, enveloppé d'un brillant nuage, m'apparut et me promit la santé. Mon sommeil fut profond jusqu'au point du jour. A mon réveil, je me trouvais sur le même côté où je m'étais mise la veille. Je vis Cyprine... qui vint elle-même et me guérit. 0 vous ! Podalyre, Cyprine, Esculape, recevez à jamais, l'encens de La main d'Aspasie et de Périclès.

L'usage d'aller dormir dans les temples pour recouvrer la santé se continua dans les églises jusqu'au commencement du XVIe siècle. Les martyrs Corne et Damien, qui étaient médecins, guérirent probablement plus et mieux après leur mort que pendant leur vie. Ils envoyaient des songes à ceux qui venaient dormir dans l'église qui leur était consacrée ; et, ici, comme ailleurs, des guérisons miraculeuses étaient obtenues lorsque la Foi des malades était suffisante.

On comprend facilement que si les malades guérissaient en invoquant les Dieux qui, sans existence propre, symbolisaient seulement les forces de la Nature, il ne saurait en être autrement avec les Saints.

Chez les uns et chez les autres, on ne peut, donc, raisonnablement admettre qu'une seule et unique Cause : l'Imagination des malades dont la Croyance et la Foi exaltaient les Forcée supérieures de l'Ame ; ce qui démontre que le principe DE LA GUÉRISON EST EN NOUS ET NON PAS HORS DE NOUS.

jésus et les apotres. — Jésus modifie les procédés. Guérisseur, le plus puissant d'entre tous, il opère par l'imposition des mains et certains attouchements sur ceux qui désirent ardemment la guérison et qui ont Foi en lui ; et cela, rien que par simple effort de sa Volonté. « Je le veux, soyez guéri. Et à l'instant sa lèpre fut guérie. » (Mathieu, ch. 8, v. 3). En allant à Naïm, on portait un mort en terre. S'étant approché, il toucha le cercueil et dit : « Jeune homme, levez-vous... En même temps; le mort se leva et commença à parler. » (Luc, ch. 7, v. 11 à 15).

Si Jésus guérissait en son propre nom, les Apôtres guérissaient au nom du Maître. Il y avait à Lydde un homme paralysé depuis huit ans. Pierre lui dit : « Jésus vous guérit. Levez-vous, faites vous-même votre lit. Et, aussitôt, il se leva. » (Actes des Apôtres, ch. 9, v. 32 à 34).

Ils agissaient, aussi, par la prière. La résurrection de Tabithe en est un exemple. « Pierre ayant fait sortir tout le monde se mit à genoux et pria ; puis se tournant vers le corps, il dit. : « Tabithe, levez-vous. » Elle ouvrit les yeux, et, ayant regardé Pierre, elle se mit sur son séant. » (Actes des Apôtres, ch. 9, v. 39 39 à 41.)

Fig. 30. —  Saint Paul guérissant un malade.

(Fragment d'un tableau de Lesueur)

Sur le chemin de Damas, Saül, qui était le plus terrible ennemi de Jésus, eut une vision et fut frappé de cécité. Ananie alla le trouver, lui imposa les mains et lui dit : « Saül, mon frère..., Jésus qui vous est apparu, m'a envoyé afin que vous recouvriez la vue et que vous soyez rempli du Saint Esprit. Aussitôt, il tomba de ses yeux comme des écailles et il recouvra la vue. » (Actes des Apôtres, ch. 9, v. 17 et 18). Saül se convertit ; et prenant le nom de Paul, il guérit un grand nombre de malades au nom de Jésus, en employant les procédés du Maître.

La base principale du traitement reposait sur la Foi du malade et aussi, sur l'action magnétique du guérisseur.

Ici, deux causes concordantes exaltent les forces curatives de l'Ame : la Croyance et la Foi d'une part ; l'action directe du guérisseur de l'autre, ce qui ne démontre pas moins que le principe DE LA GUÉRISON EST EN NOUS.

Les guérisons dites miraculeuses se sont perpétuées dans les pèlerinages, avec cette différence du moins que les prêtres ne magnétisant pas les malades, ceux-ci guérissent absolument seuls.

mécanisme des guérisons psychiques. — Comprendre le mécanisme, ou tout au moins, la cause déterminante des guérisons quelles qu'elles soient, est chose bien difficile, car chaque guérisseur, médecin ou non, comme chaque entrepreneur de miracles a sa théorie ou, tout au moins, sa manière à lui de les expliquer. On peut, donc, admettre qu'il y a autant de théories différentes et, parfois même, contradictoires entre elles que de praticiens.

Pour le magnétiseur, la guérison est due au fluide magnétique, à la force vitale ou a, un mouvement vibratoire qui se communique par ondulations successives de sa personne à celle du malade. Pour les spirites, c'est l'action fluidique de l'âme des morts, qui agit sur le malade par l'intermédiaire du médium. Le guérisseur illettré des campagnes opère par la vertu supposée d'une prière, d'une formule, d'un secret, qui lui a été communiqué. Les médecins, en général, sont fort embarrassés, car le plus grand nombre d'entre eux, ne comptant plus les malades qu'ils ont tués ou rendus incurables par leurs drogues délétères, ne comprennent rien au principe de la guérison lorsque celle-ci se produit sous leurs yeux. Néanmoins, les plus avisés reconnaissent que c'est la Nature qui guérit, lorsque la médication n'entrave pas sa marche. Certains d'entre eux, les hypnotiseurs, se basant sur la guérison, parfois extrêmement rapide, de certains cas nerveux ou d'habitudes vicieuses, affirment que l'imagination du malade, mise en activité par la suggestion, est la seule et unique cause de la guérison. D'autres, enfin, admettent que certains malades se guérissent directement eux-mêmes par simple autosuggestion, sous l'empire d'une cause quelconque qui a vivement mis en jeu leur imagination. Ces deux dernières catégories de praticiens me paraissent être plus près de la vérité qu'ils ne le pensent eux-mêmes, car ce que l'on appelle l'Imagination est une force réelle, assez puissante pour déterminer, fort souvent, la maladie et même la mort, et qui logiquement, doit pouvoir donner, aussi, la santé et la vie. On sait, d'ailleurs, que la confiance que le malade met en la personne du médecin contribue largement à l'efficacité du remède. On sait également, que certains paralytiques, étendus depuis de longues années, sautent du lit et s'enfuient à toutes jambes si le feu se déclare soudainement dans leur chambre. Le matin, en se levant, des amputés d'une jambe, vivement préoccupés de certaines affaires qui les empêchent de penser à leur infirmité, marchent comme s'ils avaient leurs deux jambes.

A Lourdes et dans les pèlerinages religieux, Dieu viole les lois immuables qu'il avait établies pour faire ce que l'Eglise appelle des miracles ; et, partout ailleurs, les médecins ne guérissent qu'en observant les mêmes lois.

Ce qui est, certain c'est qu'il y a, partout, une part de vérité, mais que la vérité complète échappe à tous. Tous les guérisseurs et les entrepreneurs de miracles savent qu'ils guérissent, mais aucun d'eux ne comprend la nature de la force qu'il met en activité pour cela. Je le répète, cette force est en nous et non pas hors de nous. C'est la force de l'âme qui s'exprime par le pouvoir, presque illimité, de la pensée.

la pensée. — II y a en nous une force d'une énergie formidable qui, lorsqu'elle est brusquement déclenchée, peut nous tuer ou nous guérir presque instantanément. Lorsque la guérison se produit, ainsi, dans un lieu consacré, au milieu de cérémonies imposantes, l'Eglise dit, à tort, que c'est un miracle. En dehors de ce cas fort rare, elle produit, presque toujours, en nous le bonheur ou le malheur, la santé ou la maladie. Celte force n'est autre que la force psychique, car elle vient de notre être réel, l'âme. Elle s'exprime par la pensée et revêt des formes différentes, en apparence, comme la Foi et l'Imagination.

« La Pensée est un acte qui commence ». Qu'une Pensée bien déterminée revienne, souvent, avec un violent désir, elle finit par envahir le champ de la conscience et l'acte qui en est la conséquence s'accomplit facilement. C'est un fait de saturation. Lorsque celle-ci est suffisante, la cristallisation en acte se produit. Les cristaux artificiels du laboratoire de nos savants et la cristallisation du sel dans les marais salants lorsque l'évaporation de l'eau est suffisante, en sont des exemples frappants. Il en est de même, dans le domaine de la Pensée. Prenons pour exemple l'idée de vengeance bien arrêtée chez un individu peu évolué. Si l'idée est entretenue par des pensées de meurtre qui se renouvellent souvent, elle s'accentue, grandie et prend corps au point d'obséder le penseur. A un moment donné, lorsque la saturation de son être psychique est suffisante, la pensée se cristallise en acte, la vengeance éclate et le meurtre se produit. Devant, le tribunal qui représente la justice humaine, on entend le meurtrier dire sincèrement ce qui suit : « Je ne sais pas comment j'ai pu faire cela, je n'y pensais même pas. » La préméditation étant écartée, l'accusé bénéficie des circonstances atténuantes qu'il ne mérite réellement pas, car celle-ci était  fort bien établie dans son intellect par sa pensée.

La Pensée donne à l'homme, comme à la femme, sa beauté ou sa laideur, son charme ou son aspect déplaisant, car elle nous élève ou nous abaisse, toujours, à son niveau. C'est elle qui règle notre maintien, qui assure notre démarche, façonne notre expression, burine nos traits. Elle agit, parfois, rapidement, comme dans un accès de colère qui nous transfigure et nous fait prendre un aspect terrible. Le plus souvent, elle agit lentement, comme la goutte d'eau qui, tombant toujours à la même place, creuse sûrement son trou dans le roc le plus dur. Ainsi, les Pensées de force et de santé produisent en nous la force et la santé, tandis que les pensées de faiblesse et de maladie nous dépriment, et nous conduisent fatalement à la maladie et à la mort.

Les faits de guérison et de maladie dus à l'action créatrice de la Pensée sont extrêmement nombreux. Voici un double cas inédit des plus intéressants :

L'année dernière, une dame de province, vint solliciter mon avis sur un cas spécial. Elle me dit que depuis qu'elle connaissait mon Magnétisme personnel, elle le pratiquait constamment et en retirait de grands avantages, mais elle ajouta que, longtemps avant de le connaître, elle avait reconnu le pouvoir créateur de la Pensée, surtout en ce qui concerne la santé et la maladie.

Il y a cinq ans, me dit-elle, à la suite de chagrins très violents et de déceptions que je croyais: insurmontables, je pris la résolution de mourir, car la vie m'était insupportable. Mais comment mourir ? Je ne voulais pas me suicider... Ayant vu mourir de pleurésie trois de mes parents ou amis, je désirai mourir de cette maladie. Cette idée me hantait depuis trois mois, quand un beau jour, sans cause extérieure appréciable, j'éprouvai un violent point de côté, avec de la fièvre et beaucoup d'oppression. Je me mis au lit, et, malgré moi, on alla chercher le médecin qui déclara que c'était une pleurésie qui s'annonçait comme devant être très grave. La maladie suivit son cours ; je m'affaiblis vite ; et, chose digne de remarque, au bout d'une dizaine de jours, très calme et très heureuse, j'éprouvai certains phénomènes qui m'indiquaient que la mort était proche. Je réfléchis et pensai à mon enfant qui avait, encore besoin de moi, ainsi qu'à des parents et amis qui m'aimaient. Bientôt, m'apitoyant sur le sort de l'enfant que j'abandonnais, je regrettai la résolution que j'avais prise sans réfléchir et je fis des efforts désespérés pour me rattacher à la vie. Après quelques jours, j'étais mieux et le médecin déclara que j'étais hors de danger. Avec la Pensée constante de revenir à la santé, je me rétablis peu à peu et il ne me reste plus que quelques adhérences qui me font encore souffrir quelque peu à certains moments.

Je suis bien persuadée que c'est ma Pensée, constamment orientée vers le but que je voulais atteindre, qui a causé la maladie et déterminé la guérison.

la Foi. — « La Foi, dit Victor Morgan, dans la Voie du Chevalier, est une émotion d'une qualité supérieure qui produit, par elle-même, des résultats positifs, des guérisons vraiment merveilleuses, comme à Lourdes. C'est une émotion qui accroît, réveille, exalte véritablement toutes nos énergies, toutes nos forces physiques et mentales. Des expériences peu connues, sincères, minutieuses, ont prouvé que la foi produit dans notre sang des composés chimiques bienfaisants, reconstituants, qui, injectés dans le sang d'un animal exaltent ses forces. Des émotions négatives, comme l'extrême crainte, l'angoisse, la colère, produisent, au contraire, de véritables poisons. »

« La Foi soulève les montagnes », car elle constitue le levier auquel rien ne résiste. Jésus la recommandait à ses disciples. Il affirme, même, que c'est la foi des malades qui les guérit. Voici un exemple entre plusieurs :

Une femme souffrant, depuis douze ans, faisait dans la foule de grands efforts pour arriver jusqu'à lui, en disant : « Si je puis, seulement, toucher son vêtement, je serai guérie. » Elle y parvint et tut guérie à l'instant même. Jésus s'en aperçut et dit à cette femme : « Ma fille, votre foi vous a sauvée, allez en paix et soyez guérie. » (Marc, ch. 5, v. 25 à 34). Et pour affirmer encore la puissance de la foi, après sa résurrection, il apparut aux apôtres et leur dit : « Allez par tout le monde ; prêchez l'Evangile à toute créature... Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les démons en mon nom..., ils imposeront les mains sur les malades et, les malades seront guéris. » (Marc., ch. 10, v. 14 à 18).

Quelques maîtres de l'art médical qui ont vu les guérisons extraordinaires qui se font à Lourdes, ont reconnu la puissance thérapeutique de la Foi. « La foi qui guérit, dit Charcot, me paraît être l'idéal à atteindre, puisqu'elle opère, souvent, quand tous les autres remèdes ont échoué... ». Puis il ajoute : « La foi qui guérit et son aboutissant : le miracle, n'échappent pas à l'ordre naturel des choses. Le domaine de la foi qui guérit est limité aux maladies dont la guérison n'exige d'autre intervention que cette puissance de l'esprit sur le corps. »

Mais, qui est-ce qui a fixé les limites de l'action de l'esprit sur le corps ? — Ces limites n'existent pas ; d'ailleurs, s'il y en a, elles sont très vagues et l'on peut, toujours, les reculer.

Aux Etats-Unis, il y a plusieurs sectes protestantes, dont la Christian Science de Boston est le type, qui guérissent par la foi. Ces sectes, qui comptent ensemble plusieurs millions d'adhérents, expliquent les guérisons par des théories différentes et, parfois même, contradictoires, mais elles sont d'accord sur les points suivants :

Dieu, omnipotent, omniscient, omniprésent, a créé le monde par une manifestation de sa Pensée et de sa Volonté. Non seulement nous avons été créés par Dieu, mais nous sommes Lui-même. Sans être la source dont il émane, nous ne faisons qu'Un avec Lui, car il est en nous. Dieu seul existe. Toute la Création est temporaire, et, conséquemment, illusoire. La matière n'existe pas.

Max Muller, professeur d'orientalisme à l'Université d'Oxford, a résumé, ainsi, cette idée : Dieu est vérité. Le Monde est erreur. L'Ame est Dieu et rien autre. Malgré les obstacles apparents qui nous séparent de Dieu, il suffit de lui adresser un appel convenable pour que la maladie qui n'est qu'un déséquilibre, une désharmonie, un état instable, disparaisse comme l'ombre d'une chambre dans laquelle on fait entrer la lumière en ouvrant les volets.

Pour obtenir ce résultat, les malades sont réunis dans des cérémonies et étroitement liés ensemble par la prière et par une idée commune : la guérison, qui agit en eux à la façon d'une suggestion extraordinairement puissante. L'officiant, maître de lui autant que son évolution le permet, s'identifie avec Dieu pour en être une source humaine ; il harmonise les fluides des assistants sur lui-même, fait, dans son intellect une image de la guérison, puis, par un effort de sa volonté, il projette cette image, avec un flot d'énergie vivante, sur tous les malades.

Avec la Foi et la Prière, qui sont des forces puissantes, il y a là une action magnétique qui a sa très grande importance. Aussi, les améliorations sont, toujours, très nombreuses, et la guérison s'obtient facilement. On y observe, même, assez souvent, comme à Lourdes, des guérisons presque instantanées de maladies considérées comme incurables.

J'admets tout cela avec les réserves suivantes :

Dieu existe, cela est évident. Mais s'il est en nous, il n'est pas indispensable d'aller le chercher ailleurs. Nous n'avons qu'à penser pour mettre nos Facultés supérieures en activité, et nous obtiendrons un résultat proportionnel à l'étendue de notre Foi et à la solidité de notre Concentration. Si notre Pensée est très active, nous obtiendrons une guérison miraculeuse. Si elle est insuffisante, nous aurons, seulement, une amélioration, mais, par la Persévérance et la Foi en notre Pouvoir, l'amélioration progressera pour arriver, au bout d'un temps quelconque, à la guérison complète, qui sera, peut-être, plus solide et plus durable qu'une guérison trop rapide.

Tout se résume, donc, ici, dans un effort de la pensée TENDUE VERS L'IDÉE DE LA GUÉRISON, Ce qui est à la portée de tous. J'indiquerai plus loin le manuel opératoire, en l'accompagnant d'une preuve évidente de son efficacité.

la prière. — Tous les croyants ont conscience que la Prière leur est d'un secours, considérable et j'ai la certitude que s'ils ne priaient que pour obtenir des avantages qui ne nuisent à personne, les résultats seraient beaucoup plus importants. La Prière est le moteur des Facultés supérieures de l'Ame. C'est le levier qui agit dans les pèlerinages et partout, où la Foi règne en souveraine. Dans tous les cas, c'est une Force réelle, qui agit en nous et hors de nous.

J'ai observé directement un cas bien évident de son action. — En 1891, un de mes fils âgé de vingt-neuf mois, atteint d'une fièvre typhoïde de la plus extrême gravité, était épuisé malgré mes soins. Pour me donner, ainsi qu'à ma femme, quelques heures de repos, une dame de nos amies que j'avais guérie vint, jusqu'à la guérison, passer la nuit auprès de l'enfant. Elle ne venait, pas toujours à la même heure ; et, très croyante, avant d'entrer, elle allait prier à l'église voisine pendant quinze à vingt minutes pour la guérison de l'enfant.

Une amélioration très appréciable correspondait, toujours, avec son entrée dans l'église, de telle façon que nous étions, ainsi, prévenus de son arrivée.

Au bout de quelques jours, le petit malade mourait en mon absence. A mon arrivée, je l'ai ressuscité sans prier, rien que par mon énergie.

J'ai rendu compte de ce résultat dans le Journal du Magnétisme et, ensuite, dans mes Théories et procédés du Magnétisme.

La Prière, fervente et prolongée, peut produire sur nous-mêmes de véritables miracles. Saint Augustin, pour ne citer qu'un seul cas, parle d'un homme affecté d'une tumeur, qui ne pouvait disparaître que par une opération. Un soir, cette opération est décidée pour le lendemain. A cette époque, les anesthésiques étaient inconnus et le malade devait beaucoup souffrir. Pour éviter la souffrance, il pria toute la nuit avec une si grande ferveur « que Dieu exauça sa prière ». Lorsque le chirurgien arriva, la tumeur avait disparu sans laisser de traces.

Je l'ai déjà dit, ce n'est pas Dieu ou un saint quelconque, qui n'a peut-être jamais existé, qui donne ces résultats prodigieux, mais la Prière. Celle-ci MET EN ACTIVITÉ LES forces SUPERIEURES de l'ame qui opère seule. Si l'on priait un chardon ou un cailloux, avec la même ferveur et la même Confiance, le résultat serait le même.

L'Imagination est faculté de l'âme qui nous permet de représenter les objets par la Pensée.

C'est la faculté d'imaginer, de concevoir, c'est-à-dire de créer des images, des impressions et, même, des sensations qui n'existent pas, mais qui finissent par devenir réelles. « Ses effets sont merveilleux et étranges, dit P. Charron ; elle fait devenir fol et insensé..., fait deviner les choses secrètes et à venir, cause les enthousiasmes, les prédictions, les merveilleuses inventions et ravit en extase... Bref, c'est d'elle que vient la plupart des choses que le vulgaire appelle miracles, visions enchantements. » (De la Sagesse, I. 1, ch. 17).

C'est l'Imagination qui transportait les sorciers au sabbat et faisait tous les frais des cérémonies fantastiques auxquelles ils croyaient assister. C'est, elle seule, qui agissait chez les convulsionnaires de Saint Médard, chez les prophètes des Cévennes, dans la possession des religieuses de Loudun et d'ailleurs, et qui donnait aux fausses reliques le pouvoir de guérir aussi bien que les vraies. C'est l’Imagination de la mère qui produit les envies ou taches que l'enfant apporte en naissant. C'est l’Imagination, mise en activité par la suggestion, oui fait qu'un vésicatoire vrai ne fait aucun effet sur un sujet hypnotisé, et qu'une feuille, de papier à cigarette exerce une action vésicante réelle. C'est elle qui donne lieu aux guérisons obtenues par suggestion et à tous les phénomènes extraordinaires de l'hypnotisme. C'est encore elle qui produit les stigmates de la Passion, comme le dermographisme l'a récemment démontré. C'est elle, une fois encore, qui crée de toutes pièces les maladies imaginaires, qui ne peuvent être guéries que lorsque le malade s'imagine que l'on a fait, tout ce qu'il faut pour cela. Enfin, l'envoûtement, terrible affection tant contestée, qui conduit si souvent à la mort, est réel ; mais plus de neuf cent quatre-vingt-dix-neuf fois sur mille, c'est le malade qui s'envoûte lui-même en concentrant sa pensée sur des sensations imaginaires qui finissent par devenir réelles.

Si la Foi et la Prière sont, généralement, bienfaisantes, l’Imagination est, presque toujours, malfaisante; et, dans certains cas, elle fait un mal irréparable. Elle conduit, même, la victime à une mort qui a toujours lieu à l'instant même où elle fut prévue. Les cas de ce genre sont relativement nombreux. Questionnez les paysans qui se connaissent à plusieurs lieues à la ronde et chez qui les nouvelles se transportent facilement, vous apprendrez que, presque partout, à leur connaissance, des faits de mort annoncées d'avance se sont réalisées. Les hypnotiseurs de l'Ecole de Nancy admettent cela et l'expliquent par l’autosuggestion, ce qui me paraît très près de la vérité.

Les médecins ont réuni quelques observations bien établies. En voici une que j'ai lue dans un ouvrage dont je ne me rappelle ni le titre ni le nom de l'auteur.

Toujours en quête d'expériences, les médecins avaient obtenu du roi (en Angleterre, je crois) la remise d'un condamné à mort, pour étudier sur lui le pouvoir de l'imagination. Au jour fixé pour l'expérience, le condamné fut remis à un professeur qui, devant un grand nombre de médecins, fit la démonstration. Introduit, dans une salle d'opérations, le professeur dit au sujet : « Vous êtes condamné à mort, et le jour de l'exécution est arrivé. Nous pourrions vous faire endurer de terribles supplices ; mais, très paternellement, nous allons vous soumettre à une mort très douce. On va vous ouvrir les veines des bras et des jambes, et vous perdrez tout votre sang, presque sans souffrir.

Le condamné est alors, fixé sur la table d'opérations et le professeur prépare sa lancette. On bande les yeux du condamné et un élève fait aux quatre membres une simple piqûre de l'épidémie. Pour lui donner l'illusion que le sang coule abondamment, on verse sur chaque piqûre un petit jet d'eau chaude qui coule sous lui. Le condamné s'affaiblit, les médecins tâtent le pouls qui diminue, auscultent, et percutent pour constater l'état du cœur et des poumons, et s'affirment, entre eux, que l’exécution se poursuit très normalement. Le sujet s'affaiblit de plus en plus ; sa face pâlit, des convulsions surviennent et la mort arrive rapidement, sans qu'il ait perdu plus de quatre à cinq gouttelettes de sang.

En tête d'un ouvrage ayant pour titre : Contribution à l'étude de certaines facultés cérébrales méconnues (Paris et Lausanne, 1911), le docteur )   de Sermyn, publie trois cas de mort observés dans sa pratique, et qui se réalisèrent au jour et à l'instant fixé d'avance par les mourants. Voici le premier de ces cas, que je reproduis presque textuellement :

Jean Vitalis était un homme robuste, sanguin, marié, sans enfants, jouissant d'une parfaite santé. Il avait trente-neuf ans, lorsqu'il fut subitement pris d'une fièvre violente et de douleurs articulaires. J'étais son médecin et, lorsque, je le vis, les symptômes qu'il présentait étaient ceux du rhumatisme articulaire aigu...

...Je fus surpris, le matin du seizième jour, de le trouver tout habillé, assis sur son lit, souriant, ayant les mains et les pieds entièrement dégagés, et ne présentant pas la moindre fièvre. Je l'avais, pourtant, laissé la veille dans un triste état...

Très calme, il attribuait sa guérison subite à une vision. « Mon père est venu me visiter cette nuit, me dit-il... Il m'a, d'abord, bien regardé de loin, puis il s'est approché, m'a touché un peu partout pour enlever ma fièvre et mes douleurs ; ensuite, il m'a annoncé que j'allais mourir ce soir à neuf heures précises. Au moment de son départ, il a ajouté qu'il espérait, que j'allais me préparer à cette mort comme un bon catholique. J'ai fait appeler mon confesseur qui arrivera bientôt... Je vous remercie beaucoup pour les bons soins que vous m'avez donnés, et ma mort ne sera pas causée par un manque quelconque de votre part. Mon père la désire ; il a, sans doute, besoin de moi, et reviendra me prendre ce soir à neuf heures. »

Tout cela était dit d'une façon très calme, avec un visage souriant, et une réelle expression de contentement et de bonheur rayonnait sur ses traits.

— Vous avez eu un rêve, une hallucination, lui dis-je, et je m'étonne que vous y ajoutiez foi.

— Non, non, me dit-il, j'étais parfaitement éveillé, ce, n'était pas un rêve. Mon père est vraiment venu, je l'ai bien vu, bien entendu ; il avait l’air bien vivant.

— Mais cette prédiction de votre mort, à heure fixe, vous n'y croyez pas puisque vous voilà guéri.

— Mon père ne peut pas m'avoir trompé. J'ai la certitude que je vais mourir à l'heure qu'il m'a indiquée.

Son pouls était plein, calme, régulier ; sa température normale. Une consultation était nécessaire, et le docteur R... fut appelé. Celui-ci fit devant le malade toutes sortes de plaisanteries, au sujet de son hallucination et de sa mort prochaine ; mais, à part, devant la famille réunie, il dit que le pronostic était grave...

Je revins vers midi voir le malade qui m'intéressait beaucoup. Je le trouvai debout, se promenant de long en large, dans sa chambre, et, cela, d'un pas ferme, sans le moindre signe de faiblesse. ou de douleur. — Ah ! me dit-il, je vous attendais. Maintenant que je me suis confessé et que j'ai communié, puis-je manger quelque chose ? J'ai une faim atroce, mais je ne voudrais rien prendre sans votre permission.

Comme il n'avait pas la moindre fièvre et qu'il avait toutes les apparences d'un homme en parfaite santé, je lui permis de manger un bifteck aux pommes.

Je revins vers huit heures pour voir ce qu'il allait faire lorsque les neuf heures seraient venues. Il était toujours très gai, et prenait part à la conversation avec entrain. Tous les membres de la famille se trouvaient réunis dans sa chambre. On causait et on riait. Son confesseur, qui était là, me dit qu'il avait dû céder aux instances réitérées du malade et qu'il venait de lui administrer l'extrême-onction...

Il y avait une pendule dans la chambre et Jean, que je ne perdais pas de vue, y jetait de temps en temps des regards anxieux. Lorsqu'elle vint à marquer neuf heures moins une minute, et pendant que l'on continuait à rire et à causer, il se leva du sofa sur lequel il était assis et dit : « l'heure est venue ! » II embrassa sa femme, ses frères, ses sœurs, puis il sauta sur son lit avec beaucoup d'agilité. Il s'y assit, arrangea les coussins, puis comme un acteur qui salue le public, il courba plusieurs fois la tête, en disant : adieu ! adieu ! s'étendit sans se hâter et ne bougea plus.

Je m'approchai lentement de lui, persuadé qu'il simulait. A ma grande surprise, il était mort ; mort sans angoisse, sans un râle, sans un soupir, d'une mort que je n'ai jamais vue. On avait, d'abord, espéré que ce n'était qu'une syncope prolongée ; l'enterrement a été longuement différé, mais il fallut se rendre a l'évidence devant la rigidité cadavérique et les signes de décomposition qui s'en suivirent.

Pour ne pas affaiblir l'importance de ces relations, je ne ferai aucun commentaire, me contentant, seulement, de dire au lecteur : Au lieu d'être tournée vers la maladie et la mort, si l'Imagination était dirigée avec une énergie suffisante vers la Vie et la Santé, pensez-vous que l'on n'obtiendrait pas TOUT, ABSOLUMENT TOUT ce que L'ON VOUDRAIT ?

Suggestion et Autosuggestion. — Appliquée à la thérapeutique, la Suggestion est l'art de faire entrer dans l'esprit du malade l'idée de la guérison, idée qui ne manque jamais de se réaliser lorsqu'elle y est réellement entrée. Là, lorsqu'elle règne en souveraine, elle agit comme un levier sur un solide point d'appui et met en activité les forces supérieures de l'âme qui produisent la guérison. Si toutes les forces se déclenchent brusquement, une maladie incurable pour la médecine classique peut être guérie instantanément. Si elles agissent avec peu d'énergie, l'amélioration sera progressive et la guérison, pour être complète, demandera un temps plus ou moins long.

Peu de suggestionneurs savent se servir de la Suggestion, c'est pourquoi elle est presque abandonnée aujourd'hui.

On peut se suggestionner soi-même. Dans ce cas, la suggestion constitue l’Autosuggestion, qui est beaucoup plus puissante que la suggestion étrangère. J'indiquerai plus loin quelques moyens de s'autosuggestionner et, pour plus de détails, je renvoie au chapitre traitant de la Suggestion et Autosuggestion.

Pour terminer ce long paragraphe, je dis que l’Autosuggestion me paraît être la Force la plus terrible que l'homme ait à sa disposition. C'est, elle qui accompagne partout la Foi et la Prière pour faire les miracles, et qui marche avec l’imagination pour produire tous les méfaits de celle-ci, depuis la plus insignifiante maladie imaginaire jusqu'à la mort survenant à l'instant où elle a été fixée par la victime. Dans tous les cas, c'est une force à discipliner pour qu'elle ne serve qu'à nous assurer le Bien-être, la Santé et, la Vie.

théorie psychique. — Dans un très remarquable ouvrage intitulé Les Secrets de la Magie mentale, Atkinson affirme que toutes les guérisons obtenues dans les traitements psychique, mental, de la Pensée nouvelle, des pèlerinages et autres analogues, ne sont dues qu'à la Foi des malades qui met en activité un seul et unique principe, une seule et unique cause : l’energie mentale. « C'est, dit-il, l'Action de l'Esprit Positif Central sur l'Esprit négatif du corps », c'est-à-dire l'Action du Corps mental (+) sur l'Esprit du corps physique (—), où se manifeste la maladie. Autrement dit, c'est purement et simplement l'action de la Pensée du malade sur lui-même ; et les croyances religieuses ou philosophiques, les cérémonies, les dogmes, les rites, les Prières et les divers procédés ne servent qu'à lui donner une vigoureuse impulsion qui agit comme une puissante Suggestion sur celui qui possède la Foi à un degré suffisant.

Cette force, presque illimitée, est plus que la Force mentale ; c'est la force psychique. C'est ce que je vais tâcher de faire comprendre.

— L'Energie mentale se confond, jusqu'à un certain point, avec l'Energie ou Force psychique; mais celle-ci est de beaucoup la plus puissante. Pour bien comprendre cette vérité, il est nécessaire de se rappeler la constitution de l'Etre humain. Comme je l'ai dit dans la première partie, du présent travail, l'Etre humain est formé d'un principe supérieur, l'Ame immortelle, et de plusieurs corps temporaires. Ceux-ci lui servent d'instruments de travail sur les trois plans de la nature où elle passe successivement pendant le cours d'une incarnation s'étendant d'une naissance à l'autre. Ce sont, dans l'ordre de leur formation, les corps mental, astral et physique. Ces corps naissent, se développent, s'usent, meurent et disparaissent l'un après l'autre, lorsque l'énergie vitale qui les anime est épuisée.

Pour rester d'accord avec l'étymologie du mot, la force psychique, c'est la Forme même de l'Ame (gr. psukke, lat. anima) qui se manifeste dans un corps permanent : le corps causal, son instrument sur les sous-plans supérieurs du plan mental, après la mort du corps mental. Donc, venant d'une source supérieure plus puissante, elle est moins limitée dans son action.

Cela étant dit, je vais faire comprendre l'Energie presque incommensurable de l'âme, ou Force psychique, par des arguments précis, d'une incontestable valeur.

L'Ame construit ses corps. — Avec la matière des plans sur lesquels elle se manifeste, l'Ame édifie ses corps temporaires pour son usage, on pourrait même dire sur mesure, afin que ses qualités, ses défauts et ses passions puissent, pleinement se manifester pour les besoins de son Evolution.

Si l'Ame a le pouvoir de construire ses corps, il est de toute évidence qu'elle exerce sur eux un pouvoir absolu et que si, pour leur accorder une satisfaction momentanée, elle laisse ceux-ci devenir malades par suite de gourmandise, de dérèglements et d'excès de toute sorte, elle peut, sans aucun doute, les guérir par les efforts de son Jugement, de sa Pensée et de sa Volonté qui constituent ses Pouvoirs supérieurs. Personne ne me contredira sur ce point, car tout le monde sait fort bien que, dans presque tous les cas, la cause de la maladie vient de nous, et que nous pouvons, très souvent du moins, la guérir nous-mêmes en faisant certains efforts pour nous soumettre à cerlaines règles. Je dis plus : si nous pouvions nous souvenir de nos existences précédentes, nous aurions la certitude absolue qu'il n'y a pas une seule maladie qui ne vienne de notre faute ; et, aussi, qu'il n'y en a pas une que nous ne puissions guérir.

En partant, de ce point, on comprend qu'en faisant des efforts plus grands et plus prolongés, on puisse guérir des maladies extrêmement graves ayant résisté à tous les efforts précédents.

Comment l'Ame agit sur le corps physique. — Nous savons maintenant que l'Ame construit ses corps, les entretient et veille dans la mesure du possible à leur conservation. Lorsqu'elle les abandonne, c'est la mort. Chacun d'eux est gouverné par une Ame secondaire qui périt peu de temps après le corps qu'elle gouvernait. Les Grecs nommaient celle du corps physique l’Ame sensitive, par rapport à l'Ame immortelle qu'ils appelaient l’Ame intelligente.

Basile Valentin, puis, après lui, Paracelse et Van Helmont, appelaient l'Ame sensitive l’Archée (du gr. arkhein, commander) ; c'est l'architecte (du gr. arkhos, chef), qui a sous ses ordres des archées subalternes émanant d'elle, comme les rayons lumineux émanent d'une, source de lumière. Celles-ci commandent aux os, aux nerfs, aux vaisseaux, aux muscles, aux organes et aux cellules qui les composent. C'est pour cela, dit Atkinson, que nous disons ma tête, mon cœur, mon estomac, mes reins, mes yeux, etc...

Cette théorie, très rationnelle, est admise par la science officielle. Chaque organe, chaque cellule même à son existence propre et vit après la mort du corps. La vie physique se caractérise aujourd'hui par la cellule détachée du protoplasma, matière primordiale vivante et, ainsi, on peut dire que l'on vit et que l'on meurt par la cellule.

C'est en se basant sur ce principe que les chirurgiens greffent des parties d'un corps mort pour reconstituer des parties organiques qui ont été détruites.

Ces Archées ou Ames secondaires, subordonnées les unes aux autres sont comparables aux armées d'une puissante nation, commandées par un généralissime ayant sous ses ordres des commandants d'armées, de corps d'armées, de divisions, de brigades, de régiments, de bataillons, de compagnies, de sections, d'escouades et de soldats, tous subordonnés les uns aux autres. Les soldats qui forment les armées sont, ici, les cellules.

Lorsqu'un chef militaire se révolte contre l'autorité supérieure, la force de l'armée est diminuée, car c'est, le début de l'anarchie. Dans le corps humain, c'est la maladie, qui prend des noms différents, selon les organes qui sont affectés.

Chaque organe est un centre de puissance physique très limitée par rapport à celle de l'Ame supérieure, mais ils sont intimement liés l'un à l'autre par le Jugement, la Pensée et la Volonté qui représentent la machinerie où l'Energie psychique se transforme en Energie physique.

pour se guérir soi-même. — Puisque l'Ame, qui constitue notre Etre réel, exerce une action aussi considérable sur le corps, il suffit, pour se guérir Soi-même, de le Vouloir avec Persévérance et de faire agir la Force créatrice de la Pensée d'une façon convenable.

Voilà la théorie, simple et compréhensible, pour tous les malades. Voyons, maintenant, pour la pratique qui est, aussi, à la portée de chacun d'eux, quelle que soit sa croyance philosophique ou religieuse.

— Le croyant qui prie peut et doit même continuer à prier ; et s'il veut exalter le Pouvoir de sa Foi pour obtenir des résultats plus rapides, qu'il prie, s'il le peut, avec la ferveur du malade de saint Augustin, ou qu'il ait recours aux cérémonies suggestives des pèlerinages ; que le spirite continue à évoquer ses bons esprits pour recevoir leurs fluides ; que celui qui admet le pouvoir de la Suggestion se fasse suggestionner pour fixer plus profondément dans son intellect l'idée de la guérison ; que celui qui met sa confiance dans une formule, même si elle vient d'un grimoire, l'emploie résolument ; que celui qui connaît la valeur curative du Magnétisme appelle à son aide un magnétiseur psychiste ou autre ; et enfin, que celui qui ne croit, à rien fasse quelques efforts pour admettre le Pouvoir de sa propre Pensée et qu'il la dirige vers sa guérison. Tous, sans exception, obtiendront, qu'ils en aient la certitude absolue, un résultat directement proportionnel à l'étendue et à la sincérité de leur Confiance et de leur Foi. C'est, surtout, ici où cette merveilleuse maxime de l'Evangile : « Aide-loi, le Ciel t'aidera » donne les résultats les plus certains et les plus immédiats.

Nous savons que la Bonté, la Bienveillance, le Courage, la Gaîté, l'Espérance, la Confiance en soi, la Foi en son Pouvoir sont des Forces constructives d'une Energie incommensurable. Il suffit, donc, de les mettre en activité avec Patience et Persévérance, en chassant toute idée de haine, de malveillance et de méchanceté, de découragement, de tristesse, de désespoir, de doute et de méfiance, qui constituent les Forces destructives lesplus terribles, dont on se sert, trop souvent contre soi, consciemment ou inconsciemment.

En pensant, toujours, à la Santé et en chassant soigneusement toute idée de maladie, on éloigne toute cause de déséquilibre, et, je le répète, en un temps proportionnel à sa Constance et à sa Foi, on guérit toute maladie que l'on aurait contractée soit par négligence, excès ou surprise, serait-elle passée à l'état chronique depuis vingt ans. J'en donnerai un exemple des plus frappants.

Le facteur le plus important se trouve dans l'orientation de la Pensée vers l'idée de la Guérison. Pour celui qui se désole sans cesse, c'est un état d'âme opposé à prendre par le raisonnement, en se donnant des arguments susceptibles de l'aider. D'abord, tout le monde sait que la désespérance ne sert qu'à nous abattre davantage et à favoriser le développement du mal, sans jamais être utile un seul instant. Il faut donc; et cela n'est pas difficile pour tous ceux qui possèdent un peu de Jugement et qui sont capables de faire quelques efforts, mettre à la place de l'idée de maladie l’idée de la guérison. Au lieu de se voir sans cesse malade, triste et mélancolique, de passer, sans cesse, en revue ses souffrances physiques ou morales, en les analysant et en les exagérant à plaisir, on doit se voir guéri, robuste, bien équilibré dans un avenir plus ou moins rapproché, et escompter, à l'avance, le bénéfice du travail que l'on pourra accomplir à cette époque, la satisfaction que l'on aura et le bonheur qui en résultera pour soi et pour les siens. Ne jamais se plaindre et, toujours, espérer.

Rappelons ici que c'est la Pensée qui nous a faits ce que nous sommes aujourd'hui et qui nous prépare à être ce que nous serons demain. Divers petits moyens peuvent être employés pour orienter notre Pensée. Voici les principaux :

— Nous savons que toute action psychique prend une forme pour se manifester physiquement. Réciproquement, toute action physique tend à produire un état psychique correspondant. Ainsi, dans la colère, manifestation psychique, le front se plisse, le regard devient fixe et menaçant, les mâchoires se serrent convulsivement et les poings se lèvent pour frapper. On se met en colère physiquement, rien qu'en le voulant, en serrant les mâchoires, en plissant le front, en regardant fixement d'un air menaçant et en levant les poings fermés pour frapper. J'ai cité d'autres exemples en traitant de l'autosuggestion.

Sans chercher à s'en débarrasser directement, une idée obsédante disparaît comme par enchantement sous l'action de la respiration profonde pratiquée, seulement, pendant quelques instants.

— Plusieurs fois par jour, surtout, le soir, au lit, avant de vous endormir, et pendant la nuit, dans vos moments d'insomnie, isolez-vous pour ne penser à rien, détendez vos muscles et dans cet état de calme apparent, parlez à vos cellules, à vos organes et à l'ensemble de votre organisme, pour le calmer ou l'exciter selon les besoins, vous serez tout étonné de sentir qu'ils vous obéissent et s'excitent ou se calment selon votre désir. Pour cela, parlez-leur comme si vous parliez à une personne familière qui serait placée devant vous. Désirez, veuillez guérir cette personne ou ces organes et, sous l'action de votre Pensée, il se produit une sorte d'induction qui agit immédiatement sur eux et avec beaucoup plus d'efficacité que ne le ferait sur vous le plus habile magnétiseur.

L'usage de parler aux organes et à la cause de la maladie n'est pas nouveau. Atkinson le recommande, Cahagnet y fait allusion et Jésus l'employait constamment. Pour rendre l'ouïe et la parole à un sourd-muet, mettant de sa salive sur la langue et ses doigts dans les oreilles, il prononça un mot. qui signifie : Ouvrez-vous ! « Aussitôt ses oreilles furent ouvertes, sa langue déliée, et il parlait, distinctement. » (Marc, ch. 7, v. 3i à 37). Un enfant possédé avait des crises violentes, «... Jésus ayant parlé avec menaces à l'esprit impur (cause de la maladie) guérit l'enfant et le rendit à son père » (Luc, oh. 9, v. 38 a 39).

Au temps de la diablerie, les exorcistes procédaient comme Jésus.

Donc, lorsque vous êtes fatigué, mal à votre aise, parlez à votre corps physique avec douceur et persuasion, en le considérant comme un ami qui vous est cher ; affirmez-lui que vous l'estimez beaucoup et que vous appréciez les services qu'il vous rend : « Allons, mon ami, repose-toi; et demain, bien à ton aise, tu feras ta besogne sans fatigue ! » Au besoin, répétez cette autosuggestion deux ou trois fois et vous obtiendrez un résultat directement proportionnel à la sincérité que vous y mettrez.

L'énervement se calme très vite en s'adressant au système nerveux avec un geste de la main : « Allons, mon ami, sois calme ! »

Le cœur et le cerveau écoutent très bien en leur parlant doucement et avec intérêt ; les poumons, l'estomac, le foie, et, surtout, les reins sont parfois plus exigeants. Après leur avoir parlé doucement d'une façon persuasive, s'ils n'obéissent pas, on doit leur parler avec énergie et même avec menace : « Calme-toi, je le veux ! »

Dans les maladies aiguës ou chroniques très graves, il est nécessaire d'agir avec plus d'énergie. Je n'explique pas ce qu'il faut faire, préférant décrire ce que j'ai fait pour me guérir moi-même de l'affection la plus grave et la plus inguérissable dont un être humain puisse être affecté. C'est un modèle de traitement psychique qui servira pour la guérison de toutes les maladies, en y apportant, seulement, quelques modifications insignifiantes que le jugement de chaque malade lui indiquera.

un EXEMPLE DE GUÉRISON PSYCHIQUE. — Sans m'en douter, j'étais affecté d'une urémie brightique par insuffisance, sans albuminurie, ou néphrite latente, depuis 1885. Admirablement, décrite par Dieulafoy, la maladie présente dix-sept à dix-huit caractères différents, qui ne sont presque jamais réunis chez le même malade. Je les présentais tous, et plusieurs avec des complications que le professeur n'a pas décrites. C'est dire qu'en se déclenchant, la maladie devait être d'une violence exceptionnelle. Eclatant brusquement, elle revêt l'une des trois formes suivantes : gastro-intestinale, avec les symptômes du choléra ; cérébrale, avec maux de tête terribles, vertiges, troubles de la vue et de l'ouïe, crises épileptiformes, délire, coma ; respiratoire ou pulmonaire, avec oppression allant, jusqu'à la suffocation, et, souvent, lésions pleurétiques. La température du corps s'abaisse considérablement. Il y a anurie avec émission de sucre et d'albumine en énorme quantité. Quelle que soit sa forme, celte période aiguë est, toujours, mortelle en un temps qui ne dépasse guère dix à douze jours.

Après quelques jours d'un malaise plus grand que de coutume, la maladie débute brusquement, le 21 septembre 1913, par une oppression extraordinairement violente que rien ne peut modifier et par des douleurs terribles dans les deux côtés de la poitrine. Le deuxième jour, les douleurs se localisent à gauche, avec ardeur dans toute la poitrine et toux spasmodique continuelle. Le troisième jour, le médecin constate une pleurésie. C'est la forme pulmonaire qui vient de se déclarer. Au bout de quinze à dix-huit jours, la période aiguë fait place à un état subaigu qui dure six semaines, pendant lesquelles le cas paraît toujours d'une gravité exceptionnelle ; puis une nouvelle crise aiguë, plus violente que la première, se déclare et la pleurésie, en prenant une marche galopante, devient purulente.

Dieulafoy affirme que, dès le début de la période aiguë, tous les moyens que l'on peut employer pour soulager restent sans aucun effet. J'ai vérifié cette affirmation pendant au moins dix-huit mois, car j'ai souvent appliqué des vésicatoires ou d'épaisses couches de coton iodé couvrant toute la poitrine, qui n'ont pas pris, malgré des applications de vingt-quatre, et, même, trente heures. En l'espace de quelques heures, j'ai absorbé des calmants et stupéfiants, à dose suffisante pour tuer trois hommes, des purgations avec cent vingt grammes d'huile de ricin, ou quinze à vingt grammes d'aloès, qui n'ont pas produit le moindre effet.

Toussant continuellement, je crachais, parfois, un litre de pus, de sang et de matières purulentes en une journée ; et, comme tous ceux qui m'entouraient, j'attendais résolument le moment fatal, quand, dans une nuit sombre, où j'étais parfaitement bien, je crus, enfin, avec une certaine satisfaction, que ce moment était arrivé. Dans un état de conscience considérablement plus grand qu'à l'ordinaire, il me semblait que je n'étais pas malade et, même, que j'étais au-dessus de toute atteinte. Dédoublé, je voyais mon corps physique étendu sur le lit et mon double flottant au-dessus et un peu à gauche, dans la position du premier. Le double, ou corps astral, véhicule de l'âme à ce moment suprême, était en pleine activité. Très brillant, il éclairait ma chambre d'une lumière intense, mais d'une incomparable douceur, qui me permettait de distinguer parfaitement tout ce qui se trouvait autour de moi dans une étendue sensiblement plus grande que le champ de la vision ordinaire. Le cœur et, surtout, le cerveau rayonnaient au loin une lumière plus vive que les autres parties du corps. La quatrième dimension de l'espace, qui n'est visible que pour les individus ayant atteint un certain degré d'évolution, m'apparaissait avec tous ses plus petits détails. A travers le cuir chevelu et les parois du crâne, je distinguais toutes les parties les plus profondes de mon cerveau, et j'observais curieusement le mouvement intime et continuel de ses différents organes. Les circonvolutions frontales et temporales, particulièrement actives, vibraient rapidement sous l'action de ma pensée, qui était, elle-même, très active et dont j'étais entièrement maître. Je fis, même, très patiemment, des essais en évoquant des pensées qui ne m'intéressaient qu'au point de vue purement expérimental. Je vis que chaque catégorie de pensées se manifestait avec un mouvement vibratoire qui lui est propre et qui brillait de nuances délicates variant d'une catégorie à l'autre. Je voyais très distinctement les cellules animées de leur propre mouvement, le sang circuler dans les vaisseaux avec ses globules plus brillants que les parties liquides et les nerfs vibrer sous l'action de la moindre de mes pensées. Ainsi centré en moi-même, je sentais que la vie physique n'avait pas de secret pour moi ; et la vie astrale m'apparaissait dans toute sa beauté. Comme dans un décor d'apothéose, flottant entre ciel et terre, je sentais que ma vie physique ne tenait qu'à un fil, que le poids d'une pensée pouvait rompre ou fortifier. A un moment donné, je me demandai si je devais continuer à vivre ici-bas ou passer dans l'au-delà qui m'attirait singulièrement. Ayant, quelquefois, dans le sommeil, des sortes d'intuitions prophétiques, ou mieux des visions astrales qui m'ont parfois servi très utilement, sans jamais m'avoir trompé une seule fois, je fis appel aux facultés supérieures de mon être pour en obtenir une au sujet de cet état. De la façon la plus nette et la plus précise, j'eus, de suite, une réponse doublée d'une vision symbolique que je peux traduire par ces mots : « Tu ne meurs pas. » Etonné, je posai la question une seconde fois sous une autre forme, et obtins, plus vite encore, la même réponse. J'eus, ensuite, une autre intuition qui me semblait venir par une voie différente : « Ta guérison est possible ». Mon corps astral fit, alors, demi-tour sur lui-même, et sa face antérieure se tourna vers la face antérieure de mon corps physique, comme pour m'imposer cette idée : « Tu dois achever ton œuvre ». Sans songer même à réfléchir sur le parti à prendre, je résolus d'obéir à cette injonction de ma conscience supérieure et pris, immédiatement, la résolution de continuer à vivre ici-bas, quoique ma conscience ordinaire me disait la veille que cela était absolument impossible. En effet, avec une affection des reins que tous les médecins affirment être, toujours, mortelle lorsqu'elle est déclarée ; avec un organisme complètement intoxiqué par les poisons de l'urine qui restaient dans le sang ; avec un affaiblissement du cœur tel que j'avais, six et, même, huit syncopes dans un jour ; avec un poumon fortement attaqué et l'autre aux trois-quarts détruit, sans qu'aucun indicé puisse faire supposer l'arrêt de cette destruction, comment pouvais-je espérer une guérison ?

Il me semblait que j'aurais pu rester beaucoup plus longtemps dans cet état étrange où l'Ame, dégagée des liens du corps, soulève le voile qui cache à nos yeux physiques les secrets de la vie, mais je ne m'arrêtai pas à cette idée. Peu à peu, le dédoublement cessa et, l'obscurité revenant autour de moi, je me rendormis tranquillement.

Ce phénomène se produit, souvent, chez les mourants, mais il est peu connu du grand nombre d'entre nous, car ceux qui l'éprouvent ne reviennent presque jamais pour le décrire aux vivants. On possède, néanmoins, quelques descriptions faites par des noyés ramenés à la vie physique plusieurs heures après que l'asphyxie paraissait, complète et par quelques rares mourants, à la suite de maladies aiguës. Louise Michel, la fameuse anarchiste qui entraînait ses adorateurs au pillage des boulangeries, a fait, il y a vingt-cinq à vingt-huit ans, à la suite d'une maladie considérée comme mortelle, le récit de ce qu'elle éprouva. Etant matérialiste, et admettant que la mort est la fin naturelle de la vie, son attention ne pouvait pas, être portée sur le passage de la vie physique à celle de l'au-delà, aussi, son récit ne porte que sur des impressions physiques.

Le matin, je me réveillai beaucoup mieux, et gardai un souvenir extraordinairement net et précis des impressions que je venais d'éprouver, impressions dues à la vue et à la sensation de faits que je ne connaissais que par les phénomènes du dédoublement, que j'ai étudié expérimentalement pendant plusieurs années, par la théorie que je m'en faisais et que s'en font les théosophes.

Nous sommes au 25 janvier 1914. Ma guérison commença, mais elle se continua avec tant de lenteur que c'est à peine si je pouvais l'apprécier d'un mois à l'autre. A partir de ce moment, je me donnai la certitude absolue que la guérison s'accomplirait, qu'elle se faisait, que chaque semaine m'apportait un mieux appréciable et qu'il était absolument impossible qu'elle ne se fît pas. Je me représentai, constamment, le bonheur que j'éprouverais en reprenant mes travaux abandonnés pour les achever dans d'excellentes conditions. Je me voyais, plein de bonheur, de force et de santé, devenir, sauf accident entraînant une mort violente, plus que nonagénaire, et quitter cette vie de mon plein gré, pour ainsi dire lorsque je le voudrais.

Depuis le début de la seconde crise aiguë jusqu'au 16 mai 1915, où les crachements cessèrent brusquement, j'ai craché, ce qui paraît incroyable — plus d'un hectolitre et demi de sang, de pus et de matières purulentes. La pleurésie se transforma en pleuropneumonie, puis en broncho-pneumonie, laissant dans le poumon gauche une caverne plus grosse que le poing, qui se cicatrisa rapidement.

Au commencement de juin 1915, je m'aperçus que l'organisme pouvait être modifié par les moyens ordinaires de la médecine et de l'hygiène. Je me soumis, alors, à un régime extrêmement, sévère, pour hâter mon rétablissement, qui fut très long, car j'avais, encore, des syncopes, et le sang était empoisonné par l'insuffisance rénale. A l'intérieur, ce furent les sudorifiques et les diurétiques, pour éliminer par la peau et pousser aux urines ; les dépuratifs, désinfectants et antiputrides pour purifier le sang ; les cardiaques pour fortifier le cœur ; les cicatrisants et les pectoraux, pour la poitrine ; et les toniques pour l'ensemble de l'organisme. Pour cela, j'employai en tisanes une quarantaine de plantes soigneusement choisies, avec une alimentation spéciale, capable d'aider puissamment à cela. Comme pectoral et cicatrisant, j'employai, parfois à forte dose, le sucre et l'alcool, qui agirent admirablement bien. A l'extérieur, j'employai les révulsifs.

Ma pensée étant, toujours, exclusivement orientée vers la guérison, je me soumis à la magnétisation de plusieurs de mes meilleurs élèves, qui m'aidèrent considérablement. Je fis de l'autosuggestion et de l'auto magnétisation par frictions, vibrations et, surtout, par l'application des mains sur les reins, le cœur et les poumons, application qui se prolongeait, même pendant le sommeil.

Pour les lecteurs, l'autosuggestion et, l'auto magnétisation méritent une description.

— Avec la plus grande confiance dans le résultat que j'attendais, je pratiquais la respiration profonde dans la mesure du possible. En appliquant, les mains sur le poumon gauche, pendant l'inspiration, je me disais mentalement ou même à mi-voix : J'appelle à mon secours les Forces de la Nature nécessaires à la guérison ; en gardant l'haleine : J'absorbe les forces curatives de la Nature pour les ajouter aux miennes ; et pendant. l'expiration : J'expulse les produits de la dénutrition. Cette triple opération, souvent répétée, parfois pendant une heure, soit le jour, soit la nuit, m'apportait des forces physiques et morales très appréciables, qui étaient utilisées par l'organisme. Un mieux sensible on était, toujours, la conséquence.

Je variai cette absorption auto suggestive de plusieurs manières. Parfois, les deux mains appliquées sur te poumon malade, je me disais : J'absorbe les Forces de la Nature pour, guérir le poumon ; — Je fixe ces Forces dans l'organe, qui va les utiliser ; — J'expulse les produits de la dénutrition.

Par des moyens analogues, je cherchai à établir une compensation entre les poumons, pour que le poumon sain donnât à la respiration ce que l'organe malade ne pouvait donner.

D'une manière analogue, j'agis sur les reins, le cœur, l'estomac ou sur tout autre organe qui en avait un pressant besoin; je cherchai aussi à équilibrer les organes l'un sur l'autre.

Plus tard, j'ai employé pour les reins, qui obéissent moins bien, le moyen suivant qui exige certaines   connaissances   anatomo-physiologiques pour donner son maximum d'action thérapeutique. Les figures ci-dessus font comprendre le chemin que la Pensée doit suivre pour cela.

Fig. 33. —  Coupe longitunale du rein.

c, c, c, c, substance corticale. —Py, py, py, py, pyramides de Malpighi séparées par les colonnes de Berlin. — PyF, PyF, pyramides de Ferrein. — B, bassinet.. — u, uretère. — a, artère rénale.

En appliquant la paume de la main gauche sur la face postérieure du rein gauche, qui était le plus affecté, et la droite sur la face antérieure, me représentant l'organe le mieux possible, je dirigeais, d'abord, ma pensée de l'extérieur à l'intérieur, pour le pénétrer et le saturer complètement, en pensant que, par sympathie, l'autre serait également saturé. Au bout de quelques instants, toujours avec la Pensée nettement définie et en me disant mentalement ou à mi-voix :

Fig. 32 et 33. — Tubes urinaires

a, tubes. — b, calice,

G, glomérule du rein avec son réseau vasculaire. — T, tube urinifère droit, ou de Bellini. — T', tube contourné ou de Ferrein. — A, artère afférente. — A', artériole formant les capillaires du glomérule. — V, veine efférente avec ses capillaires qui se rendent à la veine (V).

Du hile (partie concave), je pénètre à l'intérieur par l'artère, en suivant ses divisions et ses subdivisions jusqu'aux artérioles et je reviens par les veinules, les subdivisions et les divisions de la veine reinale. Ce parcours accompli, je rentrais dans le nerf, qui suit l'artère, jusqu'aux artérioles, en me disant :

Fig. 36. —  Fragment plus détaillé.

C. Ber., colonnes de Berlin comprenant entre elles une pyramide Malpighi. — I, base des lobules rénaux. — F, tubes de Perrein,; t. Bel., tubes de Bellini. — B, bassinet. — lab., labyrinthe. — gl. Malp., glomérules de Malpighi recevant les branches des artérioles rénales (art. rén.). — I, zone corticale. — II, limitante. — III. médullaire.

Je pénètre par la partie sensitive du nerf et suis ses divisions et subdivisions jusqu'à leur extrémité et je reviens par la partie motrice du nerf... Du hile, je pénètre dans le bassinet, que je remplis. Je me concentre en haut, pour aller en bas, et, aussi, plusieurs fois de bas en haut et de haut en bas, comme pour frictionner les calices. De là, par les tubes urinifères, je pénètre dans une pyramide de Malpighy, en me figurant bien que l'action que je vais y exercer se transmettra à toutes les autres, je me dis : Je parcours les tubes droits et les tubes contournés jusqu'aux glomérules de Malpighi, qui sont les véritables filtres du rein, et j'agis par pression sur ces derniers, comme pour élargir les mailles des filtres, pour permettre aux poisons de l'urine de passer au lieu de rester dans le sang... J'exécute des allées venues, des glomérules au calice et de celui-ci aux glomérules pour bien ouvrir tous les tubes urinifères et favoriser la circulation.

Cette action de la Pensée pénétrant toutes les parties les plus profondes du rein, agit d'une façon très active ; on s'en rend parfaitement compte par la chaleur et un mouvement vibratoire spécial qui se fait sentir dans les mains. On peut l'employer pour n'importe quel organe, à la condition, bien entendu, de suivre les artères, les veines, les nerfs et toutes les parties où s'accomplissent les fonctions spéciales de l'organe : le pneumogastrique, les muscles et les nerfs intercostaux, pour la respiration ; les lobules pulmonaires, pour la revivification du sang ; la partie inférieure du pneumogastrique, les muscles de la tunique de l'estomac et les glandes gastriques, pour exciter les fonctions de l'estomac, ou, même, pour les modérer lorsqu'elles sont trop actives.

Le fonctionnement des reins s'améliora peu à peu, pour devenir parfait dans le courant de 1919. Je m'en rendis compte à la disparition successive de certains malaises et des différents caractères que la maladie présentait. J'éprouvais certains de ces caractères depuis mon enfance, la kriestésie (sensibilité exagérée au froid, de kries, froid), par exemple. C'est, ainsi, que fut guérie l'affection la plus grave de toutes celles qui peuvent nous affecter, et que les princes de la médecine ont placée en tête des plus incurables.

J'ai dit que la cicatrisation des parois de la caverne du poumon se fit rapidement. J'ajoute qu'elle fut si complète et si solide que, pendant trois ans, je ne fus pas affecté du plus petit rhume. Malgré cela, cette lésion me laisse une certaine incapacité respiratoire qui m'empêche de reprendre les forces que je devrais avoir.

En août 1919, pour achever de me démontrer que la force curative est en nous et non pas hors de nous, je résolus d'entreprendre la reconstitution du poumon détruit.

Je sais bien qu'on me traitera de fou si j'affirme une telle impossibilité, car prétendre reconstituer un poumon plus qu'aux trois-quarts détruit, équivaut à songer à reconstituer une jambe coupée dont le moignon fixe, à jamais, l'étendue de l'infirmité.

Pourtant, si on voulait y réfléchir, cette reconstitution ne paraîtrait peut-être pas aussi impossible, car on sait que, de lui-même, l'organisme refait certaines parties détruites, telles que des parties de muscles et d'os, à la condition que ceux-ci conservent encore une certaine partie de périoste intact ; et cela, sans que la Pensée créatrice et la Volonté soient en jeu.

Où s'arrête ce pouvoir de reconstitution ? — Personne ne saurait raisonnablement répondre à cette question. On sait pourtant, depuis longtemps déjà, que certains animaux reconstituent les membres qu'ils ont perdus. L'écrevisse, le crabe et d'autres crustacés décapodes sont dans ce cas, et reconstituent une pince qu'ils ont perdue en se défendant devant l'ennemi qui les attaquait. On dira peut-être que la pince leur est indispensable, que la nature a prévu le cas, et organisé ces animaux en conséquence. La raison n'est pas là, car il y a d'autres animaux qui reconstituent un organe perdu qui ne leur est pas du tout indispensable. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple parmi plusieurs autres, je prendrai le gracieux lézard qui verdoyé le long des fossés ou au pied de nos murs. La queue de ce petit saurien est très fragile, et un léger coup de baguette peut la casser. Eh bien ! dans ce cas, c'est un fait bien connu, la queue se reconstitue, quoiqu'elle ne soit qu'un ornement sans utilité pratique. Un fait plus important encore. Nos biologistes ont fait, sur des oiseaux de basse-cour des essais très hardis. Ils ont enlevé à un oiseau un hémisphère du cerveau, et l'oiseau a continué à vivre, dans de mauvaises conditions bien entendu ; et la partie enlevée s'est reconstituée d'elle-même. L'autre hémisphère fut, alors, enlevé ; l'oiseau continua à vivre et la partie se reconstitua. Lorsque le sujet, eut repris toute sa vigueur, il fut sacrifié et l'expérimentateur constata que le cerveau tout entier s'était, reconstitué.

En présence de ces faits, la reconstitution de mon poumon ne paraîtra pas aussi impossible qu'on peut le supposer. Pour moi, elle est, certainement difficile, très difficile peut-être, mais non pas absolument impossible.

A partir de septembre, mon idée était bien arrêtée et je la travaillai avec persévérance. Je commençai par me figurer qu'un état aigu, pneumonie ou bronchite, était indispensable pour détruire les parois de la caverne et qu'après cette destruction, il n'y aurait plus qu'à commencer la reconstitution. A la fin de novembre, je songeai à employer une autre méthode moins violente ; mais il était trop tard, car ma Pensée créatrice avait tracé des sillons par où toutes les modifications futures devaient passer pour arriver au but final. Aussi, dans le courant de décembre, sans être enrhumé, je fus pris d'une toux sèche, irritante, puis je crachais des mucosités plus ou moins épaisses. Dans le courant de janvier 1920, un certain malaise se déclara, et, comme la première fois, les crachats devinrent purulents. C'était, ainsi que je l'avais voulu, le début de la période aiguë, qui devait détruire les solides parois de la caverne.

Pour ramener l'état aigu, je savais que c'était facile et comprenais que la concentration simple suffirait. Quant à la reconstitution, c'était autre chose, surtout avec la suppuration. La tâche était ardue et pleine de périls.

La destruction des parois de la caverne était à peine achevée que, plein d'ardeur, je me figurai que la reconstitution allait commencer par le fond qu'elle comblerait en avançant vers les bords. De suite, j'employai les moyens mis en pratique la première fois et d'autres encore que je vais indiquer pour servir de modèle complémentaire à ceux qui voudraient tenter une cure analogue.

J'ai employé la respiration profonde dans la mesure du possible et l'automagnétisation par friction, vibration et, surtout, par application des mains sur le poumon. Et pendant cette opération, je me disais : Mes mains apportent là de la matière éihérique et de la force vitale (agent magnétique) ; ma respiration profonde y apporte des gaz, de la force physique et de la force morale que l'archée des poumons et plus particulièrement l'archée du poumon gauche emploient au mieux, pour achever la reconstitution du poumon qui est déjà très avancée. La reconstitution a commencé par le fond de la caverne et s'avance progressivement vers les bords. Lorsque ceux-ci seront atteints, la reconstitution sera achevée et la guérison sera parfaite. — J'ajoutai : II ne me faudra plus que quelques jours, quelques semaines tout au plus pour reprendre les forces que j'ai perdues ; dans tous les cas, je ne tarderai pas à devenir aussi fort et aussi bien équilibré qu'un homme ordinaire ayant vingt ans moins que moi. Jouissant de la, santé la plus parfaite, je deviendrai nonagénaire. et quitterai la vie physique à peu près quand je voudrai, comme peut le faire tout être humain qui sait réellement penser et vouloir.

Après quelques instants d'isolement pour rassembler mes forces, toutes ces affirmations auto suggestives, ainsi que les applications, étaient répétées deux à trois fois matin et soir ; et la nuit pendant une heure, deux heures, trois heures même et parfois davantage pour être reprises plus tard en cas d'insomnie. Elles étaient faites mentalement ou à mi-voix, avec l'accent de la plus profonde conviction, en prononçant lentement et le plus clairement possible toutes les parties de la formule afin de bien les comprendre. J'arrivais à ne penser qu'à cela, à ne vivre que cela et à me donner la certitude absolue non seulement qu'il en serait ainsi, mais qu'il était absolument impossible qu'il en soit autrement. Ma pensée, qui prenait une forme, me représentait le poumon entièrement reconstitué. Elle était constamment dirigée par une volonté douce, mais aussi ferme qu'inébranlable, sans que le moindre doute puisse trouver place un seul instant.

Au mois de février, les parois de la caverne étaient certainement détruites complètement, et la crise aiguë fit place à un état subaigu. J'estime que la reconstitution commença dans le courant de mars. La température était douce ; mars et avril furent très beaux. J'eus un tort. Ce fut, en comptant sur la continuation du beau temps, de fixer la reconstitution complète du poumon en mai. Malheureusement, mai et juin furent pluvieux et froids, et je fus, très souvent, privé des bains de soleil qui augmentaient sensiblement ma force vitale. Pourtant, quoique lentement, la reconstitution se faisait. Dans la seconde quinzaine de juin, elle était si avancée que l'un de mes fils, le docteur Gaston Durville, qui m'ausculta longuement et avec la plus grande attention, s'écria avec un étonnement plein de surprise : « Mais, le trou est bouché ! Il n'y a plus qu'une très petite place ou la respiration n'est pas parfaite ». Mon fils, André, élève en médecine, qui m'auscultait souvent, constatait la même reconstitution.

Malgré le résultat très important que j'avais obtenu, je fus, en quelque sorte, frappé de m'être trompé sur la date de la reconstitution complète, et mis moins d'ardeur à Penser et à Vouloir. Sans douter, pourtant, dû résultat final, la Confiance que j'avais dans le pouvoir de ma Pensée fut probablement diminuée. Dans tous les cas, pendant trois mois, je perdis du terrain au lieu d'en gagner. C'est une réaction dont j'aurais dû me méfier. Ce n'est qu'à force de raisonnement et de Volonté que la confiance revint dans toute son intégrité. Cependant, l'hiver approchait et jusqu'au printemps, où la nature reprend une vie nouvelle, la reconstitution ne peut se faire que très lentement. C'est du moins, à tort ou à raison, ce que j'imagine et, par conséquent, ce qui sera.

J'avais, pourtant, écrit ce qui suit dans l'édition précédente : Toutes les maladies chroniques s'installent lentement en nous, avec des périodes de mieux et de moins bien. Ces périodes se reproduisent fatalement pendant la guérison qui se fait, généralement, avec lenteur. Il est indispensable de ne pas être gagné par l'enthousiasme dans les périodes de mieux, afin de ne pas avoir de déception lorsque les crises surviennent, car le désespoir est, toujours, proportionnel à l'étendue de l'espoir. Il faut garder un état d'âme toujours le même, espérer sans cesse modérément, et, surtout, ne jamais désespérer. On devrait même être satisfait des périodes de moins bien, car elles constituent autant d'échelons qui montent sûrement vers la guérison.

Maintenant, plus expérimenté, plus fort, plus sûr de moi qu'avant cette épreuve, je continue ma tâche sans enthousiasme, mais avec la certitude la plus absolue d'obtenir ce que je veux, tout ce que je veux, en un temps que je ne fixe pas. En continuant mes affirmations auto suggestives pour fixer ma Pensée, je me dis, seulement, que la reconstitution s'achèvera de l'une des deux façons suivantes : 1° — progressivement, suivant en cela une marche analogue à celui de l'effort quotidien ; ou 2° — presque tout d'un coup, comme si les efforts de chaque jour s'accumulaient pour saturer le poumon et que cette saturation étant suffisante, ce qui resterait, a reconstituer se ferait très rapidement, comme dans le soi-disant miracle. Ce serait, alors, d'une façon bien évidente, la cristallisation de la Pensée en acte. Peu importe comment cela se produira ; je sais qu'il en sera ainsi et qu'il est absolument impossible qu'il en soit autrement.

Quoique très simplement exprimée, la méthode semblera peut-être insuffisante pour le traitement de toutes les maladies par la Pensée. Que le lecteur se rassure. Il ne s'en trouvera probablement pas un seul dont la maladie soit aussi difficile à guérir que la mienne et alors, un traitement beaucoup plus simple suffira pour produire rapidement la guérison.

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